Stéphanie Krimou, Lana Minier et Théo Eychenne ont présenté au public les conclusions de leur étude sur les algues et la pollution sonore dans le lagon de Bora Bora. Crédit photo : Lucie Scarparo.
Tahiti, le 8 avril 2023 - Le projet Bor'acoustic n'est pas la seule étude acoustique menée à Bora Bora. Le Criobe a révélé récemment, dans une conférence, les résultats d’une étude sur l'impact de la prolifération des algues sur les récifs coralliens en relation avec la pollution sonore liée au trafic maritime touristique dans le lagon de l'île.
Le projet Bor'acoustic n'est pas la seule étude acoustique menée dans le lagon de Bora Bora. En effet, depuis 2019, le Criobe réalise régulièrement des recherches sur ce sujet. L'une d'elles vise d'ailleurs à mettre en évidence l’impact de la prolifération des algues sur les récifs coralliens en relation avec la pollution sonore liée au trafic maritime touristique dans le lagon de la Perle du Pacifique.
C'était justement l'objet d'une récente conférence organisée dans le cadre des Mercredis du savoir proposés par l'association Ia Vai Ma Noa Bora Bora, le Criobe, la commune de Bora Bora et la Polynésienne des eaux. Théo Eychenne (étudiant ingénieur en Gestion durable des ressources naturelles à l'Institut Agro Montpellier), Lana Minier (doctorante et chercheuse du Criobe spécialisée dans la communication acoustique des poissons) et Stéphanie Krimou (ingénieure d'études d'environnements géo-naturels et anthropisés avec le CNRS et le Criobe) ont présenté à la population les conclusions de leur étude sur l’incidence de la prolifération des algues sur les coraux du lagon de Bora Bora. Leurs recherches ont mis au jour l’importance des populations de vana (oursins) mais aussi des poissons herbivores comme les manini (poissons chirurgiens) pour limiter la prolifération des algues qui remplacent peu à peu les coraux, menaçant ainsi le fragile écosystème du lagon. Cette étude, menée au sein de l’aire marine éducative du lycée Ihi Tea No Vavau, a montré l’incidence positive de ces deux espèces consommatrices d’algues envahissantes, telles que la turbinaria ou la dictyota. Leur préservation est donc déterminante pour sauver les récifs coralliens menacés de disparition sous l’effet du développement algal.
La pression anthropique, facteur déterminant
Ce que cette étude a également mis au jour, c’est l’incidence de la pollution sonore sur cette consommation d’algues, en particulier par les poissons herbivores. Une cartographie du trafic maritime dans le lagon de Bora Bora pour identifier les “hotspots” de fréquentation a pu être établie en collaboration avec la Polynésienne des eaux. Le constat est sans appel : sur les zones les plus fréquentées, les poissons, dérangés par le passage incessant des bateaux liés au tourisme et des jet-skis sont perturbés dans leur alimentation et consomment donc moins d’algues. La limitation ou, du moins, une meilleure gestion du trafic maritime récréatif apparaît donc comme la solution à la prolifération galopante des algues qui risquent à brève échéance de provoquer la mort d’une grande partie des récifs coralliens du lagon de Bora Bora.
Le projet Bor'acoustic n'est pas la seule étude acoustique menée dans le lagon de Bora Bora. En effet, depuis 2019, le Criobe réalise régulièrement des recherches sur ce sujet. L'une d'elles vise d'ailleurs à mettre en évidence l’impact de la prolifération des algues sur les récifs coralliens en relation avec la pollution sonore liée au trafic maritime touristique dans le lagon de la Perle du Pacifique.
C'était justement l'objet d'une récente conférence organisée dans le cadre des Mercredis du savoir proposés par l'association Ia Vai Ma Noa Bora Bora, le Criobe, la commune de Bora Bora et la Polynésienne des eaux. Théo Eychenne (étudiant ingénieur en Gestion durable des ressources naturelles à l'Institut Agro Montpellier), Lana Minier (doctorante et chercheuse du Criobe spécialisée dans la communication acoustique des poissons) et Stéphanie Krimou (ingénieure d'études d'environnements géo-naturels et anthropisés avec le CNRS et le Criobe) ont présenté à la population les conclusions de leur étude sur l’incidence de la prolifération des algues sur les coraux du lagon de Bora Bora. Leurs recherches ont mis au jour l’importance des populations de vana (oursins) mais aussi des poissons herbivores comme les manini (poissons chirurgiens) pour limiter la prolifération des algues qui remplacent peu à peu les coraux, menaçant ainsi le fragile écosystème du lagon. Cette étude, menée au sein de l’aire marine éducative du lycée Ihi Tea No Vavau, a montré l’incidence positive de ces deux espèces consommatrices d’algues envahissantes, telles que la turbinaria ou la dictyota. Leur préservation est donc déterminante pour sauver les récifs coralliens menacés de disparition sous l’effet du développement algal.
La pression anthropique, facteur déterminant
Ce que cette étude a également mis au jour, c’est l’incidence de la pollution sonore sur cette consommation d’algues, en particulier par les poissons herbivores. Une cartographie du trafic maritime dans le lagon de Bora Bora pour identifier les “hotspots” de fréquentation a pu être établie en collaboration avec la Polynésienne des eaux. Le constat est sans appel : sur les zones les plus fréquentées, les poissons, dérangés par le passage incessant des bateaux liés au tourisme et des jet-skis sont perturbés dans leur alimentation et consomment donc moins d’algues. La limitation ou, du moins, une meilleure gestion du trafic maritime récréatif apparaît donc comme la solution à la prolifération galopante des algues qui risquent à brève échéance de provoquer la mort d’une grande partie des récifs coralliens du lagon de Bora Bora.