PAPEETE, le 26 janvier 2015 - La commune de Faa'a a réussi à rassembler large pour ses 50 ans. La population était là nombreuse, ainsi que de nombreux hommes politiques de tous bords. Comme cadeau, le président du Pays et le haussaire ont également promis d'œuvrer pour que la commune reçoive sa part de l'argent généré par l'aéroport.
La commune de Faa'a célèbre ses 50 ans cette semaine. Un demi-siècle au cours duquel sa population a été multipliée par 10, sa montagne s'est construite et son bord de mer s'est transformé en aéroport.
Pour rendre hommage à la commune la plus peuplée de Polynésie, de nombreux invités se sont rendus à la mairie pour assister aux cérémonies organisées par le Tavana de la ville, Oscar Temaru. Le président du Pays Edouard Fritch, une demi-douzaine de membres de son gouvernement, le président de l'Assemblée de Polynésie Marcel Tuihani, le Haut-commissaire Lionel Beffre, le député Jean-Paul Tuaiva, les maires des communes voisines, et même la reine de Rarotonga, amie personnelle de M. Temaru.
La commune de Faa'a célèbre ses 50 ans cette semaine. Un demi-siècle au cours duquel sa population a été multipliée par 10, sa montagne s'est construite et son bord de mer s'est transformé en aéroport.
Pour rendre hommage à la commune la plus peuplée de Polynésie, de nombreux invités se sont rendus à la mairie pour assister aux cérémonies organisées par le Tavana de la ville, Oscar Temaru. Le président du Pays Edouard Fritch, une demi-douzaine de membres de son gouvernement, le président de l'Assemblée de Polynésie Marcel Tuihani, le Haut-commissaire Lionel Beffre, le député Jean-Paul Tuaiva, les maires des communes voisines, et même la reine de Rarotonga, amie personnelle de M. Temaru.
Alfred Helme, ancien maire de Faa'a, a chanté avec la chorale
Après les prières et les chants, Oscar Temaru a retracé l'histoire de sa commune. Il a aussi parlé culture : "Nous sommes très attachés à notre culture, vous voyez, c'est la seule mairie qui est construite avec les matériaux du Pays. Ça rappelle à tout le monde que nous avons une culture, un savoir-faire. C'est la lumière du passé, entre les mains du présent pour éclairer l'avenir."
Le maire a également fait le compte des problèmes qui subsistent dans la commune, des investissements réalisés (en particulier pour l'eau potable), ceux qui restent, et des défis à venir pour intégrer la jeunesse nombreuse et souvent désœuvrée de la ville. Il a aussi demandé, comme "cadeau d'anniversaire" pour Faa'a, qu'une partie des deniers générés par l'Aéroport International situé sur la commune puisse profiter à ses habitants (voir encadré).
Rare moment d'unité dans la grande famille politique tahitienne
Le maire a également fait le compte des problèmes qui subsistent dans la commune, des investissements réalisés (en particulier pour l'eau potable), ceux qui restent, et des défis à venir pour intégrer la jeunesse nombreuse et souvent désœuvrée de la ville. Il a aussi demandé, comme "cadeau d'anniversaire" pour Faa'a, qu'une partie des deniers générés par l'Aéroport International situé sur la commune puisse profiter à ses habitants (voir encadré).
Rare moment d'unité dans la grande famille politique tahitienne
Pour l'anecdote politique, si les élus de Faa'a étaient habillés en blanc, les élus Tahoera'a avaient laissé au placard leurs chemises orange et étaient habillés en bleu clair, couleur de la ville de Faa'a. Édouard Fritch a même noté à ce propos : "Quand je vais à l'église je m'habille en blanc, quand je vais à Faa'a je m'habille en bleu !"
Et c'est côte à côte que "Édouard" et "Oscar" ont visité les expositions sur l'histoire de la commune, le village artisanal qui sera ouvert toute la semaine, et participé à la cérémonie du Oro'a Kava. Du coup, le président du Pays (et maire de Pirae) a déjà invité son opposant politique aux futures célébrations des 50 ans de Pirae, autour de mai prochain : "je viens espionner, je viens voir comment ça se passe !" a-t-il lancé en trait d'humour. "Je vois qu'il a réussi à mobiliser tout le monde, tous sont heureux d'être là, c'est extraordinaire."
Et c'est côte à côte que "Édouard" et "Oscar" ont visité les expositions sur l'histoire de la commune, le village artisanal qui sera ouvert toute la semaine, et participé à la cérémonie du Oro'a Kava. Du coup, le président du Pays (et maire de Pirae) a déjà invité son opposant politique aux futures célébrations des 50 ans de Pirae, autour de mai prochain : "je viens espionner, je viens voir comment ça se passe !" a-t-il lancé en trait d'humour. "Je vois qu'il a réussi à mobiliser tout le monde, tous sont heureux d'être là, c'est extraordinaire."
Le programme de la semaine
Tous les jours à la mairie dès 8h30 : expositions sur l'histoire de la commune et village des artisans
Mardi à 9h : Inauguration des deux mains brulantes Rima Veavea à Outuaraea (Flamboyant)
Mercredi à 9h : Inauguration de la route Nelson Mandela à l'Intercontinental
Jeudi à 9h : Concours d'arcs traditionnels à Outuaraea
Vendredi à 9h : Jeux traditionnels au Fare Artisanat
Les soirs de 19h à 22h au Motu Ovini :
Lundi soir : Chants et danses traditionnels
Mardi soir : Chants et danses traditionnels
Mercredi soir : Comité Territorial de chant (JY Bambridge)
Jeudi soir : Hei Rurutu, Tevairoa (Hula) et O Tahiti E
Vendredi soir : chants et danses modernes pour finir en soirée DJ
Tous les jours à la mairie dès 8h30 : expositions sur l'histoire de la commune et village des artisans
Mardi à 9h : Inauguration des deux mains brulantes Rima Veavea à Outuaraea (Flamboyant)
Mercredi à 9h : Inauguration de la route Nelson Mandela à l'Intercontinental
Jeudi à 9h : Concours d'arcs traditionnels à Outuaraea
Vendredi à 9h : Jeux traditionnels au Fare Artisanat
Les soirs de 19h à 22h au Motu Ovini :
Lundi soir : Chants et danses traditionnels
Mardi soir : Chants et danses traditionnels
Mercredi soir : Comité Territorial de chant (JY Bambridge)
Jeudi soir : Hei Rurutu, Tevairoa (Hula) et O Tahiti E
Vendredi soir : chants et danses modernes pour finir en soirée DJ
Les mains brûlantes seront inaugurées mardi
Faa'a demande un coup de main sur l'aéroport
Dans son discours, Oscar Temaru a demandé un cadeau un peu spécial pour sa commune : "ça fait 50 ans que mes prédécesseurs s'adressent à l'État pour que la population de Faa'a puisse obtenir quelque chose de l'aéroport. Vous voyez cette piste c'est notre littoral, notre bord de mer. Vous croyez que la population de Punaauia accepterait qu'on construise un aéroport dans leur beau lagon ? Qu'à Nice on fasse un aéroport sur la Promenade des Anglais ? Donc je remercie le représentant de l'État et le président du gouvernement qui nous ont promis ce beau cadeau d'anniversaire."
Édouard Fritch a de son côté confirmé que des négociations étaient en cours : "oui, nous en avons discuté ensemble. Comme vous le savez, c'est une vieille revendication de la commune de Faa'a, et je crois qu'effectivement elle est légitime. Et l'explication du maire, le fait que la commune n'a aujourd'hui plus de littoral… Ne serait-ce que par reconnaissance envers les habitants de Faa'a, nous devrions les aider à faire autre chose."
Le Haut-Commissaire, lui, a établi le cadre qui permettrait de reverser une participation à Faa'a : "J'ai bien compris la difficulté, qui est que Faa'a dispose d'une infrastructure mais dont elle ne bénéficie pas. Donc la question est celle de la fiscalité, et il faut qu'on en discute avec le président du Pays. Il y avait eu une tentative en 2006 qui avait échoué, il faut qu'on voie pourquoi. Nous allons commencer les discutions le plus vite possible."
Le cadre privilégié par l'État serait celui de la fiscalité communale pour résoudre tous les problèmes d'un coup : "J'ai entendu ce message dans d'autres endroits, des communes qui ont des infrastructures et n'en retirent rien. Le président du Pays a indiqué qu'il allait mettre sur l'établi la question de la fiscalité communale, et il faut qu'on le voie dans ce cadre. Moi je n'y suis pas opposé du tout, mais il faut qu'il y ait un équilibre aussi avec les finances du Pays. Mais c'est vrai qu'en métropole, quand il y a un aéroport, la commune en retire quelque chose."
Dans son discours, Oscar Temaru a demandé un cadeau un peu spécial pour sa commune : "ça fait 50 ans que mes prédécesseurs s'adressent à l'État pour que la population de Faa'a puisse obtenir quelque chose de l'aéroport. Vous voyez cette piste c'est notre littoral, notre bord de mer. Vous croyez que la population de Punaauia accepterait qu'on construise un aéroport dans leur beau lagon ? Qu'à Nice on fasse un aéroport sur la Promenade des Anglais ? Donc je remercie le représentant de l'État et le président du gouvernement qui nous ont promis ce beau cadeau d'anniversaire."
Édouard Fritch a de son côté confirmé que des négociations étaient en cours : "oui, nous en avons discuté ensemble. Comme vous le savez, c'est une vieille revendication de la commune de Faa'a, et je crois qu'effectivement elle est légitime. Et l'explication du maire, le fait que la commune n'a aujourd'hui plus de littoral… Ne serait-ce que par reconnaissance envers les habitants de Faa'a, nous devrions les aider à faire autre chose."
Le Haut-Commissaire, lui, a établi le cadre qui permettrait de reverser une participation à Faa'a : "J'ai bien compris la difficulté, qui est que Faa'a dispose d'une infrastructure mais dont elle ne bénéficie pas. Donc la question est celle de la fiscalité, et il faut qu'on en discute avec le président du Pays. Il y avait eu une tentative en 2006 qui avait échoué, il faut qu'on voie pourquoi. Nous allons commencer les discutions le plus vite possible."
Le cadre privilégié par l'État serait celui de la fiscalité communale pour résoudre tous les problèmes d'un coup : "J'ai entendu ce message dans d'autres endroits, des communes qui ont des infrastructures et n'en retirent rien. Le président du Pays a indiqué qu'il allait mettre sur l'établi la question de la fiscalité communale, et il faut qu'on le voie dans ce cadre. Moi je n'y suis pas opposé du tout, mais il faut qu'il y ait un équilibre aussi avec les finances du Pays. Mais c'est vrai qu'en métropole, quand il y a un aéroport, la commune en retire quelque chose."
Noël se souvient de Faa'a avant que ce ne soit une commune
"Avec ma grand-mère on allait pêcher dans le lagon de Faa'a"
Tokoragi Noel, électricien retraité de 70 ans et grand voyageur, a grandi avec la famille d'Oscar Temaru et a fréquenté les mêmes écoles. Il nous raconte les changements qu'il a pu constater dans sa commune au cours des ans : "Dans les années 1950, on était moins de 3000 habitants. On se connaissait d'un bout à l'autre de la commune, on savait quelle famille habitait dans tel ou tel coin… Et puis c'est monté d'un coup avec le CEP. La bombe atomique, c'est ça qui nous a fait du mal. On a amené du monde des îles, mais on n'avait pas besoin de tous ces gens. Aujourd'hui la vie est moins agréable avec toute la drogue qui passe, le paka et l'ice, les jeunes qui ne veulent rien faire… Mais si, il y a des choses bien, il y a des jeunes qui sont bien, et nous avons la chance d'avoir un sacré bon maire. Pour l'avenir, il faut surtout trouver du travail pour les jeunes."
Il se souvient aussi comment, enfant, il allait pêcher avec sa famille dans le lagon cristallin de Faa'a : "On était à Motu Tahiri, il n'y avait pas l'aéroport. On allait au kamu, on avait du poisson, il avait tout ce qu'il nous faut ici à Faa'a, et même une plage de sable blanc au motu Ovini."
Tokoragi Noel, électricien retraité de 70 ans et grand voyageur, a grandi avec la famille d'Oscar Temaru et a fréquenté les mêmes écoles. Il nous raconte les changements qu'il a pu constater dans sa commune au cours des ans : "Dans les années 1950, on était moins de 3000 habitants. On se connaissait d'un bout à l'autre de la commune, on savait quelle famille habitait dans tel ou tel coin… Et puis c'est monté d'un coup avec le CEP. La bombe atomique, c'est ça qui nous a fait du mal. On a amené du monde des îles, mais on n'avait pas besoin de tous ces gens. Aujourd'hui la vie est moins agréable avec toute la drogue qui passe, le paka et l'ice, les jeunes qui ne veulent rien faire… Mais si, il y a des choses bien, il y a des jeunes qui sont bien, et nous avons la chance d'avoir un sacré bon maire. Pour l'avenir, il faut surtout trouver du travail pour les jeunes."
Il se souvient aussi comment, enfant, il allait pêcher avec sa famille dans le lagon cristallin de Faa'a : "On était à Motu Tahiri, il n'y avait pas l'aéroport. On allait au kamu, on avait du poisson, il avait tout ce qu'il nous faut ici à Faa'a, et même une plage de sable blanc au motu Ovini."