BlancBlanc avait été emmenée chez le vétérinaire pour être opérée, mais était morte trois jours plus tard.
PAPEETE, le 15 janvier 2015. L'égorgeur de Blancblanc, qui est devenue le symbole de la maltraitance animale, a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel. Ia Maita'i Te 'Animara s'est dite satisfaite de cette décision. « Certains Polynésiens sont assez durs avec leurs animaux, on veut que ça change », a commenté Marie-Christine Boutillier, présidente de l'association de défense des animaux.
« Ça a été une boucherie votre affaire », souligne le juge unique ce jeudi matin. Face à lui, Raymond D. En juin dernier, il a égorgé sa chienne avec un couteau. Celle-ci avait réussi à s'échapper et avait été recueillie par une voisine. Emmenée chez le vétérinaire, elle avait été opérée, mais était morte trois jours plus tard. « Vous avez dit que vous l'aviez égorgée, car vous vouliez la manger. Et que quand vous êtes revenu, elle s'était détachée. Vous aviez expliqué devant les enquêteurs que c'est comme si vous aviez voulu égorger une chèvre sauf que c'était une chienne », insiste le juge. « Pourquoi d'un coup, vous vouliez la manger ? » « C'était la mienne », répond Raymond D. « On ne mange pas un animal de compagnie », souligne le juge. « Manifestement, vous n'aviez pas un attachement important à cette chienne. »
Le propriétaire a été reconnu coupable par le juge unique d'acte de cruauté envers un animal domestique. Il a été condamné à payer 15 000 Fcfp d'amende et à l'interdiction de détenir un animal. Il encourait deux ans d'emprisonnement pour acte de cruauté envers un animal domestique.
Il a également été condamné à verser un Fcfp de dommages et intérêts à l'association Ia Maita'i Te 'Animara et 50 000 Fcfp de dommages et intérêts et 10 000 Fcfp au titre de l'article 475 (somme correspondant aux frais exposés par l'association) au profit de l'association Brigitte Bardot.
« Cela va faire jurisprudence »
Depuis juin 2014, cette chienne au pelage blanc, appelée Blancblanc par ceux qui ont tenté de lui porter secours, est devenue le symbole des animaux maltraités en Polynésie française. En juillet dernier, l'association Ia Maita'i Te 'Animara avait rédigé une pétition sur internet pour demander au procureur de la République « de prononcer une sanction exemplaire » à « l'encontre du maître de Blancblanc ».
La condamnation d'un maître pour acte de cruauté envers un animal domestique par le tribunal correctionnel est une première au fenua. Habituellement, les maltraitances envers les animaux font l'objet d'une composition pénale. C'est procédure qui traite les petites infractions ou délits. Ceux-ci sont alors généralement punis par des amendes ou des rappels à la loi.
L'association Ia Maita'i Te 'Animara s'est dite satisfaite de la décision du tribunal. « C'est ce qu'on voulait, cela va faire jurisprudence. On ne peut pas égorger son animal pour X raisons », a commenté Marie-Christine Boutillier, présidente de l'association Ia Maita'i Te 'Animara. « Toutes les associations sont derrière nous et beaucoup de Polynésiens aussi. Ce n'est pas parce qu'on a un problème avec un animal qu'on doit l'égorger, le maltraiter ou lui jeter de l'huile sur le dos parce qu'il aboie. »
« On veut que ça change »
Lors des dernières élections territoriales en 2013, les associations de protection animale avaient adressé une lettre ouverte aux candidats pour dénoncer la misère et à la surpopulation animale en Polynésie française. Depuis, peu de choses ont évolué. « La surpopulation canine est source d'accidents de la route, de morsures, de nuisances, de propagation de maladies et surtout de souffrance pour les animaux », écrivaient les associations. « Qui, à part les bénévoles, s'en soucie ? L'euthanasie est gratuite pour les nouveau-nés chez les vétérinaires, mais on retrouve chiots et chatons dans les dépotoirs, les zones industrielles, les poubelles, à l'agonie... Depuis toujours, le silence des hommes politiques sur ce sujet est assourdissant, tandis que les touristes sont horrifiés. »
En novembre dernier, c'est le petit Teckel Tuki, retrouvé mort sur une plage de Papara qui avait suscité l'émotion sur les réseaux sociaux. Mais, il a été impossible de déterminer ce qui s'était passé. « Certains Polynésiens sont assez durs avec leurs animaux, on veut que ça change », insiste Marie-Christine Boutillier, présidente de l'association Ia Maita'i Te 'Animara.
« Ça a été une boucherie votre affaire », souligne le juge unique ce jeudi matin. Face à lui, Raymond D. En juin dernier, il a égorgé sa chienne avec un couteau. Celle-ci avait réussi à s'échapper et avait été recueillie par une voisine. Emmenée chez le vétérinaire, elle avait été opérée, mais était morte trois jours plus tard. « Vous avez dit que vous l'aviez égorgée, car vous vouliez la manger. Et que quand vous êtes revenu, elle s'était détachée. Vous aviez expliqué devant les enquêteurs que c'est comme si vous aviez voulu égorger une chèvre sauf que c'était une chienne », insiste le juge. « Pourquoi d'un coup, vous vouliez la manger ? » « C'était la mienne », répond Raymond D. « On ne mange pas un animal de compagnie », souligne le juge. « Manifestement, vous n'aviez pas un attachement important à cette chienne. »
Le propriétaire a été reconnu coupable par le juge unique d'acte de cruauté envers un animal domestique. Il a été condamné à payer 15 000 Fcfp d'amende et à l'interdiction de détenir un animal. Il encourait deux ans d'emprisonnement pour acte de cruauté envers un animal domestique.
Il a également été condamné à verser un Fcfp de dommages et intérêts à l'association Ia Maita'i Te 'Animara et 50 000 Fcfp de dommages et intérêts et 10 000 Fcfp au titre de l'article 475 (somme correspondant aux frais exposés par l'association) au profit de l'association Brigitte Bardot.
« Cela va faire jurisprudence »
Depuis juin 2014, cette chienne au pelage blanc, appelée Blancblanc par ceux qui ont tenté de lui porter secours, est devenue le symbole des animaux maltraités en Polynésie française. En juillet dernier, l'association Ia Maita'i Te 'Animara avait rédigé une pétition sur internet pour demander au procureur de la République « de prononcer une sanction exemplaire » à « l'encontre du maître de Blancblanc ».
La condamnation d'un maître pour acte de cruauté envers un animal domestique par le tribunal correctionnel est une première au fenua. Habituellement, les maltraitances envers les animaux font l'objet d'une composition pénale. C'est procédure qui traite les petites infractions ou délits. Ceux-ci sont alors généralement punis par des amendes ou des rappels à la loi.
L'association Ia Maita'i Te 'Animara s'est dite satisfaite de la décision du tribunal. « C'est ce qu'on voulait, cela va faire jurisprudence. On ne peut pas égorger son animal pour X raisons », a commenté Marie-Christine Boutillier, présidente de l'association Ia Maita'i Te 'Animara. « Toutes les associations sont derrière nous et beaucoup de Polynésiens aussi. Ce n'est pas parce qu'on a un problème avec un animal qu'on doit l'égorger, le maltraiter ou lui jeter de l'huile sur le dos parce qu'il aboie. »
« On veut que ça change »
Lors des dernières élections territoriales en 2013, les associations de protection animale avaient adressé une lettre ouverte aux candidats pour dénoncer la misère et à la surpopulation animale en Polynésie française. Depuis, peu de choses ont évolué. « La surpopulation canine est source d'accidents de la route, de morsures, de nuisances, de propagation de maladies et surtout de souffrance pour les animaux », écrivaient les associations. « Qui, à part les bénévoles, s'en soucie ? L'euthanasie est gratuite pour les nouveau-nés chez les vétérinaires, mais on retrouve chiots et chatons dans les dépotoirs, les zones industrielles, les poubelles, à l'agonie... Depuis toujours, le silence des hommes politiques sur ce sujet est assourdissant, tandis que les touristes sont horrifiés. »
En novembre dernier, c'est le petit Teckel Tuki, retrouvé mort sur une plage de Papara qui avait suscité l'émotion sur les réseaux sociaux. Mais, il a été impossible de déterminer ce qui s'était passé. « Certains Polynésiens sont assez durs avec leurs animaux, on veut que ça change », insiste Marie-Christine Boutillier, présidente de l'association Ia Maita'i Te 'Animara.
Marie-Christine Boutillier, présidente de l'association Ia Maita'i Te 'Animara
« Ce n'est pas parce qu'on a un problème avec un animal qu'on doit l'égorger »
Êtes-vous satisfaite par la décision du tribunal ?
C'est ce qu'on voulait, cela va faire jurisprudence. On ne peut pas égorger son animal pour X raisons. Toutes les associations sont derrière nous et beaucoup de Polynésiens aussi. Ce n'est pas parce qu'on a un problème avec un animal qu'on doit l'égorger, le maltraiter ou lui jeter de l'huile sur le dos parce qu'il aboie.
Quand on a un problème avec un animal, on essaie de se renseigner de trouver des solutions et si vraiment il y a un problème on le fait (piquer, NDLR) proprement chez un vétérinaire en douceur.
La peine est-elle à la hauteur de l'acte selon vous ?
Oui, cela va faire jurisprudence. C'est un monsieur qui n'a pas beaucoup de moyens. La plupart de la Polynésie aime ses animaux mais certains Polynésiens sont assez durs avec leurs animaux on veut que ça change
Y a-t-il encore beaucoup de violences contre les animaux au fenua ?
Les mentalités changent. De toutes générations, de toutes ethnies, il y a toujours des gens qui ont un peu de cruauté envers leurs animaux.
Êtes-vous satisfaite par la décision du tribunal ?
C'est ce qu'on voulait, cela va faire jurisprudence. On ne peut pas égorger son animal pour X raisons. Toutes les associations sont derrière nous et beaucoup de Polynésiens aussi. Ce n'est pas parce qu'on a un problème avec un animal qu'on doit l'égorger, le maltraiter ou lui jeter de l'huile sur le dos parce qu'il aboie.
Quand on a un problème avec un animal, on essaie de se renseigner de trouver des solutions et si vraiment il y a un problème on le fait (piquer, NDLR) proprement chez un vétérinaire en douceur.
La peine est-elle à la hauteur de l'acte selon vous ?
Oui, cela va faire jurisprudence. C'est un monsieur qui n'a pas beaucoup de moyens. La plupart de la Polynésie aime ses animaux mais certains Polynésiens sont assez durs avec leurs animaux on veut que ça change
Y a-t-il encore beaucoup de violences contre les animaux au fenua ?
Les mentalités changent. De toutes générations, de toutes ethnies, il y a toujours des gens qui ont un peu de cruauté envers leurs animaux.
Maître Mickaël Fidèle, avocat des associations Ia Maita'i Te 'Animara et Brigitte Bardot
« Les chiens ne doivent pas mourir dans d'atroces souffrances »
Êtes-vous satisfait de la condamnation de l'égorgeur de BlancBlanc ?
« Ce qu'on cherchait c'était la reconnaissance de sa culpabilité. Le droit n'est pas très certain en matière d'actes de cruauté envers les animaux. Qu'est-ce qui fait la frontière entre un acte de cruauté et un mauvais traitement ? Même en métropole ce n'est pas clairement établi. Mais en métropole, ils sont beaucoup plus sévères effectivement. J'ai cité une jurisprudence de la cour d'appel de Papeete de 1998 qui reconnaît une tradition ancestrale en Polynésie de consommer du chien à partir du moment où c'est bien fait et à partir du moment où les chiens ne meurent pas dans d'atroces souffrances. »
Êtes-vous satisfait de la condamnation de l'égorgeur de BlancBlanc ?
« Ce qu'on cherchait c'était la reconnaissance de sa culpabilité. Le droit n'est pas très certain en matière d'actes de cruauté envers les animaux. Qu'est-ce qui fait la frontière entre un acte de cruauté et un mauvais traitement ? Même en métropole ce n'est pas clairement établi. Mais en métropole, ils sont beaucoup plus sévères effectivement. J'ai cité une jurisprudence de la cour d'appel de Papeete de 1998 qui reconnaît une tradition ancestrale en Polynésie de consommer du chien à partir du moment où c'est bien fait et à partir du moment où les chiens ne meurent pas dans d'atroces souffrances. »