Biodiversité: une conférence sur l'enjeu crucial de l'outre-mer européenne


Paris, France | AFP | mardi 21/10/2014 - C'est là où se concentre 90% de la biodiversité européenne : les territoires d'outre-mer de l'UE seront au centre d'une conférence internationale à partir de mercredi, qui se penchera sur les moyens de répondre aux effets du changement climatique sur un milieu fragile et menacé.

Organisée en Guadeloupe, notamment par la Commission européenne, la France et le secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (CDB), elle se réunit six ans après une première rencontre à La Réunion, qui avait donné lieu à un "message" visant à sensibiliser institutions et opinion européennes.

Seront présents, aux côtés d'experts, des représentants des Etats concernés, surtout la France (la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, Nicolas Hulot en tant qu'envoyé spécial du président pour la planète), les Pays-Bas, le Danemark. Sont aussi concernés le Royaume-Uni, le Portugal, l'Espagne. Avec au terme de la conférence, vendredi, une "feuille de route" établissant les actions prioritaires pour les cinq ans à venir.

Ces 34 territoires, aussi divers que le Groënland ou la Nouvelle-Calédonie, "ont une valeur patrimoniale, au niveau local, européen, international", relève Carole Martinez, de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), co-organisatrice.

"Ce sont des +hot spots+, qui présentent une grande richesse naturelle et une grande fragilité, des écosystèmes qui rendent des services écologiques fondamentaux, piliers du développement local, pour la préservation des côtes et la sécurité des populations."

"Des efforts notables" ont été faits pour les protéger, "mais ils doivent être poursuivis", a-t-elle ajouté, évoquant la création d'aires protégées, la réflexion sur de nouveaux modèles énergétiques.

"Il faut passer au concret", estime André Bon, directeur de l'Environnement à la Région Guadeloupe, relevant que la conférence de la Réunion en 2008 avait produit seulement "quelques petits résultats", en termes de financements européens notamment.

Le réchauffement climatique, "on en mesure l'effet dans toute la Caraïbe, avec l'érosion des plages", souligne-t-il, rappelant qu'en Guadeloupe, 90% des coraux sont détériorés, sous l'effet cumulé du climat, de circonstances locales, de la pêche...

"Depuis trois ans, les plages de Guadeloupe sont infestées d'algues sargasses, qu'on n'avait jamais connues avant", ajoute-t-il. Sa région compte réclamer de nouveaux outils financiers à l'UE.

France Nature Environnement espère que la conférence permettra d'"attirer l'attention sur cette question des outre-mer européennes, et de faire avancer l'agenda de l'UE là-dessus", explique son président Denez L'Hostis, comptant sur "des engagements au moins oraux".

Des projets concrets doivent aussi être annoncés, comme un plan de coopération régionale entre plusieurs îles face au poisson-lion, espèce invasive et vorace venue du Pacifique, qui a envahi toute la Caraïbe.

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Rédigé par () le Mercredi 22 Octobre 2014 à 06:15 | Lu 619 fois