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Bientôt de nouvelles zones d'eau potable à Moorea


Deux nouvelles installations de potabilisation de l'eau vont être installées à Moorea et permettront de donner accès à l'eau potable à 523 usagaers supplémentaires. ©Polynésienne des eaux
Deux nouvelles installations de potabilisation de l'eau vont être installées à Moorea et permettront de donner accès à l'eau potable à 523 usagaers supplémentaires. ©Polynésienne des eaux
Tahiti, le 15 novembre 2022 – Deux nouvelles installations de potabilisation de l'eau vont être mises en place à Moorea par la Polynésienne de eaux, délégataire du service pour la commune. Elles permettront à 523 usagers supplémentaires de l'île Sœur d'avoir accès à l'eau potable. L'investissement sera couvert par les redevances d'une nouvelle tranche spécialement créée et qui ne concernera que les hôtels.
 
La commune de Moorea sous-traite le service de l'eau à la Polynésienne des eaux à travers un contrat de délégation jusqu'en 2036. C'est à l'occasion d'une réunion quinquennale obligatoire dans le cadre de ce contrat que les deux parties ont abouti à un avenant lors du dernier conseil municipal, le 8 novembre. Comme l'indique Terena Hargous, directrice des services publics environnementaux de la commune, lors de ce point fait tous les cinq ans, il s'est avéré que les objectifs de potabilité fixés pour 2036, c'est-à-dire les trois quarts de l'île, sont déjà atteints. “Il était donc opportun d'envisager de nouveaux travaux pour aller plus loin.”
 
Cela se matérialisera par la création de nouvelles installations de potabilisation de l'eau. L'une concerne Nuuroa et Tiahura avec la  création d'une usine de potabilisation à Nuuroa. Elle se situera sur un domaine communal, près de la caserne des pompiers. Les travaux, au “calendrier ambitieux” tel que le définit elle-même la directrice, devraient s'étendre sur 14 mois, pour une mise en service fin 2023. Nuuroa sera la troisième usine de traitement de l'île après celles déjà existantes de Papetoai et Haumi.
 
L'autre projet est situé à Vaiava dans la commune de Afareaitu. Il s'agira de l'aménagement d'une source et de la création d'une unité de chloration. Contrairement à Nuuroa, la commune n'y détient pas le foncier, elle devra donc faire face à cette problématique. Huit mois de travaux sont prévus, pour une mise en place envisagée au premier semestre 2025.

En rouge les zones d'eau non potable.Les objectifs de potabilité fixés pour 2036, c'est-à-dire les trois quarts de l'île, ont été atteints en 2022. La création des nouvelles structures de potabilisation donnera accès à l'eau à 523 usagers supplémentaires.
En rouge les zones d'eau non potable.Les objectifs de potabilité fixés pour 2036, c'est-à-dire les trois quarts de l'île, ont été atteints en 2022. La création des nouvelles structures de potabilisation donnera accès à l'eau à 523 usagers supplémentaires.
Ces nouveaux équipements permettront à 523 usagers supplémentaires de l'île Sœur d'avoir accès à l'eau potable sur les zones concernées. L'objectif est qu'en 2036, entre 83 et 85% des usagers aient accès à l'eau potable (contre 76% en 2022).

Création d'une 5e tranche pour les hôtels
 
La commune et la Polynésienne des eaux, sous contrat de délégation d'affermage, se “répartissent” les charges. Car l'affermage, contrairement à la concession, prévoit que la société délégataire assure l'exploitation uniquement alors que la collectivité garde l'investissement. Pour ces installations, le montant estimé pour la partie prise en charge par la Polynésienne des eaux représente 158 millions de Fcfp. Ils seront financés par les redevances perçues sur une nouvelle tranche, la 5e, créée spécialement pour les hôtels de l'île, gros consommateurs en eau. En contrepartie, la commune prévoit de valoriser leur contribution par la création d'un label qu'ils pourront mettre en avant.
 
À ces 158 millions de Fcfp, s'ajouteront les investissements de la commune. Ils consisteront par exemple à Nuuroa au terrassement, aux accès, à la clôture... “Le gros challenge pour la commune sera ensuite la rénovation des 15 km de réseau quand il sera prêt. Il est estimé à 200 à 300 millions de Fcfp environ", précise Terena Hargous.

Les études géophysiques héliportées suspendues

Si l'on pourrait naturellement penser que ces projets font suite aux résultats des récents levés géophysiques effectués en hélicoptère, il n'en est rien. En effet, cette étude dirigée par le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) est actuellement suspendue pour raisons de défaillance de l'entreprise d'hélicoptères en charge des levés. Cependant, bien consciente que la connaissance des ressources en eau sur l'île de Moorea est primordiale, la commune s'est tournée vers un projet de recherches intitulé RESEAU Moorea. Porté par l'Université de la Polynésie française, il vise à améliorer les connaissances sur les circulations d’eau souterraine, grâce à des collaborateurs mêlant des approches hydrologiques, géologiques, géochimiques, isotopiques et géophysiques. La commune y apporte son soutien à hauteur de 9,5 millions de Fcfp.
 
Lire aussi : À Moorea un hélico pour trouver de l'eau

Rédigé par Julie Barnac le Mercredi 16 Novembre 2022 à 15:17 | Lu 1258 fois