Tahiti, le 7 janvier 2024 - De la création du portefeuille ministériel chargé de la condition animale en mai 2023, à la création du comité consultatif pour le bien-être animal en mai 2024, la question prend une place grandissante en Polynésie. Le gouvernement vient tout juste de reprendre en main le projet.
Le comité consultatif pour le bien-être animal rassemble des acteurs de tout horizon : représentants du Pays, de l’État, du tribunal, du conseil de l’ordre des vétérinaires, de la biosécurité, de la Direction de l’environnement, d’associations, de communes, de clubs canins... Un arrêté du 30 décembre 2024 portant modification de l'arrêté du 16 mai 2024 confirme sa création, son organisation et son fonctionnement et promet de prochaines actions. Les acteurs engagés l’espèrent en tous les cas (voir également encadré les dates clés), car “ça urge”, insiste le représentant d’une association. Les vétérinaires, notamment, se désolent de l’état de santé des chiens errants.
Mélissa, propriétaire d’une pension pour animaux, liste les grandes priorités : identification, campagnes de stérilisation massives qui réduiront à terme les chiens errants parfois agressifs, mise en place de lieux dédiés aux seuls propriétaires de chiens non réactifs et lutte contre la maltraitance animale au sens large du terme par “la mise en place d'amendes et une implication des forces de l'ordre qui n'interviennent pas quand on les contacte”.
Des enjeux importants
Au-delà du bien-être animal, les enjeux sont de taille pour le tourisme par exemple, mais aussi pour la sécurité : réduction des morsures (les interventions suite à des morsures sont hebdomadaires au pôle SOS main de Paofai) mais également des accidents de la route (la moitié des accidents en deux-roues dans les îles Sous-le-Vent seraient dues à des chiens errants).
L’objet de ce comité, lors de sa création en mai 2024, était de permettre “une meilleure cohabitation entre les hommes et les animaux et d'assurer un éclairage technique transversal pour les états des lieux ainsi que les projets d'actes normatifs des autorités publiques sur le secteur du bien-être animal. Ses travaux peuvent ainsi notamment porter sur les sujets de gestion des animaux domestiques, condition de vie, maltraitance et surpopulation animale, sécurité, tranquillité et salubrité publique”.
Faire “vivre l’outil”
Certains acteurs avaient souligné en amont tout l’intérêt de donner une consistance plus stratégique au projet. Le Syndicat intercommunal pour la gestion de la fourrière animale (Sigfa) par exemple avait proposé pour objet, dès mars 2024 : “Dans la perspective d’accompagner les différentes autorités publiques à définir une stratégie globale de gestion des carnivores domestiques et de faire évoluer le cadre normatif polynésien, le comité a pour mission de donner son avis et un éclairage technique transversal sur les problématiques liées à la gestion des carnivore domestiques, à la gestion de leur population, à leur condition de vie et aux conséquences que leur gestion actuelle génère : maltraitance animale, surpopulation animale, insécurité dans les quartiers et sur la voie publique, morsures sur les humains, problèmes d’hygiène et de salubrité publique, transmission de maladies entre animaux et des animaux vers l’humain. Les travaux de ce comité concernent notamment : l’état des lieux de ce secteur ; les projets d’actes normatifs ; les moyens humains, techniques et financiers à mettre en œuvre.”
“Notre proposition n’avait pas été retenue”, regrette le directeur du Sigfa, Matairii Maire, mais il se réjouit de la reprise d’activité annoncée. L’objet n’a pas été modifié par l’arrêté du 30 décembre, mais “le plus important est que les acteurs invités à siéger dans ce comité fassent vivre l’outil”.
Malgré la mise en veille du comité suite au départ de la vice-présidence d’Éliane Tevahitua qui en était l’instigatrice, Matairii Maire constate que “la convergence des acteurs, qui a permis de créer le comité de réflexion du bien-être animal, a encouragé et multiplié les rencontres et les échanges entre ces mêmes acteurs. En conséquence, dans l’attente de la reprise des réunions de travail de ce comité, cela ne nous empêche pas de travailler sur tous les sujets relatifs aux animaux domestiques.”
Le comité consultatif pour le bien-être animal rassemble des acteurs de tout horizon : représentants du Pays, de l’État, du tribunal, du conseil de l’ordre des vétérinaires, de la biosécurité, de la Direction de l’environnement, d’associations, de communes, de clubs canins... Un arrêté du 30 décembre 2024 portant modification de l'arrêté du 16 mai 2024 confirme sa création, son organisation et son fonctionnement et promet de prochaines actions. Les acteurs engagés l’espèrent en tous les cas (voir également encadré les dates clés), car “ça urge”, insiste le représentant d’une association. Les vétérinaires, notamment, se désolent de l’état de santé des chiens errants.
Mélissa, propriétaire d’une pension pour animaux, liste les grandes priorités : identification, campagnes de stérilisation massives qui réduiront à terme les chiens errants parfois agressifs, mise en place de lieux dédiés aux seuls propriétaires de chiens non réactifs et lutte contre la maltraitance animale au sens large du terme par “la mise en place d'amendes et une implication des forces de l'ordre qui n'interviennent pas quand on les contacte”.
Des enjeux importants
Au-delà du bien-être animal, les enjeux sont de taille pour le tourisme par exemple, mais aussi pour la sécurité : réduction des morsures (les interventions suite à des morsures sont hebdomadaires au pôle SOS main de Paofai) mais également des accidents de la route (la moitié des accidents en deux-roues dans les îles Sous-le-Vent seraient dues à des chiens errants).
L’objet de ce comité, lors de sa création en mai 2024, était de permettre “une meilleure cohabitation entre les hommes et les animaux et d'assurer un éclairage technique transversal pour les états des lieux ainsi que les projets d'actes normatifs des autorités publiques sur le secteur du bien-être animal. Ses travaux peuvent ainsi notamment porter sur les sujets de gestion des animaux domestiques, condition de vie, maltraitance et surpopulation animale, sécurité, tranquillité et salubrité publique”.
Faire “vivre l’outil”
Certains acteurs avaient souligné en amont tout l’intérêt de donner une consistance plus stratégique au projet. Le Syndicat intercommunal pour la gestion de la fourrière animale (Sigfa) par exemple avait proposé pour objet, dès mars 2024 : “Dans la perspective d’accompagner les différentes autorités publiques à définir une stratégie globale de gestion des carnivores domestiques et de faire évoluer le cadre normatif polynésien, le comité a pour mission de donner son avis et un éclairage technique transversal sur les problématiques liées à la gestion des carnivore domestiques, à la gestion de leur population, à leur condition de vie et aux conséquences que leur gestion actuelle génère : maltraitance animale, surpopulation animale, insécurité dans les quartiers et sur la voie publique, morsures sur les humains, problèmes d’hygiène et de salubrité publique, transmission de maladies entre animaux et des animaux vers l’humain. Les travaux de ce comité concernent notamment : l’état des lieux de ce secteur ; les projets d’actes normatifs ; les moyens humains, techniques et financiers à mettre en œuvre.”
“Notre proposition n’avait pas été retenue”, regrette le directeur du Sigfa, Matairii Maire, mais il se réjouit de la reprise d’activité annoncée. L’objet n’a pas été modifié par l’arrêté du 30 décembre, mais “le plus important est que les acteurs invités à siéger dans ce comité fassent vivre l’outil”.
Malgré la mise en veille du comité suite au départ de la vice-présidence d’Éliane Tevahitua qui en était l’instigatrice, Matairii Maire constate que “la convergence des acteurs, qui a permis de créer le comité de réflexion du bien-être animal, a encouragé et multiplié les rencontres et les échanges entre ces mêmes acteurs. En conséquence, dans l’attente de la reprise des réunions de travail de ce comité, cela ne nous empêche pas de travailler sur tous les sujets relatifs aux animaux domestiques.”
Quelques dates clé
Mars 2017 : création du comité d’attribution des subventions en matière de protection, de conservation, de gestion et de valorisation de l’environnement et du bien-être animal de la Polynésie française chargé d’émettre un avis sur la répartition des subventions aux associations dont les projets représentent un intérêt pour la Polynésie française.
Septembre 2022 : création du portefeuille ministériel chargé de la condition animale par Virginie Bruant.
Décembre 2023 : création de la cellule bien-être animal au sein de la Direction de l’environnement et officialisation de l’attribution du portefeuille du bien-être animal à la vice-présidente du Pays.
Mai 2024 : création du comité de réflexion pour le bien-être animal à l’initiative d’Éliane Tevahitua, alors vice-présidente. Il était animé par Raimana Lallemant, conseiller technique.
Juin 2024 : Taivini Teai reprend le portefeuille de l’environnement, du bien-être animal, on passe à la cause animale. Taivini Teai est ministre de l'Agriculture, des Ressources marines, de l'Environnement, en charge de l'Alimentation, de la Recherche et de la Cause animale.
Décembre 2024 : une subvention totale de 62 655 000 francs pour soutenir sept projets associatifs octroyée via un arrêté par le comité d’attribution des subventions en matière de bien-être animal pour des actions, principalement, de stérilisation, d’euthanasie d’animaux malades ou dangereux, ainsi que de campagnes d’identification et de sensibilisation.
Mars 2017 : création du comité d’attribution des subventions en matière de protection, de conservation, de gestion et de valorisation de l’environnement et du bien-être animal de la Polynésie française chargé d’émettre un avis sur la répartition des subventions aux associations dont les projets représentent un intérêt pour la Polynésie française.
Septembre 2022 : création du portefeuille ministériel chargé de la condition animale par Virginie Bruant.
Décembre 2023 : création de la cellule bien-être animal au sein de la Direction de l’environnement et officialisation de l’attribution du portefeuille du bien-être animal à la vice-présidente du Pays.
Mai 2024 : création du comité de réflexion pour le bien-être animal à l’initiative d’Éliane Tevahitua, alors vice-présidente. Il était animé par Raimana Lallemant, conseiller technique.
Juin 2024 : Taivini Teai reprend le portefeuille de l’environnement, du bien-être animal, on passe à la cause animale. Taivini Teai est ministre de l'Agriculture, des Ressources marines, de l'Environnement, en charge de l'Alimentation, de la Recherche et de la Cause animale.
Décembre 2024 : une subvention totale de 62 655 000 francs pour soutenir sept projets associatifs octroyée via un arrêté par le comité d’attribution des subventions en matière de bien-être animal pour des actions, principalement, de stérilisation, d’euthanasie d’animaux malades ou dangereux, ainsi que de campagnes d’identification et de sensibilisation.