Crédit SEBASTIEN BOZON / AFP
Camp David, Etats-Unis | AFP | vendredi 18/08/2023 - Les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon vont tisser des liens militaires plus étroits, vendredi lors d'un sommet inédit à Camp David, près de Washington, destiné à envoyer un signal d'unité à la Chine comme à la Corée du Nord.
Cela passera notamment par un "programme d'exercices conjoints sur plusieurs années" ainsi qu'un "engagement" à se consulter dans des situations de crise, a assuré le principal conseiller à la sécurité de la Maison Blanche, Jake Sullivan, peu avant que ne débute une rencontre entre le président américain Joe Biden, le Premier ministre japonais Fumio Kishida et le président sud-coréen Yoon Suk Yeol.
Ces exercices militaires concerneront "tous les domaines, dans les airs, sur terre, en mer, sous la mer et dans l'espace cyber", a-t-il indiqué en promettant aussi une coordination renforcée en matière de défense contre les missiles balistiques.
"Nouvelle ère"
"Nous inaugurons une nouvelle ère et nous assurons que cette nouvelle ère va perdurer", a encore dit Jake Sullivan, qui a toutefois indiqué que cette coopération trilatérale renforcée n'était "pas un Otan pour le Pacifique."
Etablir une alliance de défense mutuelle similaire à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord n'est "pas un objectif explicite", a-t-il insisté, en assurant que le sommet de vendredi n'était pas conçu "contre qui que ce soit", ce alors que la Chine a déjà vivement critiqué l'initiative.
Ce dialogue renforcé n'est pas non plus du goût de la Corée du Nord. Selon l'agence sud-coréenne Yonhap, Pyongyang pourrait procéder à un tir de missile balistique pendant la rencontre.
Pour mieux mettre en valeur la rencontre, la Maison Blanche a choisi Camp David, résidence de campagne des présidents américains dont le nom est historiquement lié aux négociations de paix sur le Proche-Orient.
Ce sommet, le premier du genre après plusieurs rencontre des trois dirigeants en marge de grandes rencontres internationales, devrait déboucher sur d'autres promesses.
Téléphone rouge
Les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud vont s'engager à tenir une telle rencontre tous les ans.
Les trois pays vont aussi mettre en place un canal de communication d'urgence au plus haut niveau, une sorte de "téléphone rouge" à trois combinés dans une région qui vit sous la menace du programme nucléaire nord-coréen et qui redoute une invasion de Taïwan par la Chine.
Pékin ne cache pas son hostilité face à ce nouveau dialogue à trois.
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a par exemple mis en garde récemment Séoul et Tokyo: "Vous pouvez blondir vos cheveux ou faire affiner votre nez autant que vous voulez, vous ne serez jamais Européens ou Occidentaux, vous ne pouvez pas devenir des Occidentaux. Nous devons savoir où sont nos racines".
Il a appelé la Chine, la Corée du Sud et le Japon à "travailler ensemble".
Passé douloureux
Washington parie au contraire que le Japon et la Corée du Sud sont prêts à se tourner vers l'Occident, ce qui implique de surmonter un passé douloureux: celui de la colonisation brutale de la péninsule coréenne par les Japonais entre 1910 et 1945.
La Maison Blanche sait que le rapprochement ne fait pas l'unanimité dans l'opinion publique, qu'elle soit coréenne ou japonaise, en dépit des intérêts stratégiques communs.
"Il ne suffit pas de mouvements structurels pour faire un rapprochement, il a fallu l'arrivée au pouvoir de deux dirigeants", Fumio Kishida et Yoon Suk Yeol, avait commenté mercredi Mira Rapp-Hooper, une conseillère du président américain.
Washington vante évidemment aussi l'entregent de Joe Biden, qui a particulièrement soigné sa relation avec le Japon comme avec la Corée du Sud.
Tout en célébrant la nature "historique" du sommet de vendredi, l'exécutif américain sait que le défi sera de faire perdurer la relation trilatérale au-delà des changements de dirigeants. Yoon Suk Yeol, par exemple, finit son mandat en 2027 et ne peut être réélu.
Cela passera notamment par un "programme d'exercices conjoints sur plusieurs années" ainsi qu'un "engagement" à se consulter dans des situations de crise, a assuré le principal conseiller à la sécurité de la Maison Blanche, Jake Sullivan, peu avant que ne débute une rencontre entre le président américain Joe Biden, le Premier ministre japonais Fumio Kishida et le président sud-coréen Yoon Suk Yeol.
Ces exercices militaires concerneront "tous les domaines, dans les airs, sur terre, en mer, sous la mer et dans l'espace cyber", a-t-il indiqué en promettant aussi une coordination renforcée en matière de défense contre les missiles balistiques.
"Nouvelle ère"
"Nous inaugurons une nouvelle ère et nous assurons que cette nouvelle ère va perdurer", a encore dit Jake Sullivan, qui a toutefois indiqué que cette coopération trilatérale renforcée n'était "pas un Otan pour le Pacifique."
Etablir une alliance de défense mutuelle similaire à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord n'est "pas un objectif explicite", a-t-il insisté, en assurant que le sommet de vendredi n'était pas conçu "contre qui que ce soit", ce alors que la Chine a déjà vivement critiqué l'initiative.
Ce dialogue renforcé n'est pas non plus du goût de la Corée du Nord. Selon l'agence sud-coréenne Yonhap, Pyongyang pourrait procéder à un tir de missile balistique pendant la rencontre.
Pour mieux mettre en valeur la rencontre, la Maison Blanche a choisi Camp David, résidence de campagne des présidents américains dont le nom est historiquement lié aux négociations de paix sur le Proche-Orient.
Ce sommet, le premier du genre après plusieurs rencontre des trois dirigeants en marge de grandes rencontres internationales, devrait déboucher sur d'autres promesses.
Téléphone rouge
Les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud vont s'engager à tenir une telle rencontre tous les ans.
Les trois pays vont aussi mettre en place un canal de communication d'urgence au plus haut niveau, une sorte de "téléphone rouge" à trois combinés dans une région qui vit sous la menace du programme nucléaire nord-coréen et qui redoute une invasion de Taïwan par la Chine.
Pékin ne cache pas son hostilité face à ce nouveau dialogue à trois.
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a par exemple mis en garde récemment Séoul et Tokyo: "Vous pouvez blondir vos cheveux ou faire affiner votre nez autant que vous voulez, vous ne serez jamais Européens ou Occidentaux, vous ne pouvez pas devenir des Occidentaux. Nous devons savoir où sont nos racines".
Il a appelé la Chine, la Corée du Sud et le Japon à "travailler ensemble".
Passé douloureux
Washington parie au contraire que le Japon et la Corée du Sud sont prêts à se tourner vers l'Occident, ce qui implique de surmonter un passé douloureux: celui de la colonisation brutale de la péninsule coréenne par les Japonais entre 1910 et 1945.
La Maison Blanche sait que le rapprochement ne fait pas l'unanimité dans l'opinion publique, qu'elle soit coréenne ou japonaise, en dépit des intérêts stratégiques communs.
"Il ne suffit pas de mouvements structurels pour faire un rapprochement, il a fallu l'arrivée au pouvoir de deux dirigeants", Fumio Kishida et Yoon Suk Yeol, avait commenté mercredi Mira Rapp-Hooper, une conseillère du président américain.
Washington vante évidemment aussi l'entregent de Joe Biden, qui a particulièrement soigné sa relation avec le Japon comme avec la Corée du Sud.
Tout en célébrant la nature "historique" du sommet de vendredi, l'exécutif américain sait que le défi sera de faire perdurer la relation trilatérale au-delà des changements de dirigeants. Yoon Suk Yeol, par exemple, finit son mandat en 2027 et ne peut être réélu.