Bruxelles, Belgique | AFP | vendredi 16/10/2020 - 17:56 UTC+2 | 451 mots
L'ex-roi des Belges Albert II a salué vendredi le rapprochement initié par son fils le roi Philippe avec Delphine de Saxe-Cobourg, fille naturelle qu'il a longtemps reniée, désormais reconnue princesse de Belgique, dans un communiqué publié par le Palais royal.
C'est la première expression publique d'Albert II depuis que Delphine (ex-Boël) a dû engager, en 2013, une procédure devant la justice belge afin d'obtenir cette reconnaissance de filiation.
Elle intervient au lendemain d'un communiqué -- cosigné "Phlippe & Delphine", fait inédit là aussi --, dans lequel l'actuel roi a dit avoir rencontré pour la première fois sa demi-soeur, le 9 octobre, et vouloir "développer ce lien dans un cadre familial".
"Je me rallie sans réserve au communiqué que le Roi et la Princesse Delphine viennent de publier et je me joins à l’esprit de ce message", écrit vendredi Albert, 86 ans, qui a régné de 1993 à 2013.
"Mon épouse (Paola, ndlr) et moi-même, nous sommes très heureux de ce qui a été réalisé à l’initiative du Roi, prémices de jours meilleurs pour tous et en particulier pour Delphine", ajoute-t-il dans ce texte de deux paragraphes.
Delphine est née en février 1968 de la longue liaison (1966-84) qu'a eue sa mère, la baronne Sibylle de Sélys Longchamps, avec Albert.
Ce dernier était alors prince héritier, marié depuis 1959 avec la future reine Paola, avec laquelle il a ensuite eu trois enfants dont l'aîné est Philippe.
Alors qu'Albert a régulièrement été en contact avec Delphine jusqu'à son adolescence, il a brutalement rompu le lien en 2001, peu après la révélation de son existence jusqu'alors cachée.
Il ne s'est ensuite jamais plus manifesté auprès d'elle, laissant ses avocats s'exprimer à chaque étape du bras de fer judiciaire engagé par Delphine après une vaine tentative de conciliation.
Dans ce long feuilleton à rebondissements, l'ancien souverain a finalement été contraint par la justice à un test ADN en 2019, sous peine d'astreintes.
En janvier dernier, il a lui-même pris l'initiative de révéler le résultat du test, confirmant qu'il est bien le père biologique de Delphine.
L'épilogue est intervenu le 1er octobre: la cour d'appel de Bruxelles a reconnu à cette artiste plasticienne de 52 ans le droit de porter le patronyme de la famille royale et de bénéficier du titre de princesse.
"Cette victoire judiciaire ne remplacera jamais l’amour d’un père mais offre un sentiment de justice" a alors commenté son avocat, Me Marc Uyttendaele.
Ce dernier s'est montré encore cinglant ce mois-ci à l'égard d'Albert II, coupable à ses yeux d'un "silence sans une ébauche de générosité ou de bienveillance".
En août, lors d'une rencontre avec l'AFP, Delphine avait assuré que la reconnaissance de paternité acquise en janvier avait "vraiment changé (sa) vie".