PHILIPPE LOPEZ / AFP
Melle, France | AFP | jeudi 18/07/2024 - Plus de 4.500 opposants aux "méga-bassines" sont déjà réunis jeudi au Village de l'eau dans les Deux-Sèvres, épicentre de la lutte contre ces réserves d'irrigation contestées, dont "10% de black blocs" selon les autorités qui craignent des violences lors de manifestations interdites.
Quinze mois après les affrontements entre manifestants radicaux et forces de l'ordre lors d'un précédent rassemblement à Sainte-Soline dans le département, plus de 3.000 gendarmes sont mobilisés autour de la commune de Melle, qui accueille ce rassemblement militant international depuis mardi et jusqu'à dimanche.
Jeudi, à la mi-journée, sous un soleil de plomb, des milliers de personnes, certaines masquées ou cagoulées, vaquaient à leurs occupations sous les divers chapiteaux du campement accueillant ateliers, conférences et formations sur la question de l'eau.
"C'est un lieu d'échange, ça donne beaucoup d'énergie. On a l'impression que cette lutte s'affine avec le temps et arrive à grossir de manière spectaculaire", juge Victorin Vallier, 30 ans, technicien des milieux aquatiques en Auvergne et membre du collectif Bassines Non Merci (BNM) - l'un des organisateurs du Village avec les mouvements Soulèvements de la Terre et Extinction Rébellion, l'union syndicale Solidaires et l'association altermondialiste Attac.
Selon les autorités, 450 personnes "connues des services pour activisme violent ou ayant des antécédents judiciaires lors de manifestations" sont aussi présentes sur le camp, dont 123 individus "fichés S".
Les forces de l'ordre indiquent également avoir saisi 1.600 "matériels" dont la moitié considérés comme des "armes par destination" (haches, couteaux, barres à mine, outillages, etc.), ainsi que des matériels de "protection" (casques, masques, lunettes), y compris pour enfants.
"Désobéissance de masse"
Dans ce contexte, deux manifestations au programme de l'événement, qui n'avaient pas été déclarées, ont été interdites : vendredi à Saint-Sauvant (Vienne) sur le site d'une future "bassine" et samedi devant le terminal agro-industriel du port de La Rochelle (Charente-Maritime).
Les autorités appellent les manifestants "de bonne foi" à "rester au Village de l'eau". "Je le redis avec gravité, il est responsable de ne pas participer à ces manifestations interdites", a déclaré jeudi la préfète des Deux-Sèvres, Emmanuelle Dubée.
"Nous revendiquons notre droit de nous opposer aux projets d'accaparement de l'eau", répondent les organisateurs.
Le "cadre d'action" affiché des manifestations annonce des "formes de désobéissance de masse" destinées à "impacter concrètement leurs cibles", avec différents "niveaux d'engagement" dans les cortèges.
"Si on se rassemble et qu'on ne nous écoute pas, comment on fait ?", interroge Gabriele Latour, jeune militante de BNM, pour qui "la logique de la désobéissance civile arrive dans un contexte: quand il n'y a plus de solution, quel poids a-t-on, en tant que citoyens et citoyennes ?"
Ces "occupations, blocages ou désarmements" d'installations doivent viser vendredi des "bassines (ou leurs réseaux) qui viennent d'être construites, en chantier ou en projet", puis des "dispositifs majeurs du complexe agro-industriel" samedi.
Le dispositif de sécurité des autorités concerne quatre départements potentiellement concernés par ces actions (Deux-Sèvres, Vienne, Charente-Maritime et Vendée).
Selon la gendarmerie, des "actions de sabotage" ont déjà été commises, occasionnant des "dégradations mineures" à des systèmes d'irrigation ou des cabanes de chantier.
"Défendre les fermes"
En mars 2023, de violents heurts avaient opposé manifestants radicaux et gendarmes autour de la "bassine" de Sainte-Soline, proche de Melle.
Selon les pompiers, deux postes de secours ont été prévus à proximité de l'endroit.
Un syndicat agricole, la Coordination rurale, majoritaire dans la Vienne, a de son côté appelé à venir "défendre les fermes" du territoire contre les "groupuscules écologistes". Il indique attendre des centaines d'agriculteurs, venus aussi de Dordogne et du Lot-et-Garonne, dans une commune située à une vingtaine de kilomètres de Melle.
Les organisateurs, eux, assurent ne pas vouloir "prendre pour cible les agriculteurs et leurs fermes", accusant les autorités "d'attiser les peurs et les tensions" et qualifiant les dirigeants de la Coordination rurale "d'apprentis miliciens".
La préfète a appelé riverains et exploitants agricoles "à rester calme" et "en cas d'inquiétude pour leurs biens, à ne pas chercher à intervenir par eux-mêmes", soulignant que toute personne pénétrant dans un périmètre interdit "encourait des sanctions pénales".
L'Association des irrigants dans la Vienne a annoncé de son côté avoir porté plainte contre la commune de Melle, lui reprochant d'aider des "commandos radicalisés" en leur fournissant un "camp de base".
Quinze mois après les affrontements entre manifestants radicaux et forces de l'ordre lors d'un précédent rassemblement à Sainte-Soline dans le département, plus de 3.000 gendarmes sont mobilisés autour de la commune de Melle, qui accueille ce rassemblement militant international depuis mardi et jusqu'à dimanche.
Jeudi, à la mi-journée, sous un soleil de plomb, des milliers de personnes, certaines masquées ou cagoulées, vaquaient à leurs occupations sous les divers chapiteaux du campement accueillant ateliers, conférences et formations sur la question de l'eau.
"C'est un lieu d'échange, ça donne beaucoup d'énergie. On a l'impression que cette lutte s'affine avec le temps et arrive à grossir de manière spectaculaire", juge Victorin Vallier, 30 ans, technicien des milieux aquatiques en Auvergne et membre du collectif Bassines Non Merci (BNM) - l'un des organisateurs du Village avec les mouvements Soulèvements de la Terre et Extinction Rébellion, l'union syndicale Solidaires et l'association altermondialiste Attac.
Selon les autorités, 450 personnes "connues des services pour activisme violent ou ayant des antécédents judiciaires lors de manifestations" sont aussi présentes sur le camp, dont 123 individus "fichés S".
Les forces de l'ordre indiquent également avoir saisi 1.600 "matériels" dont la moitié considérés comme des "armes par destination" (haches, couteaux, barres à mine, outillages, etc.), ainsi que des matériels de "protection" (casques, masques, lunettes), y compris pour enfants.
"Désobéissance de masse"
Dans ce contexte, deux manifestations au programme de l'événement, qui n'avaient pas été déclarées, ont été interdites : vendredi à Saint-Sauvant (Vienne) sur le site d'une future "bassine" et samedi devant le terminal agro-industriel du port de La Rochelle (Charente-Maritime).
Les autorités appellent les manifestants "de bonne foi" à "rester au Village de l'eau". "Je le redis avec gravité, il est responsable de ne pas participer à ces manifestations interdites", a déclaré jeudi la préfète des Deux-Sèvres, Emmanuelle Dubée.
"Nous revendiquons notre droit de nous opposer aux projets d'accaparement de l'eau", répondent les organisateurs.
Le "cadre d'action" affiché des manifestations annonce des "formes de désobéissance de masse" destinées à "impacter concrètement leurs cibles", avec différents "niveaux d'engagement" dans les cortèges.
"Si on se rassemble et qu'on ne nous écoute pas, comment on fait ?", interroge Gabriele Latour, jeune militante de BNM, pour qui "la logique de la désobéissance civile arrive dans un contexte: quand il n'y a plus de solution, quel poids a-t-on, en tant que citoyens et citoyennes ?"
Ces "occupations, blocages ou désarmements" d'installations doivent viser vendredi des "bassines (ou leurs réseaux) qui viennent d'être construites, en chantier ou en projet", puis des "dispositifs majeurs du complexe agro-industriel" samedi.
Le dispositif de sécurité des autorités concerne quatre départements potentiellement concernés par ces actions (Deux-Sèvres, Vienne, Charente-Maritime et Vendée).
Selon la gendarmerie, des "actions de sabotage" ont déjà été commises, occasionnant des "dégradations mineures" à des systèmes d'irrigation ou des cabanes de chantier.
"Défendre les fermes"
En mars 2023, de violents heurts avaient opposé manifestants radicaux et gendarmes autour de la "bassine" de Sainte-Soline, proche de Melle.
Selon les pompiers, deux postes de secours ont été prévus à proximité de l'endroit.
Un syndicat agricole, la Coordination rurale, majoritaire dans la Vienne, a de son côté appelé à venir "défendre les fermes" du territoire contre les "groupuscules écologistes". Il indique attendre des centaines d'agriculteurs, venus aussi de Dordogne et du Lot-et-Garonne, dans une commune située à une vingtaine de kilomètres de Melle.
Les organisateurs, eux, assurent ne pas vouloir "prendre pour cible les agriculteurs et leurs fermes", accusant les autorités "d'attiser les peurs et les tensions" et qualifiant les dirigeants de la Coordination rurale "d'apprentis miliciens".
La préfète a appelé riverains et exploitants agricoles "à rester calme" et "en cas d'inquiétude pour leurs biens, à ne pas chercher à intervenir par eux-mêmes", soulignant que toute personne pénétrant dans un périmètre interdit "encourait des sanctions pénales".
L'Association des irrigants dans la Vienne a annoncé de son côté avoir porté plainte contre la commune de Melle, lui reprochant d'aider des "commandos radicalisés" en leur fournissant un "camp de base".