Munir UZ ZAMAN / AFP
Dacca, Bangladesh | AFP | vendredi 26/07/2024 -Trois leaders de la contestation étudiante au Bangladesh ont été emmenés d'un hôpital de Dacca vers un endroit inconnu vendredi par des inspecteurs de police, selon un membre du personnel et leur famille, ce qu'ont démenti des sources policières.
Asif Mahmud, Nahid Islam et Abu Baker Majumder sont tous membres d'Étudiants contre la discrimination, l'organisation à la tête du mouvement de protestation des étudiants contre les quotas d'embauche dans la fonction publique.
"Ils nous les ont enlevés", a affirmé à l'AFP Anwara Begum Lucky, une responsable au sein de l'hôpital Gonoshasthaya. "Les hommes appartenaient à la section des enquêteurs".
Elle a ajouté qu'elle s'était opposée à la sortie des leaders étudiants mais que la police avait fait pression sur le directeur de l'établissement pour qu'elle ait lieu.
La sœur aînée de Nahid Islam, Fatema Tasnim, a déclaré, de l'hôpital, à l'AFP que six détectives en civil avaient emmené les trois hommes.
Trois hauts responsables de la police de Dacca, la capitale, ont cependant tous nié que les trois hommes aient été emmenés hors de cet établissement et placés en détention vendredi.
Les trois étudiants étaient soignés dans cet hôpital de Dacca pour des blessures causées, pour au moins deux d'entre eux, par des tortures qui leur avaient été infligées, selon eux, en garde à vue.
Nahid Islam, 26 ans, le meneur de la contestation, avait déclaré lundi à l'AFP de son lit d'hôpital craindre pour sa vie.
Il avait raconté que, deux jours auparavant, des hommes affirmant être des policiers s'étaient présentés au domicile de l'ami qui l'hébergeait et l'avait emmené de force dans une voiture, les yeux bandés et menotté, avant de lui faire subir un interrogatoire et de le battre jusqu'à ce qu'il perde connaissance.
Au moins 195 personnes ont été tuées pendant la répression policière et des affrontements depuis le début du mouvement, selon un comptage de l'AFP à partir des bilans fournis par la police et les hôpitaux. Un couvre-feu imposé en réaction aux débordements a été assoupli jeudi avec la liberté de circuler entre 10H00 et 17H00 mais des milliers de soldats patrouillent encore dans les villes.
Il s'agit de l'un des pires soulèvements qu'a connus le Bangladesh depuis que Sheikh Hasina est redevenue, en 2009, Première ministre (elle avait déjà exercé ces fonctions de 1996 à 2001).
Vendredi, au cours d'une visite au siège de la chaîne publique Bangladesh Television, partiellement incendié la semaine dernière, Mme Hasina a lancé : "Trouvez ceux qui ont été impliqués dans ça ! Coopérez avec nous pour assurer leur punition ! Je lance cet appel à la Nation".
- Chef d'entreprise arrêté -
L'organisation à l'origine des manifestations a suspendu les actions de contestation au début de la semaine, affirmant vouloir une réforme des quotas mais "pas au prix de tant de sang".
Cette suspension devait expirer vendredi matin mais le groupe n'a pour le moment donné aucune indication sur la suite du mouvement.
La police a interpellé au moins 4.000 personnes depuis le début des violences, dont 2.500 à Dacca, selon les informations transmises par la police à l'AFP.
Vendredi, la police a annoncé avoir arrêté le fondateur et dirigeant d'une des plus grandes entreprises de confection du pays.
David Hasanat, dont la société emploie 15.000 personnes et réalise un chiffre d'affaires annuel évalué à 400 millions de dollars, est soupçonné avec d'autres d'avoir financé "l'anarchie, les incendies criminels et le vandalisme", a dit l'inspecteur de la police de la capitale, Abu Sayed Miah.
L'ONU a demandé jeudi aux autorités bangladaises de "divulguer d'urgence tous les détails de la répression des manifestations" récentes, offrant son soutien à la mise en place d'une "enquête impartiale, indépendante et transparente" sur les violations présumées des droits humains.
La contestation a commencé après la réintroduction en juin d'un régime réservant à certains candidats plus de la moitié des emplois de la fonction publique, dont près d'un tiers aux descendants d'anciens combattants de la guerre d'indépendance du Bangladesh.
Dans ce pays d'Asie du Sud comptant quelque 18 millions de jeunes sans travail, selon les chiffres officiels, ce système a suscité la colère des diplômés, confrontés à une crise aiguë de l'emploi. Selon ses détracteurs, ces quotas visent à réserver des emplois publics aux proches de la Ligue Awami de la Première ministre.
La Cour suprême a réduit dimanche le nombre des postes ainsi réservés mais les manifestants veulent que ce système soit aboli.
Asif Mahmud, Nahid Islam et Abu Baker Majumder sont tous membres d'Étudiants contre la discrimination, l'organisation à la tête du mouvement de protestation des étudiants contre les quotas d'embauche dans la fonction publique.
"Ils nous les ont enlevés", a affirmé à l'AFP Anwara Begum Lucky, une responsable au sein de l'hôpital Gonoshasthaya. "Les hommes appartenaient à la section des enquêteurs".
Elle a ajouté qu'elle s'était opposée à la sortie des leaders étudiants mais que la police avait fait pression sur le directeur de l'établissement pour qu'elle ait lieu.
La sœur aînée de Nahid Islam, Fatema Tasnim, a déclaré, de l'hôpital, à l'AFP que six détectives en civil avaient emmené les trois hommes.
Trois hauts responsables de la police de Dacca, la capitale, ont cependant tous nié que les trois hommes aient été emmenés hors de cet établissement et placés en détention vendredi.
Les trois étudiants étaient soignés dans cet hôpital de Dacca pour des blessures causées, pour au moins deux d'entre eux, par des tortures qui leur avaient été infligées, selon eux, en garde à vue.
Nahid Islam, 26 ans, le meneur de la contestation, avait déclaré lundi à l'AFP de son lit d'hôpital craindre pour sa vie.
Il avait raconté que, deux jours auparavant, des hommes affirmant être des policiers s'étaient présentés au domicile de l'ami qui l'hébergeait et l'avait emmené de force dans une voiture, les yeux bandés et menotté, avant de lui faire subir un interrogatoire et de le battre jusqu'à ce qu'il perde connaissance.
Au moins 195 personnes ont été tuées pendant la répression policière et des affrontements depuis le début du mouvement, selon un comptage de l'AFP à partir des bilans fournis par la police et les hôpitaux. Un couvre-feu imposé en réaction aux débordements a été assoupli jeudi avec la liberté de circuler entre 10H00 et 17H00 mais des milliers de soldats patrouillent encore dans les villes.
Il s'agit de l'un des pires soulèvements qu'a connus le Bangladesh depuis que Sheikh Hasina est redevenue, en 2009, Première ministre (elle avait déjà exercé ces fonctions de 1996 à 2001).
Vendredi, au cours d'une visite au siège de la chaîne publique Bangladesh Television, partiellement incendié la semaine dernière, Mme Hasina a lancé : "Trouvez ceux qui ont été impliqués dans ça ! Coopérez avec nous pour assurer leur punition ! Je lance cet appel à la Nation".
- Chef d'entreprise arrêté -
L'organisation à l'origine des manifestations a suspendu les actions de contestation au début de la semaine, affirmant vouloir une réforme des quotas mais "pas au prix de tant de sang".
Cette suspension devait expirer vendredi matin mais le groupe n'a pour le moment donné aucune indication sur la suite du mouvement.
La police a interpellé au moins 4.000 personnes depuis le début des violences, dont 2.500 à Dacca, selon les informations transmises par la police à l'AFP.
Vendredi, la police a annoncé avoir arrêté le fondateur et dirigeant d'une des plus grandes entreprises de confection du pays.
David Hasanat, dont la société emploie 15.000 personnes et réalise un chiffre d'affaires annuel évalué à 400 millions de dollars, est soupçonné avec d'autres d'avoir financé "l'anarchie, les incendies criminels et le vandalisme", a dit l'inspecteur de la police de la capitale, Abu Sayed Miah.
L'ONU a demandé jeudi aux autorités bangladaises de "divulguer d'urgence tous les détails de la répression des manifestations" récentes, offrant son soutien à la mise en place d'une "enquête impartiale, indépendante et transparente" sur les violations présumées des droits humains.
La contestation a commencé après la réintroduction en juin d'un régime réservant à certains candidats plus de la moitié des emplois de la fonction publique, dont près d'un tiers aux descendants d'anciens combattants de la guerre d'indépendance du Bangladesh.
Dans ce pays d'Asie du Sud comptant quelque 18 millions de jeunes sans travail, selon les chiffres officiels, ce système a suscité la colère des diplômés, confrontés à une crise aiguë de l'emploi. Selon ses détracteurs, ces quotas visent à réserver des emplois publics aux proches de la Ligue Awami de la Première ministre.
La Cour suprême a réduit dimanche le nombre des postes ainsi réservés mais les manifestants veulent que ce système soit aboli.