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Bagarre de rue à Papeete : les ados, mineurs, étaient alcoolisés au komo puaka


Des productions clandestines de komo, cet alcool frelaté connu pour rendre fou, sont régulièrement découvertes par la DSP.
Des productions clandestines de komo, cet alcool frelaté connu pour rendre fou, sont régulièrement découvertes par la DSP.
PAPEETE, le 6 novembre 2015 - Il y a tout juste une semaine, sept mineurs étaient interpellés par la DSP pour des échauffourées devant le Mc Donald's de Papeete. Ils étaient totalement ivres. L'enquête de police a permis de découvrir qu'ils s'étaient saoulés au komo, cet alcool artisanal aux effets dévastateurs. Le producteur, déjà connu pour ça, a été identifié et sera convoqué en justice.

Un producteur de komo puaka, jeune père de famille déjà connu de la police pour donner dans l'alcool frelaté, a été interpellé en milieu de semaine par les enquêteurs de la DSP dans le quartier Bernardino. Il a reconnu devant eux avoir fabriqué et écoulé une production de 200 litres sur les deux derniers mois. Le tarif habituel constaté sur ce marché parallèle est de 500 Fcfp le litre.

Les policiers sont remontés jusqu'à leur suspect après s'être aperçus que sept mineurs interpellés lors d'une rixe, la semaine dernière aux abords du Mc Donald's de Papeete, étaient complètement saouls de cet alcool illégal et particulièrement puissant. La bagarre avait éclatée après la dégradation d'un deux-roues par certains de ces jeunes sous les yeux du propriétaire de l'engin. Un client du restaurant s'était fait tabasser en tentant d'intervenir, avant d'être secouru par un manager de l'établissement, a précisé la police.

Le komo puaka, ou "eau de cochon"

Le komo puaka, ou "eau de cochon", aussi dénommé "pia hamani", est un alcool distillé fait maison particulièrement toxique à la consommation car en plus de l'alcool pur et de la levure, il contient parfois du méthanol, un produit qui s'attaque aux nerfs optiques et au cerveau. Le komo peut titrer jusqu'à 70° d'alcool fonction de la façon dont il est fabriqué. Il est parfois "parfumé" avec du sirop.

Le fabricant-revendeur interpellé par la police est renvoyé devant le tribunal correctionnel en avril 2016, pour travail dissimulé et production illégale d'alcool.

Rédigé par Raphaël Pierre le Vendredi 6 Novembre 2015 à 17:57 | Lu 4634 fois