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Avec son Fonds Vert, l'État vient renforcer la protection de la biodiversité en Terre des Hommes


Crédit photo : Greg Boissy.
Crédit photo : Greg Boissy.
Tahiti, le 22 juin 2023 – Le haut-commissaire a annoncé ce jeudi que l'État, par le biais du Fonds Vert, allait subventionner le projet îles Marquises Unesco nommé “Te Henua Enata”, à hauteur de 79%, soit 242 milllions de Fcpf. Ce projet a pour objectif de protéger la biodiversité et la culture de l'archipel.
 
L'État ne veut pas attendre l'inscription officielle des Marquises à l'Unesco. En effet, ce jeudi, le haut-commissaire Éric Spitz, en présence de la vice-présidente Éliane Tevahitua et des maires des Marquises comme Benoît Kautai de Nuku Hiva ou encore Joëlle Frébault de Hiva Oa, a annoncé que l'État allait subventionner le projet îles Marquises Unesco nommé “Te Henua Enata”, à hauteur de 79%, via le Fonds Verts. Sachant que le montant total du projet est de 312,4 millions de Fcfp, la subvention octroyée par ce fonds est donc de 242,2 millions de Fcfp. Le Pays et la communauté de communes des îles Marquises (Codim) financeront le reste.
 
Pour rappel, le Fonds Verts, annoncé fin aout 2022 par le gouvernement français, est un dispositif qui vise à accélérer la transition écologique dans les territoires en subventionnant les investissements locaux favorisant l'adaptation au changement climatique. Il est destiné aux collectivités territoriales et est confié aux préfets. Doté de 2 milliards d’euros, ce fonds est décliné par le haut-commissariat qui dispose au titre de l’année 2023, d’une enveloppe de plus de 1 milliard de Fcfp. Un appel à projet avait d'ailleurs été lancé en début d'année en Polynésie. Quatre lauréats ont été sélectionnés par le haut-commissariat, le projet Unesco donc, mais également le projet “Mouillage écologique Tahaa-Raiatea”, à hauteur de 55,8 millions de Fcfp, “Stop extinction des espèces d'oiseaux endémiques” pour 327,7 millions de Fcfp et enfin “Régénération de la forêt de la vallée de Maoroa” pour un total de 34,9 millions. Éric Spitz a d'ailleurs déclaré lors de cette conférence de presse que ce fond serait reconduit l'année prochaine.
 
Renforcer le projet Unesco
 
Avec cette subvention l'État par le biais du haut-commissariat affiche sa volonté de ne pas attendre l'inscription de l'archipel à l'Unesco pour renforcer la protection de la biodiversité et de la culture de la Terre des Hommes. “J'ai tenu à prioriser ce projet”, a révélé le haut-commissaire. “Avec ce financement, nous sommes plus qu'engagés dans le renforcement des actions structurantes aux Marquises”, a-t-il également ajoutéEn effet, la Codim  sera au cœur de ce projet de trois ans, grâce à la mise en place d'une gouvernance partagée avec le Pays. Des ambassadeurs seront même nommés dans chaque île et un chef de projet sera recruté pour mener à bien les différents projets.
Évidemment ravi de ce financement et des actions qui vont en découler le maire de Nuku Hiva a déclaré que cette conférence était “la suite d'un dossier très important et très attendu pour nous. Une réunion, avec la Codim est prévue très prochainement pour inscrire les crédits attribués”. La vice-présidente de la Polynésie, présente également lors de la conférence de presse a indiqué que le Pays ferait son possible pour “aider et soutenir” l'archipel dans l'organisation de “Te Henua Enata” , notamment par le biais du festival des Marquises qui se tiendra à Nuku Hiva en décembre prochain.
 
Terrestre et marin
 
“Ce dossier est extrêmement complexe car il intègre de nombreuses composantes, avec les nombreuses îles présentes dans l'archipel et le fait que cela soit à la fois terrestre et marin”, a expliqué Franck Connan, le délégué territorial de l'office français de la biodiversité (OFB) en charge de “Te Henua Enata”, en préambule de sa présentation.
 
Côté mer donc, plusieurs actions seront mises en œuvrent, comme par exemple le “plan langouste”. “On a pas de visibilité exacte, mais quelques signaux d'alerte, qui viennent principalement des pêcheurs. Aujourd'hui, ils pêchent plus petit et moins. Il est donc important de connaitre le stock actuel, et pourquoi pas mettre en place des règlementations adaptées en raccourcissant les périodes de pêche par exemple”, a détaillé Franck Connan. Afin de préserver les habitats côtiers des activités de plaisance, des zones de mouillages seront définies. Les oiseaux marins seront eux aussi au cœur du projet, dont l'un des objectifs est de maintenir le faible niveau de pression sur les espèces locales. Concernant la faune et flore, un programme de régulation des espaces appelé “divagantes” comme les cochons, chèvres et chevaux sauvages va également être mis en place. Bien entendu des événements de sensibilisations à la biodiversité seront orchestrés à travers l'archipel via ce projet.
Tout un volet culturel sera également au centre de “Te Henua Enata”, qui a prévu de préserver les sites archéologiques marquisiens, en organisant des opérations d'entretien et de restaurations des vestiges.

 

Rédigé par Thibault Segalard le Jeudi 22 Juin 2023 à 19:22 | Lu 2274 fois