Aux assises, le “baroud d'honneur” de la défense


Tahiti, le 21 mars 2023 – Au deuxième jour du procès d'assises d'appel du jeune homme de 22 ans poursuivi pour avoir assené un coup de pied mortel à un quinquagénaire le 13 décembre 2019 à Moorea, la défense a vainement tenté de demander une nouvelle reconstitution de la scène. Alors que l'accusé, qui avait écopé de 12 ans de prison lors de son premier procès, encourt la perpétuité, le procès doit s'achever mercredi. 
 
Le procès en cour d'assises d'appel du jeune homme de 22 ans poursuivi pour avoir porté un violent coup de pied à la tête d'un quinquagénaire, il y a un peu plus de deux ans dans la commune de Papetoai à Moorea, s'est poursuivi mardi. Alors que le premier jour d'audience avait été consacré aux auditions des cousins et du petit frère de l'accusé, la parole a été donnée mardi aux témoins oculaires du drame. Un homme et une femme, qui travaillaient à l'époque dans le snack se trouvant en face du bord de route où la victime avait été agressée, sont de nouveau venus à la barre pour expliquer qu'ils avaient formellement reconnu l'accusé le soir des faits. 
 
Alors que le femme témoin expliquait qu'elle avait vu l'accusé se diriger vers la victime, lui demander “Papy, t'as 500 ?” et lui porter un coup “très rapide” au visage, les avocats de la défense ont longuement remis en cause les photos prises lors de la reconstitution en affirmant que ces clichés ne permettaient pas de déterminer si les témoins avaient pu identifier leur client de nuit. Entendu à son tour, l'enquêteur de la gendarmerie qui avait procédé à la seconde reconstitution effectuée dans le cadre de cette affaire a quant à lui assuré qu'au regard de la distance entre l'accusé, la victime et les témoins oculaires, ces derniers avaient été en parfaite capacité de reconnaître le mis en cause qu'ils connaissaient déjà.
 
“Multiplicité de preuves”
 
Face à ces auditions accablantes pour leur client, les avocats de la défense ont décidé de déposer des conclusions pour demander à la cour d'assises d'appel de procéder à un nouveau “transport” sur les lieux. Une demande comparable, selon l'avocat de la partie civile, Me Loris Peytavit, à un “baroud d'honneur” après une “série de témoignages particulièrement clairs” et “limpides”. Après en avoir délibéré, la cour a estimé qu'il n'était pas nécessaire de répondre à cette demande dans la mesure où une “multiplicité” de preuves avaient été apportée lors de l'instruction en ce début de procès. 
 
Mardi après-midi, la cour d'assises d'appel a finalement abordé la personnalité de l'accusé, un jeune homme déscolarisé à l'âge de 12 ans, issu d'un milieu précaire et dont l'enfance a été marquée par les violences de son père et les problèmes d'alcool de sa mère. A la barre, cette dernière, particulièrement volubile et émotive, a montré l'image d'une femme vulnérable. Une image qui a visiblement ému l'accusé qui, depuis le début de son procès, n'avait jamais montré aucun signe apparent de fragilité. Le procès doit s'achever mercredi avec les réquisitions de l'avocat général. Lors de son premier procès, le jeune homme avait été reconnu coupable de vol avec violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner et avait été condamné à 12 ans de prison ferme. 
 
 

Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 22 Mars 2023 à 06:35 | Lu 1082 fois