Le parpaing retrouvé au pied du lit de la victime.
Tahiti, le 22 mai 2024 – Au premier jour de son procès devant la cour d'assises, un quadragénaire poursuivi pour avoir violé et tenté de tuer une sexagénaire le 27 juin 2015 à Raiatea a nié avoir eu l'intention d'ôter la vie de la victime. L'audience aura surtout été marquée par l'audition extrêmement limpide de l'un des gendarmes de la section de recherches qui avait fait aboutir l'enquête après des années d'égarements procéduraux.
Neuf ans après le viol et la tentative de meurtre d'une sexagénaire dans la commune de Uturoa à Raiatea, le procès de l'auteur des faits – confondu par son ADN sept ans après l'agression – s'est ouvert mercredi devant la cour d'assises de Papeete pour trois jours de débats. L'accusé, auquel il est reproché de s'être introduit nuitamment dans la maison de la victime, de l'avoir frappée avec un parpaing, de l'avoir violée puis d'avoir essayé de l'étouffer avec un drap, a expliqué à l’ouverture des débats qu'il n'avait jamais eu l'intention de tuer cette femme qui se trouvait seule dans sa maison car son mari était en déplacement professionnel.
Si l'homme doit être interrogé sur les faits jeudi, ce sont les errements conséquents de la procédure puis la résolution de l'affaire qui auront surtout animé les débats en ce premier jour d'audience. Suite à l'agression et à quelques semaines d'une enquête très légère, l'affaire avait en effet été mise en “stand-by” tel que l'a expliqué la présidente de la cour d'assises. Absence de saisie de certains scellés, procédure “égarée” et non traitée : ce n'est qu'en 2018, soit trois ans après la commission de cette très violente agression, que la victime avait relancé le parquet de Papeete. Saisis trois ans plus tard dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour viol et tentative de meurtre, les gendarmes de la section de recherches (SR) de Papeete avaient finalement repris l'affaire.
Mode opératoire
Durant plus d'une heure d'un exposé particulièrement limpide, précis et professionnel, le gendarme de la section de recherches qui avait dirigé l'enquête a en effet expliqué aux jurés la situation dans laquelle il avait récupéré ce dossier. “Nous avons découvert qu'il n'y avait quasiment pas eu d'enquête ou qu'elle avait été perdue ou égarée et nous l'avons reprise à zéro. C'était très singulier.” Sans aucune note, le militaire a ensuite retracé les différentes investigations qui ont finalement permis d'interpeller l'accusé – un homme déjà condamné pour une agression similaire – grâce à son ADN retrouvé sur un tee-shirt.
Après avoir été saisis, les gendarmes de la SR avaient tout d'abord listé tous les faits – cambriolages, violences, etc. – commis à Raiatea entre mai et août 2015, soit 160 affaires. Ils avaient ensuite défini cinq “critères” relatifs au mode opératoire utilisé par l'auteur de l'agression (le viol digital ; le fait que la victime ait plus de 50 ans ; que son agresseur se soit introduit chez elle ; qu'il l'ait frappée ; et qu'il ait volé ses sous-vêtements) pour finir par aboutir à une liste de quatre individus parmi lesquels figurait l'accusé, un homme condamné en 1998 après avoir frappé et violé une adolescente. Des faits correctionnalisés pour lesquels il avait écopé de quatre ans de prison ferme.
“Incompréhension”
Entendue à son tour, la victime, une femme pudique s'exprimant sans aucune rancœur, a quant à elle fait part de son “incompréhension” face à l'“incompétence totale” de la justice durant les années qui ont suivi l'agression. Concernant les faits, la septuagénaire a expliqué qu'elle avait cru mourir tout en expliquant qu'elle ne savait pas si l'accusé avait eu l'intention de la tuer, n’étant pas “dans sa peau”. Interrogée sur son quotidien, elle a relaté des nuits qui se répètent et se ressemblent à se réveiller souvent pour vérifier qu'il n'y a personne dans sa maison du sud de la France. Un endroit où elle vit désormais seule puisque son époux, qui l'avait grandement soutenue après cette épreuve, est décédé quelques semaines avant que l'auteur des faits ne soit identifié.
Le procès reprendra jeudi avec l'audition des experts et l'interrogatoire de l'accusé sur les faits.
Neuf ans après le viol et la tentative de meurtre d'une sexagénaire dans la commune de Uturoa à Raiatea, le procès de l'auteur des faits – confondu par son ADN sept ans après l'agression – s'est ouvert mercredi devant la cour d'assises de Papeete pour trois jours de débats. L'accusé, auquel il est reproché de s'être introduit nuitamment dans la maison de la victime, de l'avoir frappée avec un parpaing, de l'avoir violée puis d'avoir essayé de l'étouffer avec un drap, a expliqué à l’ouverture des débats qu'il n'avait jamais eu l'intention de tuer cette femme qui se trouvait seule dans sa maison car son mari était en déplacement professionnel.
Si l'homme doit être interrogé sur les faits jeudi, ce sont les errements conséquents de la procédure puis la résolution de l'affaire qui auront surtout animé les débats en ce premier jour d'audience. Suite à l'agression et à quelques semaines d'une enquête très légère, l'affaire avait en effet été mise en “stand-by” tel que l'a expliqué la présidente de la cour d'assises. Absence de saisie de certains scellés, procédure “égarée” et non traitée : ce n'est qu'en 2018, soit trois ans après la commission de cette très violente agression, que la victime avait relancé le parquet de Papeete. Saisis trois ans plus tard dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour viol et tentative de meurtre, les gendarmes de la section de recherches (SR) de Papeete avaient finalement repris l'affaire.
Mode opératoire
Durant plus d'une heure d'un exposé particulièrement limpide, précis et professionnel, le gendarme de la section de recherches qui avait dirigé l'enquête a en effet expliqué aux jurés la situation dans laquelle il avait récupéré ce dossier. “Nous avons découvert qu'il n'y avait quasiment pas eu d'enquête ou qu'elle avait été perdue ou égarée et nous l'avons reprise à zéro. C'était très singulier.” Sans aucune note, le militaire a ensuite retracé les différentes investigations qui ont finalement permis d'interpeller l'accusé – un homme déjà condamné pour une agression similaire – grâce à son ADN retrouvé sur un tee-shirt.
Après avoir été saisis, les gendarmes de la SR avaient tout d'abord listé tous les faits – cambriolages, violences, etc. – commis à Raiatea entre mai et août 2015, soit 160 affaires. Ils avaient ensuite défini cinq “critères” relatifs au mode opératoire utilisé par l'auteur de l'agression (le viol digital ; le fait que la victime ait plus de 50 ans ; que son agresseur se soit introduit chez elle ; qu'il l'ait frappée ; et qu'il ait volé ses sous-vêtements) pour finir par aboutir à une liste de quatre individus parmi lesquels figurait l'accusé, un homme condamné en 1998 après avoir frappé et violé une adolescente. Des faits correctionnalisés pour lesquels il avait écopé de quatre ans de prison ferme.
“Incompréhension”
Entendue à son tour, la victime, une femme pudique s'exprimant sans aucune rancœur, a quant à elle fait part de son “incompréhension” face à l'“incompétence totale” de la justice durant les années qui ont suivi l'agression. Concernant les faits, la septuagénaire a expliqué qu'elle avait cru mourir tout en expliquant qu'elle ne savait pas si l'accusé avait eu l'intention de la tuer, n’étant pas “dans sa peau”. Interrogée sur son quotidien, elle a relaté des nuits qui se répètent et se ressemblent à se réveiller souvent pour vérifier qu'il n'y a personne dans sa maison du sud de la France. Un endroit où elle vit désormais seule puisque son époux, qui l'avait grandement soutenue après cette épreuve, est décédé quelques semaines avant que l'auteur des faits ne soit identifié.
Le procès reprendra jeudi avec l'audition des experts et l'interrogatoire de l'accusé sur les faits.