Le procès, sur deux jours, se déroule à huis clos.
PAPEETE, le 8 juin 2017 - Un père de famille âgé de 53 ans est jugé depuis ce jeudi devant la cour d’assises de Papeete pour avoir violé sa fille biologique dès ses 9 ans et pendant des années. Victime d’inceste pendant plus de dix ans, c'est une jeune femme qui témoigne aujourd'hui contre son père.
Sombre et lourde journée au palais de justice. La cour d’assises se penche en effet depuis ce matin sur des faits d’inceste commis à Tahiti par un père de famille sur l’une de ses filles biologiques. Un enfant est né de ces rapports.
Le 30 janvier 2015, une jeune femme se présente à la gendarmerie. Elle souhaite porter plainte contre son père pour des faits de viols qui auraient commencé alors qu’elle n’avait que 9 ans et qui auraient perduré jusqu’à sa majorité. Entendue, la victime explique que son géniteur la viole régulièrement et qu’il est, également, le père de sa petite fille. Placé en garde à vue, le quinquagénaire nie d'abord la totalité des faits. Un test ADN est pratiqué afin de déterminer la paternité de l’enfant. L’examen confirme alors que l’homme est bien son père. Face à l’évidence, l’accusé change alors sa version, minimise et explique qu’il a bien eu des rapports avec sa fille mais que ces derniers ont débuté alors qu'elle avait déjà 16 ans.
Une double vie
L’accusé aujourd’hui présenté devant la cour d’assises a eu une vie familiale plutôt chaotique. Toujours marié à sa première femme, avec laquelle il avait eu trois enfants, l’homme s’était ensuite mis en concubinage avec une autre femme avec laquelle il avait eu deux filles. Dont la victime. Il vivait entre ces deux foyers. Au su de tous.
A son sujet, l’experte psychologue a indiqué que son quotient intellectuel était à la limite de la normale, qu’il souffrait de "failles narcissiques et identitaires". L’accusé, physiquement très diminué par deux accidents du travail ainsi que par un AVC, a reconnu être le père de l’enfant tout en reconnaissant, paradoxalement, que l’on "ne fait pas cela à sa propre fille". Un paradoxe que l’experte a expliqué par le fait que, lors des viols, l’homme considérait sa victime comme un moyen de satisfaire ses pulsions et non plus comme sa fille.
Plusieurs membres de la famille de la victime ont témoigné à la barre en ce premier jour de procès. Tout d’abord, le grand-père maternel de la victime. L’homme, très dignement, a exprimé sa colère et son incompréhension, expliquant qu’il avait, toute sa vie durant, eu pour priorité de "protéger ses enfants", de maintenir sa famille "unie". Une amie de la victime, la seule personne qui avait été mise dans la confidence, a également été entendue. Lorsque la présidente de la cour d’assises lui a demandé de quelle manière elle avait eu connaissance des faits, sa voix s’est brisée et le silence s’est fait : "Elle a écrit sur un bout de papier : mon père m’a violée".
Des viols hebdomadaires
La victime, aujourd’hui âgée de 20 ans, a courageusement évoqué à la barre le calvaire qu’elle a vécu durant plus de la moitié de son existence. Si la pudeur impose de ne pas rentrer dans les détails des sévices subis, l’on peut dire que les viols étaient fréquents. Hebdomadaires. La jeune femme a expliqué qu’elle "avait voulu mourir", que son père "la menaçait" si elle opposait une quelconque résistance, "l’insultait", la traitait "comme une esclave" et "l’empêchait de voir d’autres personnes", que l’école était "son seul espace de liberté" et que c’est lorsque son père avait voulu qu’elle arrête ses études qu’elle a alors pris la décision de porter plainte.
La psychologue clinicienne qui a rencontré la victime a indiqué, lors de son exposé, qu’il était extrêmement difficile pour des victimes d’inceste de révéler les faits tant les sentiments de "honte", de "culpabilité" étaient profondément ancrés. D’autant plus lorsque les sévices durent de longues années. Outre un sentiment de "vide", de "violents cauchemars" et "un repli sur soi" se sont installés. Mais l’experte a aussi précisé que la jeune femme avait des "perspectives de vie". La victime a d’ailleurs évoqué sa petite fille, actuellement soignée en métropole pour une lourde maladie, expliquant qu’elle n’avait "rien à voir dans tout cela".
Le procès, sur deux jours, s'achève vendredi. L’homme encourt 20 ans de réclusion criminelle.
Sombre et lourde journée au palais de justice. La cour d’assises se penche en effet depuis ce matin sur des faits d’inceste commis à Tahiti par un père de famille sur l’une de ses filles biologiques. Un enfant est né de ces rapports.
Le 30 janvier 2015, une jeune femme se présente à la gendarmerie. Elle souhaite porter plainte contre son père pour des faits de viols qui auraient commencé alors qu’elle n’avait que 9 ans et qui auraient perduré jusqu’à sa majorité. Entendue, la victime explique que son géniteur la viole régulièrement et qu’il est, également, le père de sa petite fille. Placé en garde à vue, le quinquagénaire nie d'abord la totalité des faits. Un test ADN est pratiqué afin de déterminer la paternité de l’enfant. L’examen confirme alors que l’homme est bien son père. Face à l’évidence, l’accusé change alors sa version, minimise et explique qu’il a bien eu des rapports avec sa fille mais que ces derniers ont débuté alors qu'elle avait déjà 16 ans.
Une double vie
L’accusé aujourd’hui présenté devant la cour d’assises a eu une vie familiale plutôt chaotique. Toujours marié à sa première femme, avec laquelle il avait eu trois enfants, l’homme s’était ensuite mis en concubinage avec une autre femme avec laquelle il avait eu deux filles. Dont la victime. Il vivait entre ces deux foyers. Au su de tous.
A son sujet, l’experte psychologue a indiqué que son quotient intellectuel était à la limite de la normale, qu’il souffrait de "failles narcissiques et identitaires". L’accusé, physiquement très diminué par deux accidents du travail ainsi que par un AVC, a reconnu être le père de l’enfant tout en reconnaissant, paradoxalement, que l’on "ne fait pas cela à sa propre fille". Un paradoxe que l’experte a expliqué par le fait que, lors des viols, l’homme considérait sa victime comme un moyen de satisfaire ses pulsions et non plus comme sa fille.
Plusieurs membres de la famille de la victime ont témoigné à la barre en ce premier jour de procès. Tout d’abord, le grand-père maternel de la victime. L’homme, très dignement, a exprimé sa colère et son incompréhension, expliquant qu’il avait, toute sa vie durant, eu pour priorité de "protéger ses enfants", de maintenir sa famille "unie". Une amie de la victime, la seule personne qui avait été mise dans la confidence, a également été entendue. Lorsque la présidente de la cour d’assises lui a demandé de quelle manière elle avait eu connaissance des faits, sa voix s’est brisée et le silence s’est fait : "Elle a écrit sur un bout de papier : mon père m’a violée".
Des viols hebdomadaires
La victime, aujourd’hui âgée de 20 ans, a courageusement évoqué à la barre le calvaire qu’elle a vécu durant plus de la moitié de son existence. Si la pudeur impose de ne pas rentrer dans les détails des sévices subis, l’on peut dire que les viols étaient fréquents. Hebdomadaires. La jeune femme a expliqué qu’elle "avait voulu mourir", que son père "la menaçait" si elle opposait une quelconque résistance, "l’insultait", la traitait "comme une esclave" et "l’empêchait de voir d’autres personnes", que l’école était "son seul espace de liberté" et que c’est lorsque son père avait voulu qu’elle arrête ses études qu’elle a alors pris la décision de porter plainte.
La psychologue clinicienne qui a rencontré la victime a indiqué, lors de son exposé, qu’il était extrêmement difficile pour des victimes d’inceste de révéler les faits tant les sentiments de "honte", de "culpabilité" étaient profondément ancrés. D’autant plus lorsque les sévices durent de longues années. Outre un sentiment de "vide", de "violents cauchemars" et "un repli sur soi" se sont installés. Mais l’experte a aussi précisé que la jeune femme avait des "perspectives de vie". La victime a d’ailleurs évoqué sa petite fille, actuellement soignée en métropole pour une lourde maladie, expliquant qu’elle n’avait "rien à voir dans tout cela".
Le procès, sur deux jours, s'achève vendredi. L’homme encourt 20 ans de réclusion criminelle.