Aux Fidji, la Polynésie plaide pour une gouvernance responsable des grands fonds marins


Crédit photo : Présidence.
Tahiti, le 22 février 2025 - La Polynésie française a réaffirmé son opposition à l’exploitation minière des grands fonds marins lors du Talanoa de haut niveau du Forum des îles du Pacifique, tenu ce vendredi à Suva, aux Fidji. Le ministre des Ressources marines, Taivini Teai, a plaidé pour une gouvernance prudente et fondée sur la recherche scientifique tout en soulignant l’importance de préserver les écosystèmes marins face aux risques environnementaux et financiers.
 
Réunis à Suva, aux Fidji, les membres du Forum des îles du Pacifique (FIP) ont entamé une discussion historique, ce vendredi, sur l’exploitation minière des grands fonds marins. Une première du genre, où chaque État et territoire a exposé sa vision, sans pour autant chercher à adopter une position commune. Mais au cœur des débats, la conviction du gouvernement polynésien a été claire : pas question de plonger tête baissée dans une industrie aux conséquences encore mal maîtrisées.
Sur place, c’est Taivini Teai, ministre des Ressources marines, qui était présent pour porter le message. Face aux convoitises internationales et aux appétits d’industries prêtes à sonder les abysses à coups de foreuses, la Polynésie française a donc prôné la prudence environnementale et juridique.
 
Résister aux sirènes
 
Selon un communiqué de la présidence, le ministre a insisté sur “la nécessité d’une gouvernance marine équilibrée, fondée sur la connaissance et la précaution tant environnementale que juridique face aux risques financiers liés aux contrats d'exploitation minière. La Polynésie française défend par ailleurs une gestion rigoureuse des ressources marines, intégrant la protection des espaces marins, le développement des énergies marines renouvelables et la promotion d’alternatives économiques durables, comme l’énergie thermique des mers.” Plutôt que de céder aux sirènes de l’exploitation à tout prix, le gouvernement polynésien souhaite donc miser sur des alternatives.
 
Cette première rencontre du FIP a mis en lumière une région en quête de consensus autour des forts intérêts économiques liés à l'exploitation des fonds marins et des impératifs environnementaux. D'autant que si certains États et territoires disposent déjà d’un cadre réglementaire solide, d’autres avancent à tâtons. La Polynésie semble donc bien vouloir peser dans la balance, dans ce débat régional. Le Pays participera d'ailleurs à la troisième Conférence des Nations unies sur les océans (UNOC3), à Nice en 2025, avec "l’objectif de garantir un avenir durable pour les générations futures, tout en préservant les écosystèmes marins."
 

Rédigé par Thibault Segalard le Vendredi 21 Février 2025 à 16:25 | Lu 2218 fois