Vienne, Autriche | AFP | mardi 18/12/2017 - Le nouveau gouvernement formé par la droite et l'extrême droite a pris lundi les commandes de l'Autriche, contesté à Vienne par quelques milliers de manifestants, mais sans provoquer d'émois chez les partenaires de ce pays qui s'est engagé à garder un cap pro-européen.
A 31 ans, le conservateur Sebastian Kurz devient chancelier, et plus jeune dirigeant du monde, huit mois après son arrivée à la tête du Parti chrétien-démocrate (ÖVP) qu'il a conduit à la victoire aux législatives d'octobre.
Dans le décor baroque du palais Hofburg, le chef de l'Etat Alexander Van der Bellen a investi le nouveau gouvernement composé de treize ministres, dont six appartiennent au Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ), qui obtient des responsabilités gouvernementales inédites pour un parti d'extrême droite européen depuis la fin de la seconde guerre.
Ecologiste libéral, M. Van der Bellen a adoubé la nouvelle coalition, non sans lui adresser une mise en garde, l'appelant à "respecter l'histoire autrichienne, (...) ses pages positives comme ses pages sombres", à "respecter les droits des minorités et de ceux qui pensent différemment".
A quelques centaines de mètres du lieu de cette cérémonie, plus de 5.000 manifestants ont exprimé leur hostilité à la présence du FPÖ au gouvernement. Une mobilisation loin des manifestations géantes qu'avait entraînées à Vienne la précédente participation du FPÖ au pouvoir, au début des années 2000, en coalition avec les conservateurs. - Kurz félicité -
Même retenue du côté des dirigeants européens dont beaucoup ont félicité le chancelier Kurz, sans s'appesantir sur son pacte avec l'extrême droite.
Dans une interview à la télévision publique ORF lundi soir, le nouveau dirigeant autrichien a demandé que le gouvernement soit "jugé sur son travail" et pas sur la réputation des uns ou des autres.
Il a ajouté avoir été convaincu, durant les négociations avec le FPÖ, de la volonté de ce parti de "faire changer les choses" en Autriche.
Le FPÖ, arrivé troisième aux législatives, décroche trois ministères régaliens -Intérieur, Défense, Affaires étrangères- et un poste de vice-chancelier pour son chef, Heinz-Christian Strache, 48 ans, qui ces derniers mois a comparé l'immigration à une "invasion de masse" et qui estime que "l'islam n'a pas sa place en Autriche".
La chancelière allemande Angela Merkel, dont la politique d'ouverture aux réfugiés avait été pourfendue par M. Strache, a dit souhaiter "une bonne coopération" avec l'Autriche et convié son homologue à Berlin. Le président du Conseil européen Donald Tusk s'est dit confiant dans "le rôle constructif et pro-européen" que jouera le nouveau gouvernement au sein de l'UE.
En février 2000, au sein d'une UE alors composée de 15 membres, l'entrée du FPÖ de Jörg Haider dans le gouvernement autrichien avait provoqué une levée de boucliers et des sanctions.
Dix-sept ans après, les partis populistes et hostiles à l'immigration se sont enracinés dans de nombreux pays et Sebastian Kurz, ministre sortant des Affaires étrangères, s'est lui-même emparé des craintes suscitées par l'immigration.
Le durcissement de la politique migratoire, notamment via une réductions des aides sociales accordées aux étrangers, compte parmi les priorités du nouveau gouvernement. Ces aides font actuellement de l'Autriche "un aimant" pour les demandeurs d'asile, a déploré M. Kurz lundi sur ORF.
A cet égard, le Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Zeid Ra'ad Al Hussein, a jugé "dangereux" lundi que "l'ancien ministre des Affaires étrangères (bascule) vers l'extrême droite sur la question de l'immigration et des droits des migrants afin d'attirer à lui des voix". - A Bruxelles dès mardi -
Le retour au pouvoir du FPÖ électrise en revanche ses alliés nationalistes européens, après une année 2017 marquée par les scores élevés de l'extrême droite en France, en Allemagne, aux Pays-Bas.
"Je crains qu'on ne s'en prenne de plus en plus aux étrangers", s'inquiétait dans la manifestation viennoise Katharina, 38 ans.
Si elle revendique "un engagement européen clair", la nouvelle majorité souhaite également que les Etats membres de l'UE retrouvent davantage de compétences nationales et limitent les délégations de souveraineté, à l'opposé de la vision d'une Europe plus fédérale prônée par le président français Emmanuel Macron.
Le programme de la coalition comporte également une série d'allégements fiscaux, des coups de pouce aux familles et aux petites retraites, des mesures pour alléger la bureaucratie et simplifier le système social.
Pour rassurer ses partenaires de l'UE, M. Kurz conservera aussi la haute main sur les dossiers européens, l'Autriche devant présider l'UE au second semestre 2018.
Il sera d'ailleurs dès mardi à Bruxelles pour rencontrer le patron de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et le président du Conseil européen, Donald Tusk.
A 31 ans, le conservateur Sebastian Kurz devient chancelier, et plus jeune dirigeant du monde, huit mois après son arrivée à la tête du Parti chrétien-démocrate (ÖVP) qu'il a conduit à la victoire aux législatives d'octobre.
Dans le décor baroque du palais Hofburg, le chef de l'Etat Alexander Van der Bellen a investi le nouveau gouvernement composé de treize ministres, dont six appartiennent au Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ), qui obtient des responsabilités gouvernementales inédites pour un parti d'extrême droite européen depuis la fin de la seconde guerre.
Ecologiste libéral, M. Van der Bellen a adoubé la nouvelle coalition, non sans lui adresser une mise en garde, l'appelant à "respecter l'histoire autrichienne, (...) ses pages positives comme ses pages sombres", à "respecter les droits des minorités et de ceux qui pensent différemment".
A quelques centaines de mètres du lieu de cette cérémonie, plus de 5.000 manifestants ont exprimé leur hostilité à la présence du FPÖ au gouvernement. Une mobilisation loin des manifestations géantes qu'avait entraînées à Vienne la précédente participation du FPÖ au pouvoir, au début des années 2000, en coalition avec les conservateurs. - Kurz félicité -
Même retenue du côté des dirigeants européens dont beaucoup ont félicité le chancelier Kurz, sans s'appesantir sur son pacte avec l'extrême droite.
Dans une interview à la télévision publique ORF lundi soir, le nouveau dirigeant autrichien a demandé que le gouvernement soit "jugé sur son travail" et pas sur la réputation des uns ou des autres.
Il a ajouté avoir été convaincu, durant les négociations avec le FPÖ, de la volonté de ce parti de "faire changer les choses" en Autriche.
Le FPÖ, arrivé troisième aux législatives, décroche trois ministères régaliens -Intérieur, Défense, Affaires étrangères- et un poste de vice-chancelier pour son chef, Heinz-Christian Strache, 48 ans, qui ces derniers mois a comparé l'immigration à une "invasion de masse" et qui estime que "l'islam n'a pas sa place en Autriche".
La chancelière allemande Angela Merkel, dont la politique d'ouverture aux réfugiés avait été pourfendue par M. Strache, a dit souhaiter "une bonne coopération" avec l'Autriche et convié son homologue à Berlin. Le président du Conseil européen Donald Tusk s'est dit confiant dans "le rôle constructif et pro-européen" que jouera le nouveau gouvernement au sein de l'UE.
En février 2000, au sein d'une UE alors composée de 15 membres, l'entrée du FPÖ de Jörg Haider dans le gouvernement autrichien avait provoqué une levée de boucliers et des sanctions.
Dix-sept ans après, les partis populistes et hostiles à l'immigration se sont enracinés dans de nombreux pays et Sebastian Kurz, ministre sortant des Affaires étrangères, s'est lui-même emparé des craintes suscitées par l'immigration.
Le durcissement de la politique migratoire, notamment via une réductions des aides sociales accordées aux étrangers, compte parmi les priorités du nouveau gouvernement. Ces aides font actuellement de l'Autriche "un aimant" pour les demandeurs d'asile, a déploré M. Kurz lundi sur ORF.
A cet égard, le Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Zeid Ra'ad Al Hussein, a jugé "dangereux" lundi que "l'ancien ministre des Affaires étrangères (bascule) vers l'extrême droite sur la question de l'immigration et des droits des migrants afin d'attirer à lui des voix". - A Bruxelles dès mardi -
Le retour au pouvoir du FPÖ électrise en revanche ses alliés nationalistes européens, après une année 2017 marquée par les scores élevés de l'extrême droite en France, en Allemagne, aux Pays-Bas.
"Je crains qu'on ne s'en prenne de plus en plus aux étrangers", s'inquiétait dans la manifestation viennoise Katharina, 38 ans.
Si elle revendique "un engagement européen clair", la nouvelle majorité souhaite également que les Etats membres de l'UE retrouvent davantage de compétences nationales et limitent les délégations de souveraineté, à l'opposé de la vision d'une Europe plus fédérale prônée par le président français Emmanuel Macron.
Le programme de la coalition comporte également une série d'allégements fiscaux, des coups de pouce aux familles et aux petites retraites, des mesures pour alléger la bureaucratie et simplifier le système social.
Pour rassurer ses partenaires de l'UE, M. Kurz conservera aussi la haute main sur les dossiers européens, l'Autriche devant présider l'UE au second semestre 2018.
Il sera d'ailleurs dès mardi à Bruxelles pour rencontrer le patron de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et le président du Conseil européen, Donald Tusk.