« Nous appelons tous ceux qui partagent notre envie de concevoir autrement l’action politique, à se joindre à nous (…) pour bâtir ensemble une alternative autonomiste progressiste et responsable », a clamé Philip Schyle, lundi 2 juillet, depuis le siège du parti No Oe e te Nuna’a à Papeete. Une annonce amenée un peu comme la réponse du troupeau au berger, après l’invitation de Jean-Christophe Bouissou qui, au lendemain des législatives, en appelait au rassemblement de la « famille autonomiste », fustigeant l’idée même d’une 3e voie, qualifiée de « fausse promesse » et de machine à perdre les territoriales. Mais tout le monde ne le voit pas ainsi ; et puis il y a le Tahoera'a... et à sa tête Gaston Flosse.
En ligne de mire : les territoriales de 2013. Autour de Philip Schyle, Nicole Bouteau, Teiva Manutahi, Armelle Merceron, Béatrice Vernaudon, Teiki Porlier et Nicolas Bertholon. Là, deux élus municipaux (Pirae et Arue), la moitié du groupe Ia Ora Te Fenua et 8.372 électeurs au 1er tour du dernier scrutin législatif (Philip Schyle : 2.533 ; Nicole Bouteau : 2.548 ; Teiva Manutahi : 2.654 ; Nicolas Bertholon : 637).
Mais, plus que sur la popularité de ses représentants, le mouvement s’appuie en creux sur les résultats observés lors de ce scrutin : « Le taux d’abstention record (55%) doit être compris comme une protestation silencieuse. (…) Le silence des voix est parlant. Il y a une attente », précise leur manifeste.
Cette plateforme autonomiste n’a pas de nom, pas plus qu’un leader : chaque chose viendra en son temps, lorsque sera là le moment d’offrir de la « visibilité » à la population, précise Nicole Bouteau. On se souvient les querelles intestines qui avaient émietté To Tatou Ai'a en 2009, sur cette question : la définition du leadership « se fera naturellement », assure, optimiste, Philip Schyle.
Pour l’heure, le crédo est l’existence d’une alternative politique à la fois autonomiste et progressiste, à distinguer de la mouvance autonomiste taxée de « conservatrice » qu’incarne selon eux le Tahoera’a. Des autonomistes de gauche ? (pour reprendre le positionnement "géopolitique" annoncé dans la campagne des législatives par le candidat îlien Louis Frébault, épaulé par Teina Maraeura), « Plutôt du centre », ajuste avec un sourire Philip Schyle.
Les projets, la vision d’avenir, l'ensemble des partenaires et les grands axes de la politique qu’entend défendre ce mouvement autonomiste seront présentés en septembre prochain. L'heure est encore à l'appel au rassemblement et à la précision de lignes politiques consensuelles.
Gaston Tong Sang (OPTTA, 4.604 voix sur la 3e circonscription de Polynésie française, au premier tour des législatives) et Quito Braun-Ortega, le chef de file de Te Hiti Tau Api (3.045 voix sur les 3 circonscriptions, le 2 juin) ne se sont pas positionnés clairement vis-à-vis de cette plateforme autonomiste, alors qu'ils ont clairement décliné l'invitation de Jean-Christophe Buissou. Quito Braun-Ortega qui tient cependant à préciser, concernant ce nouveau mouvement autonomiste : « je ne peux pas me positionner pour une invitation que je n’ai pas reçue ».
Teva Rohfritsch précise qu'en accord avec la base de O'hiva (2.793 suffrages sur la 3e circonscription), il préfère se donner encore du temps avant de se prononcer.
« Ce rassemblement n’en est qu’à ses prémices, il n’est pas exhaustif : des contacts ont été pris, d’autres viendront… Cette union est appelé à grandir, parce que c’est une nécessité, une réponse formulée à l’adresse des polynésiens, qu’ils soient des îles du vent ou des archipels éloignés, car ils en ont besoin », analyse encore le leader du Fetia Api.
« Nous privilégions autre chose que ce débat réducteur, simpliste, entre une autonomie sans contenu et une indépendance vide de sens : on a l’impression depuis quelques mois, que ces mouvements conservateurs ont intérêt à entretenir la peur parmi les autonomistes, en faisant croire que la prochaine échéance électorale opposera autonomistes et indépendantistes. Nous disons que nous n’avons pas le droit de diviser les polynésiens : notre pays est trop petit, la population trop peu importante, pour que l’on cultive la division. Nous disons aussi qu’à l’occasion de ces élections territoriales, pour reconstruire l’avenir de la Polynésie française, il faut d’abord sortir le pays de la crise économique et sociale qui nous frappe de plein fouet. Ce n’est pas le fait d’être autonomiste ou indépendantiste qui réglera cette question. Il s’agit d’abord de volonté d’engager des réformes, il s’agit de compétence et de valeurs.
Notre engagement c’est également celui d’une autre mode de gouvernance, en privilégiant le parler vrai, la transparence, le sens des responsabilités et la capacité de travailler en équipe ».
En ligne de mire : les territoriales de 2013. Autour de Philip Schyle, Nicole Bouteau, Teiva Manutahi, Armelle Merceron, Béatrice Vernaudon, Teiki Porlier et Nicolas Bertholon. Là, deux élus municipaux (Pirae et Arue), la moitié du groupe Ia Ora Te Fenua et 8.372 électeurs au 1er tour du dernier scrutin législatif (Philip Schyle : 2.533 ; Nicole Bouteau : 2.548 ; Teiva Manutahi : 2.654 ; Nicolas Bertholon : 637).
Mais, plus que sur la popularité de ses représentants, le mouvement s’appuie en creux sur les résultats observés lors de ce scrutin : « Le taux d’abstention record (55%) doit être compris comme une protestation silencieuse. (…) Le silence des voix est parlant. Il y a une attente », précise leur manifeste.
Cette plateforme autonomiste n’a pas de nom, pas plus qu’un leader : chaque chose viendra en son temps, lorsque sera là le moment d’offrir de la « visibilité » à la population, précise Nicole Bouteau. On se souvient les querelles intestines qui avaient émietté To Tatou Ai'a en 2009, sur cette question : la définition du leadership « se fera naturellement », assure, optimiste, Philip Schyle.
Pour l’heure, le crédo est l’existence d’une alternative politique à la fois autonomiste et progressiste, à distinguer de la mouvance autonomiste taxée de « conservatrice » qu’incarne selon eux le Tahoera’a. Des autonomistes de gauche ? (pour reprendre le positionnement "géopolitique" annoncé dans la campagne des législatives par le candidat îlien Louis Frébault, épaulé par Teina Maraeura), « Plutôt du centre », ajuste avec un sourire Philip Schyle.
Les projets, la vision d’avenir, l'ensemble des partenaires et les grands axes de la politique qu’entend défendre ce mouvement autonomiste seront présentés en septembre prochain. L'heure est encore à l'appel au rassemblement et à la précision de lignes politiques consensuelles.
Gaston Tong Sang (OPTTA, 4.604 voix sur la 3e circonscription de Polynésie française, au premier tour des législatives) et Quito Braun-Ortega, le chef de file de Te Hiti Tau Api (3.045 voix sur les 3 circonscriptions, le 2 juin) ne se sont pas positionnés clairement vis-à-vis de cette plateforme autonomiste, alors qu'ils ont clairement décliné l'invitation de Jean-Christophe Buissou. Quito Braun-Ortega qui tient cependant à préciser, concernant ce nouveau mouvement autonomiste : « je ne peux pas me positionner pour une invitation que je n’ai pas reçue ».
Teva Rohfritsch précise qu'en accord avec la base de O'hiva (2.793 suffrages sur la 3e circonscription), il préfère se donner encore du temps avant de se prononcer.
« Ce rassemblement n’en est qu’à ses prémices, il n’est pas exhaustif : des contacts ont été pris, d’autres viendront… Cette union est appelé à grandir, parce que c’est une nécessité, une réponse formulée à l’adresse des polynésiens, qu’ils soient des îles du vent ou des archipels éloignés, car ils en ont besoin », analyse encore le leader du Fetia Api.
« Nous privilégions autre chose que ce débat réducteur, simpliste, entre une autonomie sans contenu et une indépendance vide de sens : on a l’impression depuis quelques mois, que ces mouvements conservateurs ont intérêt à entretenir la peur parmi les autonomistes, en faisant croire que la prochaine échéance électorale opposera autonomistes et indépendantistes. Nous disons que nous n’avons pas le droit de diviser les polynésiens : notre pays est trop petit, la population trop peu importante, pour que l’on cultive la division. Nous disons aussi qu’à l’occasion de ces élections territoriales, pour reconstruire l’avenir de la Polynésie française, il faut d’abord sortir le pays de la crise économique et sociale qui nous frappe de plein fouet. Ce n’est pas le fait d’être autonomiste ou indépendantiste qui réglera cette question. Il s’agit d’abord de volonté d’engager des réformes, il s’agit de compétence et de valeurs.
Notre engagement c’est également celui d’une autre mode de gouvernance, en privilégiant le parler vrai, la transparence, le sens des responsabilités et la capacité de travailler en équipe ».
Teiva Manutahi : "nous sommes persuadés que l’électorat attend une offre cohérente, rassemblée et crédible"
Tahiti infos : On l’a vu avec To Tatou Ai’a, la question du leadership devient rapidement centrale. Comment allez-vous régler ce problème ?
Teiva Manutahi : Heureusement que ce n’est pas la motivation première de notre rassemblement, parce que ça aurait fermé des discussions que nous aurions pu avoir avec des personnes compétentes et de qualité. Je pense que le leadership sera réglé en son temps, et ce sera à l’ensemble des groupes de pouvoir s’exprimer démocratiquement autour d’une table et de définir celui ou celle qui répond aux critères pour pouvoir porter ce rassemblement. (…) Le leader n’est pas choisi ; mais nous avons deux mois pour préciser cela. En réalité, quelque soit le leader que l’on choisira, il aura besoin d’un groupe solidaire à l’assemblée pour mettre en œuvre son action.
Tahiti infos : Est-ce aujourd’hui l’expression d’une fin de non recevoir vis-à-vis de l’appel au rassemblement lancé par Jean-Christophe Bouissou ?
Teiva Manutahi : Clairement : on ne peut pas se lancer dans ce rassemblement progressiste et en même temps aller voir ce qui se passe du côté de chez Bouissou ou du Tahoera’a Huiraatira. Nous ne nous présenterons pas à l’invitation faite par M. Bouissou. Mais s’il souhaite nous rencontrer ou même intégrer ce rassemblement, nous n’y sommes pas opposés.
Tahiti infos : L’UPLD se frotte les mains devant le spectacle de la division des autonomistes. Que vous inspire cela ?
Teiva Manutahi : L’UPLD se frottait déjà les mains en 2008, en pensant que la dynamique To Tatou Ai’a allait diviser l’électorat. To Tatou Ai’a est arrivé majoritaire. Qui nous dit aujourd’hui que ce n’est pas nous qui allons porter la voix du peuple et être majoritaire à l’assemblée. Personne ne le sait. Nous ne nous présentons pas pour essayer de voir de qui nous faisons le jeu : nous sommes persuadés que l’électorat attend une offre cohérente, rassemblée et crédible. C’est ce que nous proposons.
Tahiti infos : On l’a vu avec To Tatou Ai’a, la question du leadership devient rapidement centrale. Comment allez-vous régler ce problème ?
Teiva Manutahi : Heureusement que ce n’est pas la motivation première de notre rassemblement, parce que ça aurait fermé des discussions que nous aurions pu avoir avec des personnes compétentes et de qualité. Je pense que le leadership sera réglé en son temps, et ce sera à l’ensemble des groupes de pouvoir s’exprimer démocratiquement autour d’une table et de définir celui ou celle qui répond aux critères pour pouvoir porter ce rassemblement. (…) Le leader n’est pas choisi ; mais nous avons deux mois pour préciser cela. En réalité, quelque soit le leader que l’on choisira, il aura besoin d’un groupe solidaire à l’assemblée pour mettre en œuvre son action.
Tahiti infos : Est-ce aujourd’hui l’expression d’une fin de non recevoir vis-à-vis de l’appel au rassemblement lancé par Jean-Christophe Bouissou ?
Teiva Manutahi : Clairement : on ne peut pas se lancer dans ce rassemblement progressiste et en même temps aller voir ce qui se passe du côté de chez Bouissou ou du Tahoera’a Huiraatira. Nous ne nous présenterons pas à l’invitation faite par M. Bouissou. Mais s’il souhaite nous rencontrer ou même intégrer ce rassemblement, nous n’y sommes pas opposés.
Tahiti infos : L’UPLD se frotte les mains devant le spectacle de la division des autonomistes. Que vous inspire cela ?
Teiva Manutahi : L’UPLD se frottait déjà les mains en 2008, en pensant que la dynamique To Tatou Ai’a allait diviser l’électorat. To Tatou Ai’a est arrivé majoritaire. Qui nous dit aujourd’hui que ce n’est pas nous qui allons porter la voix du peuple et être majoritaire à l’assemblée. Personne ne le sait. Nous ne nous présentons pas pour essayer de voir de qui nous faisons le jeu : nous sommes persuadés que l’électorat attend une offre cohérente, rassemblée et crédible. C’est ce que nous proposons.