Australiens et Néo-zélandais en proie à la Facebook-mania


WELLINGTON, lundi 10 janvier 2011 (Flash d'Océanie) – La proportion de Néo-zélandais possédant un profil sur un réseau social en ligne aurait désormais dépassé la barre symbolique des cinquante pour cent, selon un sondage dont les résultats ont été publiés en fin de semaine dernière.
Ce sondage, réalisé par l’institut DigiPoll et commandité par le quotidien New Zealand Herald, révèle, entre autre choses, que la moitié des personnes affirmant posséder un tel profil Facebook le consultent tous les jours et que 14,3 pour cent estiment être « accros ».
Sur les quelque sept cent cinquante personnes interrogées, censées représenter un échantillon représentatif, quarante six pour cent estiment par ailleurs que ce nouveau mode de socialisation a « amélioré la façon dont ils communiquent avec les autres ».
En Australie, une récente étude, publiée à l’occasion de la semaine nationale australienne de la psychologie, du 14 au 20 novembre 2010, a fait ressortir que de l’avis de la majorité des personnes interrogées, les réseaux sociaux font partie intégrante de leur mode d’affinités.
Sur le total des dix huit cents personnes interrogées, soixante dix sept pour cent accèdent à leur profil quotidiennement et, pour cinquante et un pour cent de ceux là, « plusieurs fois par jour ».
Au plan de la répartition démographique, les données collectées par les chercheurs font ressortir que le cœur de public de ce genre de réseau social, en Australie, n’est pas forcément le plus jeune, mais se situe dans la tranche 31-50 ans (quatre vingt un pour cent), et même chez les plus de cinquante ans (soixante quatre pour cent).
Dans la classe des 18-30 ans, il ne reste néanmoins que trois pour cent des sondés à avouer ne pas avoir de profil sur un réseau social, Facebook ou équivalent, précisait alors la Dr Rebecca Mathews, chercheuse à la société australienne de psychologie (Australian Psychological Society, APS), qui compare l’arrivée de ce type de communication à la précédente « révolution qui, selon elle, est ‘l’invention du téléphone.
L’APS a même assorti cette étude d’une sorte de guide afin d’adopter une approche « positive » aux relations sociales en ligne, à l’adresse suivante :
www.psychology.org.au/community/topics/socialnetworking/tips

Fidji subit de plein fouet l’influence des modes de vie occidentaux

Le bilan est moins reluisant pour d’autres pays de la région, et en particulier les îles Fidji, qui font l’objet d’une toute récente publication dans le très sérieux British Journal of Psychiatry.
http://bjp.rcpsych.org/cgi/content/full/198/1/43

Dans cette étude, menée par la Dr Anne Becker, Vice-présidente du département de santé mondiale et de médecine sociale à la Harvard Medical School de Boston (États-Unis), il s’agissait d’examiner un lien éventuel entre ce genre de comportement lié aux nouveaux modes de communication (y compris les réseaux sociaux, mais aussi les médias de masse) et les pathologies liées aux habitudes alimentaires.
Plusieurs études et constats précédent, ces dix dernières années, tendaient déjà à montrer que la récente arrivée, au milieu des années 1990, de la télévision, combinée à une urbanisation grandissante provoquée par un exode rural, avait déjà contribué à une modification des comportement alimentaires et à une plus grande incidences de maladies liées au style de vie (de type cardio-vasculaire, liées soit au régime alimentaire, soit à la sédentarisation, soit à la tabagie, voire la toxicomanie).
Cette dernière étude a particulièrement porté sur des témoignages recueillis chez des adolescentes fidjiennes indigènes et fait ressortir, entre autres, que sur ce groupe observé et interrogé, les troubles alimentaires sont plus liés à un comportement de type addictif à un réseau social.
Concernant à la fois les réseaux sociaux et la télévision, l’un des mécanismes mis en évidence repose sur la projection d’une image souvent « importée » et produite hors de la région pouvant gravement altérer la représentation de soi chez de jeunes adolescentes en pleine quête identitaire.
L’étude n’exigeait pas que les jeunes filles autorisées à répondre aient un accès direct à un poste de télévision, car un des paramètres était aussi de tenter de quantifier l’influence « secondaire », subie par d’autres amies qui, elles y avaient accès directement et se faisaient les relais actifs de ces valeurs « vues à la télé » en les colportant.
Résultat : de l’aveu même des adolescentes fidjiennes interrogées, la pratique du vomissement et du « binge-eating » se retrouve tout comme en milieu occidental, sous d’autres cieux.
Selon l’étude, l’auto-purge par vomissement était absente lorsque l’étude a débuté, en 1995.
Trois ans après, 11,3 pour cent des jeunes filles suivies avouaient avoir commencé à la pratiquer en tant que moyen de « contrôle du poids ».
La première phase de cette étude de longue haleine a été effectuée dans deux écoles secondaires de la province de Nadroga (Ouest de l’île principale de Viti Levu).
La seconde phase a repris en 1998.
Les chercheurs estiment désormais que ces premiers résultats sont de nature à justifier une étude similaire, mais cette fois-ci étendue à d’autres groupes ethniques représentés dans cet archipel.

Jusqu’à la colle à sniffer

Ce week-end, la dérive semblait se poursuivre avec le témoignage sous forme d’enquête d’un groupe de jeunes pouvant être décrits comme une « bande urbaine », publié dans l’édition dominicale du Fiji Times, le Sunday Times.
Selon de ces jeunes interviewé, chômeur de dix huit ans, résidant dans un des nombreux squats de la capitale Suva et répondant au nom d’emprunt de Josaia, l’une des principales activités du groupe est la recherche, la nuit, de tubes de colle pour « sniffer » et « tripper une journée de plus ».

pad

Rédigé par PaD le Dimanche 9 Janvier 2011 à 17:24 | Lu 701 fois