Augmentation inquiétante du nombre de cas de coqueluche


Tahiti le 26 juillet 2024. Dans son dernier bulletin de veille sanitaire, l'Agence de Régulation de l'Action Sanitaire et Sociale observe une augmentation inquiétante du nombre de cas de coqueluche déclarés chez les nourrissons en Polynésie française. Les bébés n'étaient pas à jour de leurs vaccins. la coqueluche peut être très grave voire mortelle car accompagnée d'une défaillance respiratoire ou multiviscérale.


"Dans le contexte mondial d’épidémie de coqueluche, une recrudescence de cas est maintenant détectée en Polynésie française", explique le bureau de veille sanitaire. "Ainsi, au 25 juillet, 7 cas confirmés de coqueluche avaient été rapportés en 1 semaine. Il s’agissait de 6 nourrissons de moins de 3 mois et d’un enfant de 2 ans, tous résidents à Tahiti.

Trois d’entre eux ont été hospitalisés. Aucun d’eux ne fréquentait de collectivité. Une antibioprophylaxie a été prescrite à une trentaine de sujets contacts qui n’étaient pas à jour de leur vaccination ou n’avaient pas reçu de vaccin depuis plus de 5 ans. Depuis le début de l’année, un total de 8 cas a été rapporté.

Pour rappel, chez le nourrisson, la coqueluche peut être très grave voire mortelle car accompagnée d'une défaillance respiratoire ou multiviscérale. En France, déjà 17 décès ont été notifiés depuis le début de l’année, dont 12 chez des nourrissons âgés de 2 mois et moins.

Chez les jeunes enfants, les complications notables sont des pneumonies ou des affections neurologiques (crises convulsives, encéphalites). Devant tout cas suspect, une PCR sur prélèvement nasopharyngé doit être prescrite, et jusqu’à 3 semaines après le début de la toux.

Dès qu’un cas de coqueluche est confirmé :
• Un traitement antibiotique est prescrit par le médecin à la personne malade et aux personnes de son entourage proche non vaccinées ou partiellement vaccinées, ayant été exposées durant la période contagiosité.
• La période de contagiosité est de 3 semaines après le début des symptômes en l’absence de traitement.
• Un cas confirmé ne doit pas fréquenter de collectivité. Le retour est possible après 3 jours de traitement (azithromycine) ou 5 jours (autres antibiotiques). Un cas suspect ne doit pas non plus fréquenter de collectivité jusqu’au résultat du test.
• Un isolement est recommandé, et au minimum les mesures barrières contre la contamination par gouttelettes doivent être appliquées, avec lavage des mains et port du masque.
• Une confirmation biologique est demandée pour les personnes symptomatiques et faisant partie de l’entourage du cas de coqueluche.
• La mise à jour de la vaccination est recommandée en utilisant un vaccin contenant la valence coquelucheuse pour la population exposée.
• Une antibioprophylaxie est prescrite aux contacts proches non protégés par la vaccination : enfants non ou incomplètement vaccinés selon l’âge, enfants dont la dernière dose date de plus de 5 ans, adultes non vaccinés ou dont la vaccination remonte à plus de 5 ans.
• Une antibioprophylaxie est également prescrite aux contacts occasionnels à risque de forme grave et non protégés par la vaccination.
 
► COVID : En S29, 18 nouveaux cas confirmés pour 103 résultats de tests rapportés. En S29, le nombre de cas confirmés et le taux de positivité augmentent (21,4%) par rapport à la semaine précédente. Une personne a été hospitalisée pour Covid. Aucun nouveau passage en réanimation pour Covid n’a été rapporté. Le séquençage d’échantillons réalisé par l’ILM indique que depuis le mois de mai, en plus de JN.1, les variants KP.2, KP.3 et KS.1 circulent en Polynésie française. Les vaccins seraient toujours efficaces contre ces variants FLiRT pour protéger contre les formes graves de la Covid-19. Une nouvelle vague épidémique modérée est donc confirmée, comme observé dans le reste du monde.

Rédigé par Bertrand PREVOST le Vendredi 26 Juillet 2024 à 17:53 | Lu 923 fois