© Vaite Urarii Pambrun
Tahiti, le 30 juillet 2024 - La grève des agents de sûreté, entamée ce mardi, a été suivie à 80% selon les patrons et 90% selon les syndicats. Si de leur côté, les patrons affirment qu’ils vont tenir le coup et faire décoller les avions, les grévistes eux sont dubitatifs et attendent de voir combien de temps leurs collègues vont tenir.
Les agents grévistes des deux sociétés de sûreté aéroportuaire South Pacific Sécurité (SPS) et Tahiti Sûreté (TS) étaient nombreux sur le piquet de grève à 0 heure ce mardi, aux côtés des grévistes de Aéroport de Tahiti (ADT). Le directeur de TS, Vincent Dubois, a même dû mettre la main à la patte : “Je suis allé travailler avec les équipes présentes ce matin pour faire partir le vol Air France. C'est normal de venir soutenir ses équipes et notamment dans ces périodes-là pour ceux qui ont fait l'effort de venir travailler”, a-t-il affirmé.
Pareil pour le directeur de SPS, Éric Chatelain, qui assure qu’“on a fait un magnifique vol sur Air France puisque je n’avais aucun gréviste (…). Pour l’instant, les passagers partent sans problème et Air France est parti avec quelques minutes d’avance.”
Une réorganisation pour assurer tous les vols
Même si Vincent Dubois reconnaît que “cette grève est suivie de manière importante, peut-être de l'ordre de 80%”, il indique que les sociétés de sûreté aéroportuaire seront en mesure de “tenir le service et de faire partir les vols en service dégradé”, mais cela nécessite une réorganisation. Par contre, les passagers devront faire preuve de patience puisque “l'inspection filtrage mettra plus de temps”, ajoute le directeur de TS et cela aura pour conséquence de retarder certains vols. Il a insisté sur le fait qu'“aucun vol ne sera annulé”. Effectivement, tous les vols de ce mardi ont pu atterrir ou décoller, avec cependant quelque peu de retard.
Même son de cloche du côté de SPS. Son directeur, Éric Chatelain, déclare également que dans sa société, “il n’y aura pas de grévistes pour toute la partie de ce qui est des vols” et cela représente 45 personnes, précise-t-il.
La porte-parole des grévistes, Heiata Toromona, dément ces faits. Selon elle, le directeur de SPS “mélange les choses”. Elle précise que les agents dont il parle sont les “contributeurs” chargés de vérifier l’identité des passagers avant leur enregistrement. “C’est une prestation des compagnies” alors que “les agents de sûreté qui sont en grève font des prestations régaliennes”.
“Le 13e mois, un coût pour la société”
Alors que parmi les points de revendication des grévistes, se trouve l’instauration d’un 13e mois, Vincent Dubois rappelle que les agents de sûreté ont bénéficié d'une augmentation de 20% ces deux dernières années ainsi que d’une prime équivalant à un 13e mois en décembre dernier. Cette prime a été, selon lui, versée “en raison d’un accord qui a été trouvé et qui devait être signé début janvier. S’ils nous avaient dit qu’il n'y aurait pas d'accord, il n'y aurait pas eu de 13e mois”. Il précise d’ailleurs que le “13e mois, c’est un coût pour la société”, d’où les contreparties demandées par les deux directions, tout comme le temps de carence. Une contrepartie qui leur “coûte 14 millions de francs par an (…) en heures supplémentaires” en remplacement du personnel absent, “donc c’est très coûteux”, insiste Éric Chatelain. “Sur la carence, on ne démordra pas.”
De son côté, le directeur de Tahiti Sûreté assure que ce que les sociétés donnent à leurs agents est “vingt fois supérieur à l’effort que je demande en contrepartie. Le 13e mois équivaut à peu près à 200 000 francs pour chaque salarié et moi, je demande 12 000 francs en contrepartie”.
“On est ouvert mais ferme sur nos positions”
Du côté des grévistes, leur porte-parole Heiata Toromona assure qu’“on reste confiant car on sait qu’on fait bloc”. Et en effet, le représentant de la CSTP-FO Noaarii Jacques assure qu’ils sont “aux alentours de 140 grévistes, ce qui équivaut à 90-95% de la masse salariale, c’est pas mal”. Et qu’à ce stade-là, il ignore “combien de temps” leurs collègues non grévistes vont tenir le rythme. “On va les laisser gérer et s’ils ne respectent pas le code du travail, on va intervenir.”
Heiata Toromona regrette que sur certains postes, comme le fret, la règlementation en vigueur n’ait pas été respectée. “On a relevé cela mais il y a les services compétents de l’État qui sont là pour vérifier s’il y a une conformité au niveau de l’armement et des compétences”.
Pour ce qui est du 13e mois, Heiata Toromona précise qu’“on n’est pas tous à avoir ce salaire de base de 200 000 francs” et ajoute que dans leurs sociétés, certains agents sont à temps partiel. Noaarii Jacques de rajouter que “rien n’a été signé”. Il considère même cela comme étant “une prime (…). Ils disent que c’est un 13e mois mais ça ne l’est pas vraiment” et regrette que cette demande des patrons ait été faite dans “un petit forcing en réunion syndicale”.
Et enfin, pour ce qui est des augmentations salariales à hauteur de 20% ces deux dernières années, Heiata Toromona rappelle qu’“à l’époque, nous étions en dessous du Smig et le Smig a augmenté par rapport au coût de la vie et donc on a fait que suivre le Smig”.
Les agents grévistes des deux sociétés de sûreté aéroportuaire South Pacific Sécurité (SPS) et Tahiti Sûreté (TS) étaient nombreux sur le piquet de grève à 0 heure ce mardi, aux côtés des grévistes de Aéroport de Tahiti (ADT). Le directeur de TS, Vincent Dubois, a même dû mettre la main à la patte : “Je suis allé travailler avec les équipes présentes ce matin pour faire partir le vol Air France. C'est normal de venir soutenir ses équipes et notamment dans ces périodes-là pour ceux qui ont fait l'effort de venir travailler”, a-t-il affirmé.
Pareil pour le directeur de SPS, Éric Chatelain, qui assure qu’“on a fait un magnifique vol sur Air France puisque je n’avais aucun gréviste (…). Pour l’instant, les passagers partent sans problème et Air France est parti avec quelques minutes d’avance.”
Une réorganisation pour assurer tous les vols
Même si Vincent Dubois reconnaît que “cette grève est suivie de manière importante, peut-être de l'ordre de 80%”, il indique que les sociétés de sûreté aéroportuaire seront en mesure de “tenir le service et de faire partir les vols en service dégradé”, mais cela nécessite une réorganisation. Par contre, les passagers devront faire preuve de patience puisque “l'inspection filtrage mettra plus de temps”, ajoute le directeur de TS et cela aura pour conséquence de retarder certains vols. Il a insisté sur le fait qu'“aucun vol ne sera annulé”. Effectivement, tous les vols de ce mardi ont pu atterrir ou décoller, avec cependant quelque peu de retard.
Même son de cloche du côté de SPS. Son directeur, Éric Chatelain, déclare également que dans sa société, “il n’y aura pas de grévistes pour toute la partie de ce qui est des vols” et cela représente 45 personnes, précise-t-il.
La porte-parole des grévistes, Heiata Toromona, dément ces faits. Selon elle, le directeur de SPS “mélange les choses”. Elle précise que les agents dont il parle sont les “contributeurs” chargés de vérifier l’identité des passagers avant leur enregistrement. “C’est une prestation des compagnies” alors que “les agents de sûreté qui sont en grève font des prestations régaliennes”.
“Le 13e mois, un coût pour la société”
Alors que parmi les points de revendication des grévistes, se trouve l’instauration d’un 13e mois, Vincent Dubois rappelle que les agents de sûreté ont bénéficié d'une augmentation de 20% ces deux dernières années ainsi que d’une prime équivalant à un 13e mois en décembre dernier. Cette prime a été, selon lui, versée “en raison d’un accord qui a été trouvé et qui devait être signé début janvier. S’ils nous avaient dit qu’il n'y aurait pas d'accord, il n'y aurait pas eu de 13e mois”. Il précise d’ailleurs que le “13e mois, c’est un coût pour la société”, d’où les contreparties demandées par les deux directions, tout comme le temps de carence. Une contrepartie qui leur “coûte 14 millions de francs par an (…) en heures supplémentaires” en remplacement du personnel absent, “donc c’est très coûteux”, insiste Éric Chatelain. “Sur la carence, on ne démordra pas.”
De son côté, le directeur de Tahiti Sûreté assure que ce que les sociétés donnent à leurs agents est “vingt fois supérieur à l’effort que je demande en contrepartie. Le 13e mois équivaut à peu près à 200 000 francs pour chaque salarié et moi, je demande 12 000 francs en contrepartie”.
“On est ouvert mais ferme sur nos positions”
Du côté des grévistes, leur porte-parole Heiata Toromona assure qu’“on reste confiant car on sait qu’on fait bloc”. Et en effet, le représentant de la CSTP-FO Noaarii Jacques assure qu’ils sont “aux alentours de 140 grévistes, ce qui équivaut à 90-95% de la masse salariale, c’est pas mal”. Et qu’à ce stade-là, il ignore “combien de temps” leurs collègues non grévistes vont tenir le rythme. “On va les laisser gérer et s’ils ne respectent pas le code du travail, on va intervenir.”
Heiata Toromona regrette que sur certains postes, comme le fret, la règlementation en vigueur n’ait pas été respectée. “On a relevé cela mais il y a les services compétents de l’État qui sont là pour vérifier s’il y a une conformité au niveau de l’armement et des compétences”.
Pour ce qui est du 13e mois, Heiata Toromona précise qu’“on n’est pas tous à avoir ce salaire de base de 200 000 francs” et ajoute que dans leurs sociétés, certains agents sont à temps partiel. Noaarii Jacques de rajouter que “rien n’a été signé”. Il considère même cela comme étant “une prime (…). Ils disent que c’est un 13e mois mais ça ne l’est pas vraiment” et regrette que cette demande des patrons ait été faite dans “un petit forcing en réunion syndicale”.
Et enfin, pour ce qui est des augmentations salariales à hauteur de 20% ces deux dernières années, Heiata Toromona rappelle qu’“à l’époque, nous étions en dessous du Smig et le Smig a augmenté par rapport au coût de la vie et donc on a fait que suivre le Smig”.
Dans les autres mouvements sociaux...
Du côté de l’OPT, les grévistes comptent manifester ce mercredi devant la présidence à partir de 9 heures car ils sont toujours en attente du courrier d’engagement du président du Pays, Moetai Brotherson, comme annoncé mardi dernier lors de leur rencontre.
À ADT, les négociations ont repris ce mardi mais n’ont pas fait long feu, puisque la direction a refusé la présence d’une “délégation élargie” comme samedi dernier car “cela n’est pas ce que prévoit le code du travail”, précise le directeur.
À ADT, les négociations ont repris ce mardi mais n’ont pas fait long feu, puisque la direction a refusé la présence d’une “délégation élargie” comme samedi dernier car “cela n’est pas ce que prévoit le code du travail”, précise le directeur.