Crédit Ludovic MARIN / POOL / AFP
Versailles, France | AFP | lundi 13/05/2024 - L'un des plus beaux écrins français pour amadouer les patrons étrangers: le gouvernement reçoit lundi 180 dirigeants au château de Versailles, traditionnelle vitrine du sommet Choose France au cours duquel plus de 15 milliards d'euros d'investissements étrangers sont attendus. Un "record" dont se félicite l'exécutif qui y voit le fruit de sa "constance" dans sa politique économique.
"Ce genre de sommets présente une importance très grande", a souligné Taavi Madiberk, cofondateur de la société Skeleton Technologies à l'ouverture du sommet, où l'entreprise s'est engagée à investir 600 millions d'euros pour développer des batteries de nouvelle génération dans la région Occitanie.
Ce dirigeant estonien est présent pour la troisième fois à ce sommet annuel: "cela augmente la visibilité de nos projets" et met "l'ensemble des décideurs clés autour de la table", membres du gouvernement et patrons à envergure internationale, dit-il.
Les patrons étrangers ont pu déguster au démarrage de leur après-midi versaillaise un suprême de poulet, puis des macarons garnis de pamplemousse au dessert, avant l'arrivée du président Macron à 15H.
Tête d'affiche cette année, Microsoft va investir 4 milliards d'euros pour un nouveau centre de données dans l'est de la France et l'agrandissement d'autres en région parisienne et près de Marseille, pour répondre à la demande croissante d'intelligence artificielle et de services informatiques en cloud.
C'est "l'investissement le plus important que nous ayons jamais réalisé" en France, a déclaré son président Brad Smith à l'AFP. Le président Macron a salué un investissement qui met la France "dans la compétition des données en même temps que nous voulons être dans celle du calcul pour l'IA", tout en défendant la "constance" de sa politique économique, qui "produit des résultats".
Au total, l'Elysée a dévoilé le nombre "record" de 56 projets cette année, pour 15 milliards d'euros et potentiellement 10.000 emplois créés, après les 28 annonces et 13 milliards de l'édition Choose France 2023.
A un mois des élections européennes, l'exécutif promeut une France attractive, même si sa plus grande entreprise en chiffre d'affaires, TotalEnergies, envisage de déménager à New York sa cotation boursière principale.
Championne de l'attractivité
Le gouvernement s'appuie sur le dernier baromètre EY, sacrant la France championne d'Europe de l'attractivité pour la cinquième année consécutive.
Depuis le début des forums Choose France en 2018, nombre d'annonces concernent des agrandissements ou modernisations d'usines. L'investissement fait partie de la vie des entreprises: elles investissent plus de 200 milliards d'euros par an en France, selon l'Insee, dont 35 venant de multinationales étrangères.
La plupart des annonces "sont des projets qui auraient vu le jour avec ou sans le sommet", tempère Sylvain Bersinger, chef économiste au cabinet Asterès. "Le coeur de l'attractivité française" réside davantage selon lui dans le système éducatif, le cadre "juridique, fiscal, l'environnement d'innovation, le marché local".
Outre Microsoft, figurent parmi les projets une nouvelle usine d'engrais bas carbone dans la Somme (FertigHy, 1,3 milliard d'euros) et des investissements d'Amazon pour développer ses infrastructures cloud en région parisienne et son infrastructure logistique en Auvergne-Rhône-Alpes (1,2 milliard).
S'ajoutent également des lignes de production de frites et pommes de terre de McCain (350 millions) dans le Pas-de-Calais et dans la Marne, où s'est rendu le président lundi, une usine de raffinage de nickel près de Bordeaux (entreprise suisse KL1, 300 millions), ainsi qu'usine de fabrication d'un "avion régional électrique" en Nouvelle Aquitaine (société allemande Lilium).
En pharmacie, Pfizer, AstraZeneca et GSK ont également fait des annonces.
Certains investissements sont déjà validés, d'autres ne le seront que dans plusieurs années.
Parmi les patrons attendus lundi figurent ceux des laboratoires Novartis et AstraZeneca, des fonds souverains saoudien et qatari, ainsi que ceux des banques américaines JPMorgan, Goldman Sachs et Morgan Stanley.
"Clichés qui persistaient"
"Nous avons réussi à mettre fin à bon nombre des clichés qui persistaient" en France, a affirmé le Premier ministre Gabriel Attal en inaugurant le nouveau campus de Morgan Stanley lundi, en référence à la fiscalité, aux normes, et au manque de soutien financier aux start-up.
Au-delà des annonces, l'impact sur l'emploi de ces moissons d'investissements reste toutefois débattu. Le baromètre EY a montré que le nombre d'emplois associés aux projets de créations de sites ou d'extensions est inférieur à ceux des principaux voisins allemands et britanniques.
Ces emplois, qui représentent 0,13% de la population active, "aideront les territoires qui en bénéficieront, mais (...) le chiffre demeure bien faible par rapport à l'importance que certains voudraient lui prêter", a estimé l'économiste Lucas Chancel, dans Le Monde.
"Il y a un travail énorme" pour inverser 30 ans de désindustrialisation en France, a admis le ministre de l'Industrie Roland Lescure sur franceinfo lundi. "D'ici une dizaine d'années, on aura inversé les 15 ans qui viennent de s'écouler."
"Ce genre de sommets présente une importance très grande", a souligné Taavi Madiberk, cofondateur de la société Skeleton Technologies à l'ouverture du sommet, où l'entreprise s'est engagée à investir 600 millions d'euros pour développer des batteries de nouvelle génération dans la région Occitanie.
Ce dirigeant estonien est présent pour la troisième fois à ce sommet annuel: "cela augmente la visibilité de nos projets" et met "l'ensemble des décideurs clés autour de la table", membres du gouvernement et patrons à envergure internationale, dit-il.
Les patrons étrangers ont pu déguster au démarrage de leur après-midi versaillaise un suprême de poulet, puis des macarons garnis de pamplemousse au dessert, avant l'arrivée du président Macron à 15H.
Tête d'affiche cette année, Microsoft va investir 4 milliards d'euros pour un nouveau centre de données dans l'est de la France et l'agrandissement d'autres en région parisienne et près de Marseille, pour répondre à la demande croissante d'intelligence artificielle et de services informatiques en cloud.
C'est "l'investissement le plus important que nous ayons jamais réalisé" en France, a déclaré son président Brad Smith à l'AFP. Le président Macron a salué un investissement qui met la France "dans la compétition des données en même temps que nous voulons être dans celle du calcul pour l'IA", tout en défendant la "constance" de sa politique économique, qui "produit des résultats".
Au total, l'Elysée a dévoilé le nombre "record" de 56 projets cette année, pour 15 milliards d'euros et potentiellement 10.000 emplois créés, après les 28 annonces et 13 milliards de l'édition Choose France 2023.
A un mois des élections européennes, l'exécutif promeut une France attractive, même si sa plus grande entreprise en chiffre d'affaires, TotalEnergies, envisage de déménager à New York sa cotation boursière principale.
Championne de l'attractivité
Le gouvernement s'appuie sur le dernier baromètre EY, sacrant la France championne d'Europe de l'attractivité pour la cinquième année consécutive.
Depuis le début des forums Choose France en 2018, nombre d'annonces concernent des agrandissements ou modernisations d'usines. L'investissement fait partie de la vie des entreprises: elles investissent plus de 200 milliards d'euros par an en France, selon l'Insee, dont 35 venant de multinationales étrangères.
La plupart des annonces "sont des projets qui auraient vu le jour avec ou sans le sommet", tempère Sylvain Bersinger, chef économiste au cabinet Asterès. "Le coeur de l'attractivité française" réside davantage selon lui dans le système éducatif, le cadre "juridique, fiscal, l'environnement d'innovation, le marché local".
Outre Microsoft, figurent parmi les projets une nouvelle usine d'engrais bas carbone dans la Somme (FertigHy, 1,3 milliard d'euros) et des investissements d'Amazon pour développer ses infrastructures cloud en région parisienne et son infrastructure logistique en Auvergne-Rhône-Alpes (1,2 milliard).
S'ajoutent également des lignes de production de frites et pommes de terre de McCain (350 millions) dans le Pas-de-Calais et dans la Marne, où s'est rendu le président lundi, une usine de raffinage de nickel près de Bordeaux (entreprise suisse KL1, 300 millions), ainsi qu'usine de fabrication d'un "avion régional électrique" en Nouvelle Aquitaine (société allemande Lilium).
En pharmacie, Pfizer, AstraZeneca et GSK ont également fait des annonces.
Certains investissements sont déjà validés, d'autres ne le seront que dans plusieurs années.
Parmi les patrons attendus lundi figurent ceux des laboratoires Novartis et AstraZeneca, des fonds souverains saoudien et qatari, ainsi que ceux des banques américaines JPMorgan, Goldman Sachs et Morgan Stanley.
"Clichés qui persistaient"
"Nous avons réussi à mettre fin à bon nombre des clichés qui persistaient" en France, a affirmé le Premier ministre Gabriel Attal en inaugurant le nouveau campus de Morgan Stanley lundi, en référence à la fiscalité, aux normes, et au manque de soutien financier aux start-up.
Au-delà des annonces, l'impact sur l'emploi de ces moissons d'investissements reste toutefois débattu. Le baromètre EY a montré que le nombre d'emplois associés aux projets de créations de sites ou d'extensions est inférieur à ceux des principaux voisins allemands et britanniques.
Ces emplois, qui représentent 0,13% de la population active, "aideront les territoires qui en bénéficieront, mais (...) le chiffre demeure bien faible par rapport à l'importance que certains voudraient lui prêter", a estimé l'économiste Lucas Chancel, dans Le Monde.
"Il y a un travail énorme" pour inverser 30 ans de désindustrialisation en France, a admis le ministre de l'Industrie Roland Lescure sur franceinfo lundi. "D'ici une dizaine d'années, on aura inversé les 15 ans qui viennent de s'écouler."