PAPEETE, le 14/06/2017 - La capitale est la première commune à disposer d'une brigade cynophile, avec deux chiens et leurs maitres. L'objectif est de dissuader les éventuels perturbateurs, surtout qu'à Papeete, on compte plusieurs discothèques, bars et places publiques. Avec des chiens, les interventions de la police municipale sont plus rapides. Mais attention, les maitres-chiens et leurs fidèles compagnons assistent uniquement les équipes d'intervention.
Cela fait près d'un an que la police municipale de Papeete dispose d'une brigade cynophile. Mais avant de se lancer dans cette aventure, il a fallu "emmener deux agents à la brigade d'Orléans pour être formés durant deux semaines", explique Roger Lamy, directeur de la police municipale de Papeete. Une fois cette étape terminée, "nous avons pris deux chiens qui ont déjà été formés par un de nos agents, qui étaient dans le domaine du dressage."
Le monde de la nuit à Papeete ou encore les nombreux attroupements ici et là ont poussé la direction de la police municipale à soumettre ce projet de brigade cynophile au maire de la commune. "Ces chiens-là nous permettent de vite faire dégager les gens sans avoir à utiliser la force, et depuis que nous les avons, nos interventions sont plus rapides", confie Roger Lamy.
Mais attention, lors de son service, le chien de police est muselé. "Si les personnes sont trop agitées, on met le chien en avant. Et s'ils n'obtempèrent pas, on fait une frappe muselée, c'est-à-dire que le chien va frapper au niveau du ventre par exemple, pour stopper la personne virulente", souligne le directeur de la police municipale de Papeete.
Les interventions avec les chiens sont variées, on peut les voir lors des attroupements dans les lieux publics, dans les quartiers pour des bagarres ou des différends familiaux… Le chien peut représenter cinq à six bonhommes. "Maintenant, je demande à mes agents d'aller à pied avec les chiens dans les espaces publics (Vaiete, tout le long du front de mer), la nuit pour faire de la prévention et rassurer la population", assure Roger Lamy.
Mais la police municipale de Papeete ne compte pas en rester là. Elle a l'intention d'agrandir son équipe cynophile, avec deux nouveaux maitres-chiens qui seront choisis en septembre, lors d'une formation qui sera assurée par un professionnel d'Orléans. Et un autre projet est aussi dans les cartons, avec la création d'un centre cynotechnique. "Papeete va devenir la référence en ce qui concerne la formation des chiens et cynophile de la police municipale. Cette structure va servir à toutes les formations concernant les chiens d'intervention", explique Marcel Kwong, maitre-chien à la police municipale de Papeete (lire son interview ci-dessous).
Cela fait près d'un an que la police municipale de Papeete dispose d'une brigade cynophile. Mais avant de se lancer dans cette aventure, il a fallu "emmener deux agents à la brigade d'Orléans pour être formés durant deux semaines", explique Roger Lamy, directeur de la police municipale de Papeete. Une fois cette étape terminée, "nous avons pris deux chiens qui ont déjà été formés par un de nos agents, qui étaient dans le domaine du dressage."
Le monde de la nuit à Papeete ou encore les nombreux attroupements ici et là ont poussé la direction de la police municipale à soumettre ce projet de brigade cynophile au maire de la commune. "Ces chiens-là nous permettent de vite faire dégager les gens sans avoir à utiliser la force, et depuis que nous les avons, nos interventions sont plus rapides", confie Roger Lamy.
Mais attention, lors de son service, le chien de police est muselé. "Si les personnes sont trop agitées, on met le chien en avant. Et s'ils n'obtempèrent pas, on fait une frappe muselée, c'est-à-dire que le chien va frapper au niveau du ventre par exemple, pour stopper la personne virulente", souligne le directeur de la police municipale de Papeete.
Les interventions avec les chiens sont variées, on peut les voir lors des attroupements dans les lieux publics, dans les quartiers pour des bagarres ou des différends familiaux… Le chien peut représenter cinq à six bonhommes. "Maintenant, je demande à mes agents d'aller à pied avec les chiens dans les espaces publics (Vaiete, tout le long du front de mer), la nuit pour faire de la prévention et rassurer la population", assure Roger Lamy.
Mais la police municipale de Papeete ne compte pas en rester là. Elle a l'intention d'agrandir son équipe cynophile, avec deux nouveaux maitres-chiens qui seront choisis en septembre, lors d'une formation qui sera assurée par un professionnel d'Orléans. Et un autre projet est aussi dans les cartons, avec la création d'un centre cynotechnique. "Papeete va devenir la référence en ce qui concerne la formation des chiens et cynophile de la police municipale. Cette structure va servir à toutes les formations concernant les chiens d'intervention", explique Marcel Kwong, maitre-chien à la police municipale de Papeete (lire son interview ci-dessous).
INTERVIEW
Marcel Kwong
Maitre-chien de la police municipale de Papeete
Biographie : "J'ai suivi une formation à Orléans, spécialité cynophile au sein de la police municipale. Par contre, dans le civil, je suis un homme d'attaque au club canin de Pirae. Depuis 2008, je suis connu par la société centrale canine. Je peux officier les concours, les entrainements dans tout ce qui est sport canin de ring et tout ce qui est mordant. Je suis membre fondateur du club canin de Pirae avec deux autres collègues."
Votre parcours dans le milieu canin a facilité la fonction que vous occupez aujourd'hui au sein de la police municipale ?
"Je suis le seul à avoir ce bagage, mais cela ne suffit pas. Avant de mettre en place la cynophile, il faut d'abord aimer le chien pour pouvoir travailler avec lui. En tant que civil, je travaille avec le chien depuis 2003. Et en 2013, j'ai commencé à soumettre ce projet de cynophile. Après, c'est assez lent parce qu'il faut monter le projet, et ça a été validé l'année dernière. D'où notre déplacement à Orléans pour un stage intense de deux semaines."
Qu'avez-vous appris durant ce stage ?
"On a appris les techniques de police, c'est-à-dire le cadre juridique, la légitime défense avec le chien et dans quel cas on peut utiliser le chien pour les frappes muselées, ou le moment propice pour démuseler le chien… On ne peut pas faire n'importe quoi. Le chien de la police municipale, est muselé du début jusqu'à la fin de son service. Le premier rôle du chien n'est pas de percuter ou de mordre quelqu'un. Notre rôle est la dissuasion."
Comment se sont déroulés les entrainements ?
"De juillet à décembre 2016, nous nous entrainions durant 10 heures par semaine. Je leur ai appris les techniques de la police. Aujourd'hui, nous avons réduit les heures, mais nous allons repartir encore parce que le programme n'est pas terminé, il y a encore beaucoup à faire. C'est une spécialité qui est en constante évolution."
Quelles sont leurs conditions de travail durant des interventions ?
"Il faut dans un premier temps, qu'il s'habitue à la muselière. Même dans le véhicule, il a la muselière. Il la garde toute la durée de son service, avec bien sûr un harnais et une laisse. Durant toutes les interventions, il n'est pas lâché, sauf exception."
Y a-t-il eu des cas d'exceptions à Tahiti ?
"Il y a quelques semaines de cela, nous étions intervenus sur un différend familial avec un coupe-coupe. Avant d'arriver, on sait ce qui nous attend. Dans notre tête, on prépare le chien et on se prépare psychologiquement, dans le cas où, il faut démuseler le chien puisque nous allons intervenir en légitime défense. Mais, nous n'avions pas eu besoin d'en arriver jusque-là, puisqu'au moment où la personne a vu le chien, elle était tétanisée. Ce qu'il faut savoir, c'est que ce n'est pas seulement un chien de police, mais il est ton coéquipier pendant huit ans. C'est la durée où il peut être opérationnel. Après huit ans, il est moins réactif et il se fatigue beaucoup plus vite."
Lors de vos interventions, s'il y a un groupe de jeunes qui est excité. Que faites-vous ?
"Nous désignons un assistant cynophile dans notre équipe d'intervention. Donc, cette personne va prévenir les perturbateurs de quitter les lieux. Dans le cas où les jeunes n'obtempèrent pas, nous mettons en avant les chiens et on le conditionne. Nous avons des codes avec notre chien et on va le faire réagir. Sans qu'il touche qui que ce soit, les gens s'en iront. Il y a des jeunes, en ce moment, qui essayent et qui veulent tester le chien, on va dire."
Est-ce que vous avez déjà eu recours à des frappes muselées ?
"C'est déjà arrivé, mais nous les contrôlons. On arrive à cibler la zone où le chien doit percuter, soit au visage, au thorax ou dans les jambes. Nous avons une technique qui est propre à nous pour la frappe muselée. Nous avons nos codes et le chien aussi nous a codés. C'est une complicité entre le maitre et son chien. L'équipe cynophile est une équipe de dissuasion, mais nous sommes là pour seconder les collègues qui sont en première ligne. Après, il y a des interventions où nous sommes en avant avec le chien. Il y a deux ou trois semaines, une personne a commis des violences volontaires sur le chien de la police. Une plainte a d'ailleurs été déposée. Cette personne a eu un rappel à la loi parce que le chien est considéré comme un agent. Nous, nous devons protéger le chien et nous protéger également. Il y a plusieurs paramètres auxquels on doit tenir compte. Ce n'est pas parce qu'on a un chien que l'on peut se permettre de tout, bien au contraire. La sécurité prime avant tout.
Marcel Kwong
Maitre-chien de la police municipale de Papeete
Biographie : "J'ai suivi une formation à Orléans, spécialité cynophile au sein de la police municipale. Par contre, dans le civil, je suis un homme d'attaque au club canin de Pirae. Depuis 2008, je suis connu par la société centrale canine. Je peux officier les concours, les entrainements dans tout ce qui est sport canin de ring et tout ce qui est mordant. Je suis membre fondateur du club canin de Pirae avec deux autres collègues."
Votre parcours dans le milieu canin a facilité la fonction que vous occupez aujourd'hui au sein de la police municipale ?
"Je suis le seul à avoir ce bagage, mais cela ne suffit pas. Avant de mettre en place la cynophile, il faut d'abord aimer le chien pour pouvoir travailler avec lui. En tant que civil, je travaille avec le chien depuis 2003. Et en 2013, j'ai commencé à soumettre ce projet de cynophile. Après, c'est assez lent parce qu'il faut monter le projet, et ça a été validé l'année dernière. D'où notre déplacement à Orléans pour un stage intense de deux semaines."
Qu'avez-vous appris durant ce stage ?
"On a appris les techniques de police, c'est-à-dire le cadre juridique, la légitime défense avec le chien et dans quel cas on peut utiliser le chien pour les frappes muselées, ou le moment propice pour démuseler le chien… On ne peut pas faire n'importe quoi. Le chien de la police municipale, est muselé du début jusqu'à la fin de son service. Le premier rôle du chien n'est pas de percuter ou de mordre quelqu'un. Notre rôle est la dissuasion."
Comment se sont déroulés les entrainements ?
"De juillet à décembre 2016, nous nous entrainions durant 10 heures par semaine. Je leur ai appris les techniques de la police. Aujourd'hui, nous avons réduit les heures, mais nous allons repartir encore parce que le programme n'est pas terminé, il y a encore beaucoup à faire. C'est une spécialité qui est en constante évolution."
Quelles sont leurs conditions de travail durant des interventions ?
"Il faut dans un premier temps, qu'il s'habitue à la muselière. Même dans le véhicule, il a la muselière. Il la garde toute la durée de son service, avec bien sûr un harnais et une laisse. Durant toutes les interventions, il n'est pas lâché, sauf exception."
Y a-t-il eu des cas d'exceptions à Tahiti ?
"Il y a quelques semaines de cela, nous étions intervenus sur un différend familial avec un coupe-coupe. Avant d'arriver, on sait ce qui nous attend. Dans notre tête, on prépare le chien et on se prépare psychologiquement, dans le cas où, il faut démuseler le chien puisque nous allons intervenir en légitime défense. Mais, nous n'avions pas eu besoin d'en arriver jusque-là, puisqu'au moment où la personne a vu le chien, elle était tétanisée. Ce qu'il faut savoir, c'est que ce n'est pas seulement un chien de police, mais il est ton coéquipier pendant huit ans. C'est la durée où il peut être opérationnel. Après huit ans, il est moins réactif et il se fatigue beaucoup plus vite."
Lors de vos interventions, s'il y a un groupe de jeunes qui est excité. Que faites-vous ?
"Nous désignons un assistant cynophile dans notre équipe d'intervention. Donc, cette personne va prévenir les perturbateurs de quitter les lieux. Dans le cas où les jeunes n'obtempèrent pas, nous mettons en avant les chiens et on le conditionne. Nous avons des codes avec notre chien et on va le faire réagir. Sans qu'il touche qui que ce soit, les gens s'en iront. Il y a des jeunes, en ce moment, qui essayent et qui veulent tester le chien, on va dire."
Est-ce que vous avez déjà eu recours à des frappes muselées ?
"C'est déjà arrivé, mais nous les contrôlons. On arrive à cibler la zone où le chien doit percuter, soit au visage, au thorax ou dans les jambes. Nous avons une technique qui est propre à nous pour la frappe muselée. Nous avons nos codes et le chien aussi nous a codés. C'est une complicité entre le maitre et son chien. L'équipe cynophile est une équipe de dissuasion, mais nous sommes là pour seconder les collègues qui sont en première ligne. Après, il y a des interventions où nous sommes en avant avec le chien. Il y a deux ou trois semaines, une personne a commis des violences volontaires sur le chien de la police. Une plainte a d'ailleurs été déposée. Cette personne a eu un rappel à la loi parce que le chien est considéré comme un agent. Nous, nous devons protéger le chien et nous protéger également. Il y a plusieurs paramètres auxquels on doit tenir compte. Ce n'est pas parce qu'on a un chien que l'on peut se permettre de tout, bien au contraire. La sécurité prime avant tout.