Tahiti, le 18 mars 2023 – Le Tavini huiraatira a organisé son congrès pendant plus de six heures devant 2 500 à 3 000 militants, samedi au motu Ovini de Faa'a. Les cadres du parti indépendantiste ont insisté sur la nécessité de rester “unis” après l'épisode Brotherson-Géros et ont longuement explicité le programme, le mode de gouvernance et le “projet de société” en cas de victoire aux territoriales, avant une présentation de la liste – très renouvelée – pour les prochaines élections.
Il a beaucoup été question, samedi au motu Ovini, à Faa'a, du nombre de militants présents au congrès du Tavini huiraatira. Et toujours pour le comparer, avec d'ailleurs force railleries, aux 5 000 participants du congrès du Tapura. Nul doute que la guerre des chiffres continuera d'animer les réseaux sociaux dans les prochains jours, mais avec ses 2 500 à 3 000 militants confirmés par les organisateurs du Tavini, le parti indépendantiste a objectivement moins réuni de participants sous un chapiteau de Vaitupa qui ne pouvait – de toute façon – pas rivaliser avec les quatre chapiteaux de Mamao et l'organisation XXL du congrès du parti rouge et blanc. Sur un point cependant, le congrès du Tavini a dépassé celui du Tapura. C'est la durée d'une journée quasiment complète consacrée à ce dernier grand rassemblement d'avant campagne des territoriales. Pas moins de 8 heures d'animations, dont 6 heures de discours politiques. Les stands de plats et boissons installés autour du chapiteau du motu Ovini ont tourné à plein régime pour ravitailler les congressistes.
Il a beaucoup été question, samedi au motu Ovini, à Faa'a, du nombre de militants présents au congrès du Tavini huiraatira. Et toujours pour le comparer, avec d'ailleurs force railleries, aux 5 000 participants du congrès du Tapura. Nul doute que la guerre des chiffres continuera d'animer les réseaux sociaux dans les prochains jours, mais avec ses 2 500 à 3 000 militants confirmés par les organisateurs du Tavini, le parti indépendantiste a objectivement moins réuni de participants sous un chapiteau de Vaitupa qui ne pouvait – de toute façon – pas rivaliser avec les quatre chapiteaux de Mamao et l'organisation XXL du congrès du parti rouge et blanc. Sur un point cependant, le congrès du Tavini a dépassé celui du Tapura. C'est la durée d'une journée quasiment complète consacrée à ce dernier grand rassemblement d'avant campagne des territoriales. Pas moins de 8 heures d'animations, dont 6 heures de discours politiques. Les stands de plats et boissons installés autour du chapiteau du motu Ovini ont tourné à plein régime pour ravitailler les congressistes.
Unité…
Voilà pour la forme d'un congrès qui aura surtout été l'occasion de dévoiler la liste des 73 candidats aux élections des 16 et 30 avril prochains. Mais avant ce cérémonial du milieu d'après-midi, les traditionnels discours politiques se sont succédé en matinée. Le président du parti, Oscar Temaru, a ouvert le bal. Apparu assez diminué, le leader indépendantiste est néanmoins resté toute la durée du congrès sur l'estrade aux côtés des cadres du parti. Antony Géros a prononcé, de son côté, un discours très attendu après le débat interne au parti sur la candidature de Moetai Brotherson à la présidence du Pays en cas de victoire. “Ça a créé l'émoi dans le parti parce que le clivage Tony-Moetai a commencé à se faire ressentir. Et il a fallu éteindre tout cela”, expliquait le numéro deux du Tavini après son discours. Appelant à “l'union”, à “l'unité” et même au respect de la vision nouvelle d'une “jeunesse montante” au sein du parti, Antony Géros a lui-même éteint toute velléité d'une éventuelle contestation de la candidature de Moetai Brotherson dans les rangs du Tavini.
Cet appel à l'union est également ressorti des deux discours des jeunes députés, Tematai Le Gayic et Steve Chailloux, encore une fois impressionnants de maîtrise de l'art oratoire. Presque gêné de passer après les deux tribuns, le troisième député au rôle désormais central dans cette campagne, Moetai Brotherson, a multiplié de son côté les marques de respect et les hommages aux “anciens” du Tavini huiraatira. “C'est quelque chose de marcher dans les pas de ces géants-là”, a insisté le député avant de rendre également un hommage appuyé à l'homme dont il a été le directeur de cabinet entre 2011 et 2013 : Antony Géros. Il y avait visiblement des plaies à cautériser samedi…
Voilà pour la forme d'un congrès qui aura surtout été l'occasion de dévoiler la liste des 73 candidats aux élections des 16 et 30 avril prochains. Mais avant ce cérémonial du milieu d'après-midi, les traditionnels discours politiques se sont succédé en matinée. Le président du parti, Oscar Temaru, a ouvert le bal. Apparu assez diminué, le leader indépendantiste est néanmoins resté toute la durée du congrès sur l'estrade aux côtés des cadres du parti. Antony Géros a prononcé, de son côté, un discours très attendu après le débat interne au parti sur la candidature de Moetai Brotherson à la présidence du Pays en cas de victoire. “Ça a créé l'émoi dans le parti parce que le clivage Tony-Moetai a commencé à se faire ressentir. Et il a fallu éteindre tout cela”, expliquait le numéro deux du Tavini après son discours. Appelant à “l'union”, à “l'unité” et même au respect de la vision nouvelle d'une “jeunesse montante” au sein du parti, Antony Géros a lui-même éteint toute velléité d'une éventuelle contestation de la candidature de Moetai Brotherson dans les rangs du Tavini.
Cet appel à l'union est également ressorti des deux discours des jeunes députés, Tematai Le Gayic et Steve Chailloux, encore une fois impressionnants de maîtrise de l'art oratoire. Presque gêné de passer après les deux tribuns, le troisième député au rôle désormais central dans cette campagne, Moetai Brotherson, a multiplié de son côté les marques de respect et les hommages aux “anciens” du Tavini huiraatira. “C'est quelque chose de marcher dans les pas de ces géants-là”, a insisté le député avant de rendre également un hommage appuyé à l'homme dont il a été le directeur de cabinet entre 2011 et 2013 : Antony Géros. Il y avait visiblement des plaies à cautériser samedi…
… et crédibilité
Moetai Brotherson est ensuite revenu longuement à la tribune pour présenter et expliciter le programme politique et le “projet de société” du Tavini. L'occasion de défendre une “indépendance inclusive” du “peuple premier et de tous ceux qu'il a accueillis depuis, sans considérations ethniques”. L'indépendance apparait finalement peu présente du programme de gouvernance très concret du parti bleu ciel. “Cette élection n'est pas un référendum”, a martelé Moetai Brotherson, à la fois pour contrer les critiques du Tapura et poursuivre une stratégie d'ouverture de l'électorat du Tavini. Le candidat s'en est expliqué. Le processus d'autodétermination suit son propre calendrier avec l'ONU, et l'enjeu de ces élections territoriales est de prendre en mains les affaires du Pays. “Le but, ce n'est pas seulement de gagner, c'est de diriger ce pays et de l'amener de manière paisible vers sa pleine souveraineté.”
Côté programme, le Tavini a d'ailleurs clairement souhaité rassurer sur sa capacité à gouverner. Y compris par des postures parfois assez inattendues. “L'État est un partenaire incontournable et il doit être respecté”, est-il notamment indiqué dans le programme du parti. “Et c'est un indépendantiste qui vous le dit”, a commenté Moetai Brotherson. “Il faut bien comprendre que la Polynésie est un paquebot qu'on ne peut pas faire tourner à 180 degrés du jour au lendemain.” Le Tavini écrit encore dans son programme qu'il n'y aura “pas de chasse aux sorcières” dans l'administration en cas de victoire. Comprenez, pas de valses des chefs de services recrutés sous l'ancien gouvernement. Du reste, le candidat Moetai Brotherson a longuement déroulé quelques propositions et visions dans les secteurs aussi divers que l'éducation, l'environnement, la fiscalité, le tourisme ou encore le numérique…
Moetai Brotherson est ensuite revenu longuement à la tribune pour présenter et expliciter le programme politique et le “projet de société” du Tavini. L'occasion de défendre une “indépendance inclusive” du “peuple premier et de tous ceux qu'il a accueillis depuis, sans considérations ethniques”. L'indépendance apparait finalement peu présente du programme de gouvernance très concret du parti bleu ciel. “Cette élection n'est pas un référendum”, a martelé Moetai Brotherson, à la fois pour contrer les critiques du Tapura et poursuivre une stratégie d'ouverture de l'électorat du Tavini. Le candidat s'en est expliqué. Le processus d'autodétermination suit son propre calendrier avec l'ONU, et l'enjeu de ces élections territoriales est de prendre en mains les affaires du Pays. “Le but, ce n'est pas seulement de gagner, c'est de diriger ce pays et de l'amener de manière paisible vers sa pleine souveraineté.”
Côté programme, le Tavini a d'ailleurs clairement souhaité rassurer sur sa capacité à gouverner. Y compris par des postures parfois assez inattendues. “L'État est un partenaire incontournable et il doit être respecté”, est-il notamment indiqué dans le programme du parti. “Et c'est un indépendantiste qui vous le dit”, a commenté Moetai Brotherson. “Il faut bien comprendre que la Polynésie est un paquebot qu'on ne peut pas faire tourner à 180 degrés du jour au lendemain.” Le Tavini écrit encore dans son programme qu'il n'y aura “pas de chasse aux sorcières” dans l'administration en cas de victoire. Comprenez, pas de valses des chefs de services recrutés sous l'ancien gouvernement. Du reste, le candidat Moetai Brotherson a longuement déroulé quelques propositions et visions dans les secteurs aussi divers que l'éducation, l'environnement, la fiscalité, le tourisme ou encore le numérique…
Liste renouvelée
La composition de la liste, enfin, est venu clôturer ce congrès du Tavini. Une composition ignorée de la quasi-totalité des candidats à l'exception des têtes de section. Candidats qui ont parfois découvert en direct leurs classements, avec des fortunes diverses. Globalement, on notera un renouvellement important de la faune politique historique du Tavini. Sauf quelques incontournables Tematai Le Gayic, Minarii Galenon, Tony Géros, Steve Chailloux, Oscar Temaru, Eliane Tevahitua, Moetai Brotherson ou encore Bruno Florès, nombre des places de tête ont été attribuées à des nouveaux venus ou militants actifs du parti. Les autres “anciens” étant soit relégués en fond de liste, soit totalement absents.
La composition de la liste, enfin, est venu clôturer ce congrès du Tavini. Une composition ignorée de la quasi-totalité des candidats à l'exception des têtes de section. Candidats qui ont parfois découvert en direct leurs classements, avec des fortunes diverses. Globalement, on notera un renouvellement important de la faune politique historique du Tavini. Sauf quelques incontournables Tematai Le Gayic, Minarii Galenon, Tony Géros, Steve Chailloux, Oscar Temaru, Eliane Tevahitua, Moetai Brotherson ou encore Bruno Florès, nombre des places de tête ont été attribuées à des nouveaux venus ou militants actifs du parti. Les autres “anciens” étant soit relégués en fond de liste, soit totalement absents.
- Lire aussi : La liste complète du Tavini