Mexico, Mexique | AFP | mardi 19/02/2019 - Il voyage en classe économique, se laisse photographier par les passagers, à peine protégé par ses assistants : le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador met à rude épreuve les nerfs de la police et de l'équipage quand il prend place à bord d'un vol commercial.
"Bien sûr, toutes les photos que vous voudrez", répond en souriant le président, connu aussi sous l'acronyme AMLO, lorsqu'une femme l'intercepte dans le hall de l'aéroport de Mexico alors qu'il s'apprête à embarquer à destination de l'Etat de Sinaloa (ouest), un des plus violents du pays.
En quelques secondes, un attroupement se forme autour du chef de l'Etat, qui avait promis pendant sa campagne de ne voyager qu'en vols commerciaux. L'avion présidentiel de son prédécesseur Enrique Peña Nieto, un Boeing Dreamliner 787-8 qui avait coûté 218 millions de dollars, est d'ailleurs en vente aux Etats-Unis.
Malgré les menaces directes formulées par les "huachicoleros", ces bandes criminelles qui s'enrichissent en faisant du trafic d'essence et qu'AMLO s'est engagé à éradiquer, il a ordonné, depuis sa prise de fonction le 1er décembre, au millier de militaires qui formaient les escortes de ses prédécesseurs de travailler "au bénéfice du peuple".
Il les a remplacés par une équipe d'assistants réputés pour leur loyauté, mais dont aucun n'est spécialiste des questions de sécurité. Lors du voyage pour Sinaloa, ces trois femmes et deux hommes sont bien occupés à repousser les journalistes et prient les admirateurs de laisser le président tranquille une fois qu'ils ont pris leur photo.
Selon l'institut de sondage Mitofsky, M. Lopez Obrador, premier président de gauche du pays, bénéficie de 80% d'opinions favorables. Un record de popularité pour un président mexicain. Il a notamment su séduire en promettant de réduire son salaire et celui des hauts-fonctionnaires.
Sa détermination à voyager comme tout le monde prend une tournure insolite lorsqu'il s'agit de passer les contrôles de sécurité de l'aéroport. Se montrant attentif envers les employés, il se déleste de son téléphone portable, de quelques pièces de monnaie et, comme tous les autres passagers, de sa ceinture.
De loin, un policier fédéral chargé de la surveillance du terminal observe la scène. "Le pire c'est lorsqu'il doit traverser tout l'aéroport pour embarquer (...) Les gens se ruent sur lui. Si quelqu'un veut un jour lui faire du mal, nous ne pourrons rien faire", expose l'officier sous couvert d'anonymat.
Dans la file d'attente pour embarquer, AMLO est aussi une proie facile pour les journalistes. "Vous portez au moins un gilet pare-balles ?", l'interroge un reporter de l'AFP.
"J'ai de nombreuses protections. Voici un bouclier !", répond le président en montrant une image du Coeur sacré de Jésus. Parmi ses autres amulettes, un trèfle et un dollar que lui a donnés un migrant mexicain.
A bord de l'avion, une fois installé sur son siège, il continue d'accorder des selfies aux passagers qui le demandent. Parmi eux, Carmen Diaz, 52 ans, qui se rend à Sinaloa pour une fête familiale : "Jamais je n'aurais pensé que je voyagerais un jour avec le président. Une fois je m'étais dit que cela serait moins sûr pour les passagers (...), mais c'est le contraire, car le vol est davantage sécurisé", estime-t-elle.
Alejandra Martinez, une hôtesse, se montre moins enthousiaste. "C'est horrible. Les passagers ne tiennent aucun compte des instructions de sécurité. Ils se lèvent de leur siège, même pendant les turbulences et les journalistes ne comprennent pas que leur caméra peut se transformer en un projectile si l'avion subit un imprévu", s'agace-t-elle.
A la descente de l'avion, le président est accueilli par une foule de partisans, mais aussi par les épouses en colère de policiers tombés dans la lutte contre les narco-trafiquants. Sans prendre le temps de les écouter, il traverse la foule et se dirige, sous bonne garde, vers le convoi escorté du gouverneur régional.
"Bien sûr, toutes les photos que vous voudrez", répond en souriant le président, connu aussi sous l'acronyme AMLO, lorsqu'une femme l'intercepte dans le hall de l'aéroport de Mexico alors qu'il s'apprête à embarquer à destination de l'Etat de Sinaloa (ouest), un des plus violents du pays.
En quelques secondes, un attroupement se forme autour du chef de l'Etat, qui avait promis pendant sa campagne de ne voyager qu'en vols commerciaux. L'avion présidentiel de son prédécesseur Enrique Peña Nieto, un Boeing Dreamliner 787-8 qui avait coûté 218 millions de dollars, est d'ailleurs en vente aux Etats-Unis.
Malgré les menaces directes formulées par les "huachicoleros", ces bandes criminelles qui s'enrichissent en faisant du trafic d'essence et qu'AMLO s'est engagé à éradiquer, il a ordonné, depuis sa prise de fonction le 1er décembre, au millier de militaires qui formaient les escortes de ses prédécesseurs de travailler "au bénéfice du peuple".
Il les a remplacés par une équipe d'assistants réputés pour leur loyauté, mais dont aucun n'est spécialiste des questions de sécurité. Lors du voyage pour Sinaloa, ces trois femmes et deux hommes sont bien occupés à repousser les journalistes et prient les admirateurs de laisser le président tranquille une fois qu'ils ont pris leur photo.
Selon l'institut de sondage Mitofsky, M. Lopez Obrador, premier président de gauche du pays, bénéficie de 80% d'opinions favorables. Un record de popularité pour un président mexicain. Il a notamment su séduire en promettant de réduire son salaire et celui des hauts-fonctionnaires.
- Coeur et trèfle -
Sa détermination à voyager comme tout le monde prend une tournure insolite lorsqu'il s'agit de passer les contrôles de sécurité de l'aéroport. Se montrant attentif envers les employés, il se déleste de son téléphone portable, de quelques pièces de monnaie et, comme tous les autres passagers, de sa ceinture.
De loin, un policier fédéral chargé de la surveillance du terminal observe la scène. "Le pire c'est lorsqu'il doit traverser tout l'aéroport pour embarquer (...) Les gens se ruent sur lui. Si quelqu'un veut un jour lui faire du mal, nous ne pourrons rien faire", expose l'officier sous couvert d'anonymat.
Dans la file d'attente pour embarquer, AMLO est aussi une proie facile pour les journalistes. "Vous portez au moins un gilet pare-balles ?", l'interroge un reporter de l'AFP.
"J'ai de nombreuses protections. Voici un bouclier !", répond le président en montrant une image du Coeur sacré de Jésus. Parmi ses autres amulettes, un trèfle et un dollar que lui a donnés un migrant mexicain.
A bord de l'avion, une fois installé sur son siège, il continue d'accorder des selfies aux passagers qui le demandent. Parmi eux, Carmen Diaz, 52 ans, qui se rend à Sinaloa pour une fête familiale : "Jamais je n'aurais pensé que je voyagerais un jour avec le président. Une fois je m'étais dit que cela serait moins sûr pour les passagers (...), mais c'est le contraire, car le vol est davantage sécurisé", estime-t-elle.
Alejandra Martinez, une hôtesse, se montre moins enthousiaste. "C'est horrible. Les passagers ne tiennent aucun compte des instructions de sécurité. Ils se lèvent de leur siège, même pendant les turbulences et les journalistes ne comprennent pas que leur caméra peut se transformer en un projectile si l'avion subit un imprévu", s'agace-t-elle.
A la descente de l'avion, le président est accueilli par une foule de partisans, mais aussi par les épouses en colère de policiers tombés dans la lutte contre les narco-trafiquants. Sans prendre le temps de les écouter, il traverse la foule et se dirige, sous bonne garde, vers le convoi escorté du gouverneur régional.