Santiago du Chili, Chili | AFP | vendredi 10/01/2020 - Un corps féminin dans lequel elle ne se reconnaît pas, une adolescence dépressive, un traitement hormonal pour changer de sexe, et au bout du chemin, une nouvelle identité légale grâce à une loi récente au Chili : à 27 ans, Darlyn va officiellement devenir Andy.
Dernière étape de ce long parcours : un bureau de l'état civil à Santiago où le jeune transsexuel vient de déposer une demande légale de changement d'identité, en vertu de la Loi sur l'identité de genre entrée en vigueur le 27 décembre.
"Aujourd'hui, je me sens tel que je veux être", raconte à l'AFP Andy Gonzalez, arrivé à 18 ans à Santiago, en provenance de sa ville natale de Curico, dans le sud du pays. "Je me reconnais comme Andy et je peux le dire ouvertement".
La loi, adoptée par le Parlement en septembre 2018 après cinq années d'âpres débats dans ce pays d'Amérique latine réputé conservateur, et promulguée deux mois plus tard par le président Sebastian Piñera, prévoit que les majeurs puissent changer de nom et de genre à l'état civil, en présence de deux témoins.
Les adolescents de 14 à 18 ans doivent être accompagnés d'un représentant légal pour effectuer cette démarche et avoir l'autorisation d'un juge.
Le Chili rejoint ainsi plusieurs pays d'Amérique latine qui ont adopté ces dernières années des lois similaires, notamment l'Argentine, l'Uruguay, la Colombie, la Bolivie, l'Equateur et le Pérou.
"Cela a été difficile d'obtenir cette loi. Il y a eu cinq années de débats législatifs intenses, au cours desquels des aberrations ont été dites, par exemple que nous faisions partie d'un complot pour détruire la famille", se souvient Alessia Injoque, directrice de la Fondation "Iguales" (Egaux).
"Cette loi est très positive car elle permet aux personnes trans que soit reconnue une chose aussi basique que le nom", se réjouit celle qui, à l'âge de 35 ans, a elle-même laissé derrière elle son "déguisement d'homme" pour assumer sa condition de transgenre.
Andy raconte s'être rendu compte dès la maternelle que son corps était différent de celui de ses camarades. A l'adolescence, son malaise avec son corps en train de se former s'accentue.
"Je me sentais différent, j'étais très renfermé, dans mon monde, dans ma bulle. J'étais très seul parce que je ne savais pas quel chemin suivre. Au moment où mon corps a commencé à se former, je suis tombé en dépression, et cela a fait de moi une personne très timide pendant l'adolescence", raconte le jeune homme, qui dit avoir "pensé au suicide".
A 18 ans, Andy, qui est encore Darlyn, s'installe à Santiago pour étudier le cinéma. Loin de sa famille et de son cercle social, il trouve la liberté de s'exprimer et de vivre son nouveau genre plus librement.
Désormais entré dans la vie active et vivant en couple, Andy dit se sentir mieux, plus en conformité avec son corps, même "s'il y a des jours difficiles". "Il y a des jours où je me plais tel que je me vois et d'autres où je me souviens que mon corps n'était pas en adéquation avec la façon dont je me vois et me sens".
"C'est très difficile d'exprimer ce que je ressens", confie celui qui a commencé un traitement hormonal il y a trois ans et a alors demandé à sa famille et ses amis de l'appeler Andy.
Avant l'entrée en vigueur de la loi, le jeune transsexuel a tenté de changer d'identité. Mais les délais et les coûts que cela impliquait, notamment pour des examens médicaux, l'en ont dissuadé.
Lorsque la loi est devenue effective, il s'est précipité à l'état civil pour entamer les démarches et ainsi mettre fin aux situations inconfortables provoquées par le hiatus entre son apparence physique et le nom apparaissant sur ses papiers.
Sa nouvelle identité, qu'il doit obtenir dans un délai de 40 jours, va lui permettre enfin d'être "traité dignement", se réjouit-il.
Dernière étape de ce long parcours : un bureau de l'état civil à Santiago où le jeune transsexuel vient de déposer une demande légale de changement d'identité, en vertu de la Loi sur l'identité de genre entrée en vigueur le 27 décembre.
"Aujourd'hui, je me sens tel que je veux être", raconte à l'AFP Andy Gonzalez, arrivé à 18 ans à Santiago, en provenance de sa ville natale de Curico, dans le sud du pays. "Je me reconnais comme Andy et je peux le dire ouvertement".
La loi, adoptée par le Parlement en septembre 2018 après cinq années d'âpres débats dans ce pays d'Amérique latine réputé conservateur, et promulguée deux mois plus tard par le président Sebastian Piñera, prévoit que les majeurs puissent changer de nom et de genre à l'état civil, en présence de deux témoins.
Les adolescents de 14 à 18 ans doivent être accompagnés d'un représentant légal pour effectuer cette démarche et avoir l'autorisation d'un juge.
Le Chili rejoint ainsi plusieurs pays d'Amérique latine qui ont adopté ces dernières années des lois similaires, notamment l'Argentine, l'Uruguay, la Colombie, la Bolivie, l'Equateur et le Pérou.
"Cela a été difficile d'obtenir cette loi. Il y a eu cinq années de débats législatifs intenses, au cours desquels des aberrations ont été dites, par exemple que nous faisions partie d'un complot pour détruire la famille", se souvient Alessia Injoque, directrice de la Fondation "Iguales" (Egaux).
"Cette loi est très positive car elle permet aux personnes trans que soit reconnue une chose aussi basique que le nom", se réjouit celle qui, à l'âge de 35 ans, a elle-même laissé derrière elle son "déguisement d'homme" pour assumer sa condition de transgenre.
- Situations inconfortables -
Andy raconte s'être rendu compte dès la maternelle que son corps était différent de celui de ses camarades. A l'adolescence, son malaise avec son corps en train de se former s'accentue.
"Je me sentais différent, j'étais très renfermé, dans mon monde, dans ma bulle. J'étais très seul parce que je ne savais pas quel chemin suivre. Au moment où mon corps a commencé à se former, je suis tombé en dépression, et cela a fait de moi une personne très timide pendant l'adolescence", raconte le jeune homme, qui dit avoir "pensé au suicide".
A 18 ans, Andy, qui est encore Darlyn, s'installe à Santiago pour étudier le cinéma. Loin de sa famille et de son cercle social, il trouve la liberté de s'exprimer et de vivre son nouveau genre plus librement.
Désormais entré dans la vie active et vivant en couple, Andy dit se sentir mieux, plus en conformité avec son corps, même "s'il y a des jours difficiles". "Il y a des jours où je me plais tel que je me vois et d'autres où je me souviens que mon corps n'était pas en adéquation avec la façon dont je me vois et me sens".
"C'est très difficile d'exprimer ce que je ressens", confie celui qui a commencé un traitement hormonal il y a trois ans et a alors demandé à sa famille et ses amis de l'appeler Andy.
Avant l'entrée en vigueur de la loi, le jeune transsexuel a tenté de changer d'identité. Mais les délais et les coûts que cela impliquait, notamment pour des examens médicaux, l'en ont dissuadé.
Lorsque la loi est devenue effective, il s'est précipité à l'état civil pour entamer les démarches et ainsi mettre fin aux situations inconfortables provoquées par le hiatus entre son apparence physique et le nom apparaissant sur ses papiers.
Sa nouvelle identité, qu'il doit obtenir dans un délai de 40 jours, va lui permettre enfin d'être "traité dignement", se réjouit-il.