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Au CHPF, “pas de grève pour l'instant” mais des dépôts “d'arrêts maladies massifs” en prévision


Tahiti, le 29 avril 2024 – La fédération des interprofessionnels des services de santé en Polynésie (Fissap) récoltait ce lundi les avis des soignants du Taaone, en vue de potentielles actions sociales à mener. Des consultations, qui ont révélé, selon la secrétaire générale de la Fissap, Mireille Duval, que le personnel médical n'avait “pas la force de faire une grève” et que de nombreux “arrêts maladies” pourraient bientôt être déposés.
 
Plus d'un an après leur dernière grève, les soignants du Taaone vont-ils remettre le couvert ? Conformément à l'information révélée ce vendredi par nos confrères de TNTV, la Fédération des interprofessionnels des services de santé en Polynésie (Fissap) s'est réunie ce lundi, afin de consulter le personnel de l'hôpital, en vue de futures actions à mener. Et après cette première journée de prospection dans plusieurs services du CHPF, la tendance n'est pas à la grève, mais au dépôt massif d'arrêts maladie, ce qui présage une complication de l'organisation des effectifs, déjà décriée par les soignants. “L'état psychologique et physique du personnel est inquiétant. Il y a un vrai épuisement. Tout le monde est fatigué de la situation. [Les salariés du Taaone] n'ont pas la force de faire une grève. Elle n'est pas à l'ordre du jour pour l'instant. C'est difficile, car ils aiment ce qu'ils font, mais ils sont à bout et inquiets”, confiait à Tahiti Infos, ce lundi, Mireille Duval, la secrétaire générale de la Fissap. “Mais la tendance est désormais aux dépôts d'arrêts maladies. Ils risquent d'être très nombreux. Et ça mettrait encore plus les équipes en difficulté, surtout avec les Jeux olympiques qui approchent, car il y aura une réorganisation des effectifs et qu'il faudra plus de personnel.”
 
Pour rappel, les soignants s'inquiètent toujours d'une gestion administrative chaotique, avec des volumes horaires trop lourds, des locaux et du matériel vieillissants ou encore des recrutements ou prolongations de contrat mal gérés.
 
Malgré tout, la représentante syndicaliste rappelle que si, pour l'instant, une grève n'est pas à l'ordre du jour, un mouvement social n'est pas à exclure dans les semaines à venir. “Tout peut aller très vite”, confirme d'ailleurs Mireille Duval. Elle présentera au ministre ce vendredi les résultats de ces consultations, après avoir récolté les avis de tous les services de l'hôpital.

Rédigé par Thibault Segalard le Lundi 29 Avril 2024 à 18:06 | Lu 3009 fois