MAURO PIMENTEL / AFP
Rio de Janeiro, Brésil | AFP | mercredi 26/04/2022 - A Babilonia, une favela à flanc de colline avec vue imprenable sur la plage de Copacabana, à Rio de Janeiro, une image détonne au milieu des toits de tôle ondulée: des panneaux photovoltaïques pour alléger les factures d'électricité.
"Certains habitants doivent choisir entre payer ces factures ou acheter à manger", déplore Stefano Motta, président de la première coopérative d'énergie solaire dans une favela au Brésil.
Cette coopérative a installé 60 panneaux sur le toit du local d'une association de quartier, pour fournir de l'énergie à 34 familles.
La production est connectée au réseau électrique local et le distributeur tient compte de cet apport d'énergie solaire pour réduire le montant des factures, avec un tarif variable selon la production.
Résultat: une électricité moitié moins chère pour Marcia Campos, assistante sociale de 51 ans, bénéficiaire de ce projet mis en place en juillet 2021 par plusieurs associations, en partenariat avec l'ONG Revolusolar.
Avant, sa facture s'élevait à 500 réais par mois (environ 95 euros), près de la moitié du salaire minimum au Brésil.
"Aujourd'hui, je paie autour de 260 réais, et j'ai même eu des mois à 180 réais" lors des périodes les plus ensoleillées, explique-t-elle.
Au total, la favela compte 104 panneaux photovoltaïques, avec quatre installations, l'une d'entre elles sur le toit de l'auberge de jeunesse de la colombienne Bibiana Angel Gonzalez.
"Avant, on consacrait une bonne partie de notre maigre chiffre d'affaires au paiement de l'électricité", raconte-t-elle.
"Nous avions fait des devis de panneaux, c'était hors de prix. Mais en s'associant à d'autres, grâce à la coopérative, nous avons réussi à réduire les coûts de transport", ajoute-t-elle.
"Croissance rapide"
"Les habitants se plaignent de plus en plus du prix des factures d'électricité, et nous leur montrons que l'énergie solaire, c'est important pour l'environnement, mais aussi pour faire des économies", explique Stefano Motta, Italien de 45 ans originaire de Sicile installé depuis une dizaine d'années au Brésil.
Il habite à Chapeu Mangueira, la favela voisine de Babilonia.
André Luiz Campos, réceptionniste de 49 ans, n'est pas encore adhérent de la coopérative et a vu le montant de ses factures grimper en flèche ces derniers mois.
"J'ai juste un frigo, un congélateur et une télé et je paie 800 réais (150 euros) par mois. Comment est-ce possible?", s'interroge-t-il.
Le prix de l'électricité a augmenté de 7% en moyenne au Brésil en 2021 par rapport à 2020, une hausse qui devrait s'accélérer fortement cette année, à 21%, selon les dernières prévisions.
Les tarifs ont notamment augmenté à cause de la sécheresse historique qui a touché le Brésil l'an dernier, dans un pays où 57,6% de l'énergie est fournie par des centrales hydroélectriques.
Selon l'Association brésilienne d'Energie solaire (Absolar), la part du photovoltaïque dans la production nationale d'électricité est de seulement 1,8% dans ce pays tropical inondé de soleil.
C'est pourtant "une alternative durable pour faire baisser le prix des factures des populations pauvres", assure Carlos Aparecido, spécialiste d'ingénierie électrique à l'Université fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ).
D'autant plus que le secteur connaît une "croissance rapide", avec une progression de 29,3% de la capacité installée en 2021.
"Une nécessité"
Il estime par ailleurs que l'installation de panneaux photovoltaïques dans les favelas pourrait faire baisser le nombre de connexions sauvages au réseau électrique, qui représentent 1,5 milliard de réais (environ 300 millions d'euros) de pertes par an dans le pays, selon une association du secteur.
Selon lui, les distributeurs "font payer la note aux consommateurs" pour compenser ces pertes.
Stefano Motta espère que le succès du projet de Babilonia fera des émules à Rio, qui compte 763 favelas où vivent près d'1,4 million d'habitants, environ un quart de la population de la ville.
La première à suivre l'exemple est Elma de Aleluia, fondatrice de l'ONG SER Alzira, dans la favela de Vidigal, toute proche du quartier chic de Leblon.
Elle a installé des panneaux photovoltaïques en décembre dernier, grâce à des dons d'entreprises.
"C'était une nécessité. Grâce à ces économies, on a plus de moyens pour investir dans nos projets" socio-éducatifs, explique la militante associative.
"Certains habitants doivent choisir entre payer ces factures ou acheter à manger", déplore Stefano Motta, président de la première coopérative d'énergie solaire dans une favela au Brésil.
Cette coopérative a installé 60 panneaux sur le toit du local d'une association de quartier, pour fournir de l'énergie à 34 familles.
La production est connectée au réseau électrique local et le distributeur tient compte de cet apport d'énergie solaire pour réduire le montant des factures, avec un tarif variable selon la production.
Résultat: une électricité moitié moins chère pour Marcia Campos, assistante sociale de 51 ans, bénéficiaire de ce projet mis en place en juillet 2021 par plusieurs associations, en partenariat avec l'ONG Revolusolar.
Avant, sa facture s'élevait à 500 réais par mois (environ 95 euros), près de la moitié du salaire minimum au Brésil.
"Aujourd'hui, je paie autour de 260 réais, et j'ai même eu des mois à 180 réais" lors des périodes les plus ensoleillées, explique-t-elle.
Au total, la favela compte 104 panneaux photovoltaïques, avec quatre installations, l'une d'entre elles sur le toit de l'auberge de jeunesse de la colombienne Bibiana Angel Gonzalez.
"Avant, on consacrait une bonne partie de notre maigre chiffre d'affaires au paiement de l'électricité", raconte-t-elle.
"Nous avions fait des devis de panneaux, c'était hors de prix. Mais en s'associant à d'autres, grâce à la coopérative, nous avons réussi à réduire les coûts de transport", ajoute-t-elle.
"Croissance rapide"
"Les habitants se plaignent de plus en plus du prix des factures d'électricité, et nous leur montrons que l'énergie solaire, c'est important pour l'environnement, mais aussi pour faire des économies", explique Stefano Motta, Italien de 45 ans originaire de Sicile installé depuis une dizaine d'années au Brésil.
Il habite à Chapeu Mangueira, la favela voisine de Babilonia.
André Luiz Campos, réceptionniste de 49 ans, n'est pas encore adhérent de la coopérative et a vu le montant de ses factures grimper en flèche ces derniers mois.
"J'ai juste un frigo, un congélateur et une télé et je paie 800 réais (150 euros) par mois. Comment est-ce possible?", s'interroge-t-il.
Le prix de l'électricité a augmenté de 7% en moyenne au Brésil en 2021 par rapport à 2020, une hausse qui devrait s'accélérer fortement cette année, à 21%, selon les dernières prévisions.
Les tarifs ont notamment augmenté à cause de la sécheresse historique qui a touché le Brésil l'an dernier, dans un pays où 57,6% de l'énergie est fournie par des centrales hydroélectriques.
Selon l'Association brésilienne d'Energie solaire (Absolar), la part du photovoltaïque dans la production nationale d'électricité est de seulement 1,8% dans ce pays tropical inondé de soleil.
C'est pourtant "une alternative durable pour faire baisser le prix des factures des populations pauvres", assure Carlos Aparecido, spécialiste d'ingénierie électrique à l'Université fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ).
D'autant plus que le secteur connaît une "croissance rapide", avec une progression de 29,3% de la capacité installée en 2021.
"Une nécessité"
Il estime par ailleurs que l'installation de panneaux photovoltaïques dans les favelas pourrait faire baisser le nombre de connexions sauvages au réseau électrique, qui représentent 1,5 milliard de réais (environ 300 millions d'euros) de pertes par an dans le pays, selon une association du secteur.
Selon lui, les distributeurs "font payer la note aux consommateurs" pour compenser ces pertes.
Stefano Motta espère que le succès du projet de Babilonia fera des émules à Rio, qui compte 763 favelas où vivent près d'1,4 million d'habitants, environ un quart de la population de la ville.
La première à suivre l'exemple est Elma de Aleluia, fondatrice de l'ONG SER Alzira, dans la favela de Vidigal, toute proche du quartier chic de Leblon.
Elle a installé des panneaux photovoltaïques en décembre dernier, grâce à des dons d'entreprises.
"C'était une nécessité. Grâce à ces économies, on a plus de moyens pour investir dans nos projets" socio-éducatifs, explique la militante associative.