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Attention à votre état de santé avant la prise des médicaments de la POD


Attention à votre état de santé avant la prise des médicaments de la POD
RANGIROA, jeudi 14 mars 2013. Une femme âgée de 40 ans a été victime hier d’un malaise à Rangiroa après avoir ingéré des cachets contre la filariose lymphatique sous prise observée directe (POD). Vers 11h15, le mercredi 13 mars alors qu’elle a avalé ses comprimés contre la filariose peu de temps auparavant, la quadragénaire fait une sortie de route alors qu’elle circule en scooter sur un pont. Ce pont étant dépourvu de garde-fou, la conductrice du deux-roues quitte l’axe de la route et tombe dans le vide. Elle s’écrase quelques mètres plus bas, dans un ruisseau et se retrouve inconsciente dans 15 cm d’eau. Un témoin constate l'accident et prévient les secours. La femme sérieusement blessée mais dont les jours ne semblent pas être en danger est transférée sur le dispensaire et en raison de ses blessures, puis est évacuée sur le Centre Hospitalier du Taaone. Ne pouvant être soumise au dépistage de l'alcoolémie par l'air expiré, un prélèvement sanguin a été effectué sur sur la blessée alors qu’elle était soignée au dispensaire. A noter que cette quadragénaire avait déjà un terrain favorable aux malaises en raison d'une santé fragile depuis quelques jours et que sa perte de conscience, mercredi, ne peut de façon catégorique n'être liée qu'à la prise des médicaments de la POD.

Rappelons que la campagne pour la POD est actuellement en cours sur la Polynésie française. Le principal moyen de lutte contre la filariose lymphatique est l’administration annuelle de dyéthylcarbamazine (DEC) et d’albendazole (ALB) à toute la population à partir de l’âge de 2 ans, à l’exclusion des femmes enceintes et des personnes présentant des contre-indications médicales, le tout étant de connaître au préalable ces contre-indications ! Dans le communiqué de presse officiel pour le lancement de la POD il est mentionné : «Les personnes présentant des allergies à ces médicaments, les femmes enceintes et les enfants de moins de deux ans ne doivent pas prendre ce traitement. Les personnes gravement malades, les personnes épileptiques ou aux antécédents de convulsions et les personnes ayant résidé en Afrique tropicale depuis moins de 10 ans doivent au préalable consulter leur médecin traitant».

Toute prise de médicament n’étant pas anodine, la POD ne doit pas se pratiquer sans certaines précautions
qui parfois ne sont peut-être pas assez clairement exposées à la population de Polynésie, habituée à ce traitement annuel. Le site de l’OMS (office mondial de la santé) précise les effets indésirables de la dyéthylcarbamazine : il est tout d’abord indiqué qu’il est nécessaire de réduire les doses en cas de trouble rénal et de différer la prise de ce comprimé en cas de maladie concomitante aiguë. Quant aux effets indésirables voici ce qu’écrit l’OMS : «dans un délai de quelques heures après l’administration de la première dose, on observe parfois divers symptômes - fièvre, céphalées, vertiges, anorexie, malaise général, urticaire, vomissements et crises d’asthme - qui régressent en général au plus tard le cinquième jour du traitement (…) En cas de surdosage : nausées, vomissements, céphalées, vertiges et somnolence sont caractéristiques. Dans les cas graves, on peut observer des convulsions». Aussi avant toute prise de POD il ne faut hésiter à discuter avec les ambassadeurs qui passent dans les maisons ou avec les infirmiers des dispensaires de sa situation de santé et/ou éviter de prendre les médicaments avant de prendre la route.


Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 14 Mars 2013 à 10:33 | Lu 2965 fois