Attentats en France : l’Océanie aussi est Charlie


Manifestation « Je Suis Charlie » à Auckland en fin de semaine dernière.
AUCKLAND, dimanche 11 janvier 2015 (Flash d’Océanie) – De nombreuses manifestations de solidarité se sont déroulées depuis la fin de la semaine dans plusieurs pays océaniens, dont l’Australie et la Nouvelle-Zélande, en solidarité avec les victimes des attentats perpétrés sur le sol français, à Paris et dans sa région.
Vendredi dernier, à Auckland, une manifestation a eu lieu en hommage aux victimes de ces actes, dirigés notamment contre la rédaction du magazine Charlie Hebdo, mais aussi contre un supermarché kasher.
Ces attentats et ces prises d’otages se sont soldés par la mort de dix sept personnes, dont des journalistes et membres du personnel de Charlie Hebdo.
Sur la place Aotea, au cœur de la plus grande ville de Nouvelle-Zélande, plus de trois cent personnes ont défilé vendredi, brandissant pour la plupart des placards scandant le slogan désormais adopté à l’échelle mondiale : « Nous sommes Charlie ».
Parmi les personnes mobilisées, beaucoup étaient des membres de la communauté française résidant dans ce pays, mais aussi de simples citoyens néo-zélandais venus affirmer leur attachement aux libertés d’expression, fondements d’une société démocratique.
Au plan gouvernemental, le Premier ministre néo-zélandais, John Key (centre-droite), réagissait dès jeudi 8 janvier 2015 à ces actes terroristes en exprimant sa solidarité et en condamnant fermement ces atteintes aux principes de liberté d’expression.
Tony Abbott, son homologue australien, évoquait ce week-end un entretien téléphonique avec le Président français, François Hollande, au cours duquel il a exprimé « la solidarité du peuple australien envers le peuple français dans ces heures très difficiles ».
« Ce n’st pas une lutte contre la religion, c’est une lutte contre l’extrémisme. Aucune communauté n’est ciblée, nous ciblons le terrorisme », a-t-il déclaré en écho aux attentats en France.
En décembre 2014, un individu se réclamant de l’Islam avait pris en otages les clients d’un café en plein centre de Sydney, dans le quartier des affaires.
Le forcené avait été abattu au cours de l’assaut donné par les forces spéciales.
En Australie aussi, depuis les attentats en France, plusieurs manifestations en solidarité ont eu lieu dans les principales villes du pays, comme Sydney, Melbourne ou encore Perth.
À Melbourne, il a été recensé plus d’un millier de participants.
À Sydney, la plus grande ville du pays, ce sont plus de deux mille personnes, pour la plupart membres de la communauté française, qui sont descendues dans la rue, sur le lieu même de la prise d’otages de décembre dernier, à Martin Place, au café Lindt.
À cet endroits, ils ont déposé des milliers de bougies, avant d’observe rune minute de silence en mémoire des victimes des actes terroristes perpétrés en France.

A l'ambassade de France à Fidji
Dans la grande région aussi, en Océanie insulaire, les organisations médiatiques et leurs associations se sont mobilisées à travers des porte-voix comme la branche Asie-Pacifique de la fédération internationale des Journalistes (International Federation of Journalists, IFJ)
« Ces attaques intolérables nos rappellent de la manière la plus violente possible les défis auxquels sont confrontés les journalistes à travers le monde, dans le cadre de leur métier », a notamment rappelé cette ONG.
À Fidji, dans la capitale Suva, l’association nationale des médias a elle aussi condamné, à son échelle, le « meurtre horrible de journalistes et collègues ».
Dans les collectivités françaises d’Océanie (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis-et-Futuna), des manifestations de solidarité ont aussi eu lieu, avec notamment près d’un millier de personnes descendues dans les rues de Nouméa (Nouvelle-Calédonie) pour condamner l’attentat perpétré contre Charlie Hebdo.

L’Islam à Fidji : vivre ensemble

C’est aussi à Fidji qu’un des nombreux jours fériés de cet archipel, célébrant la naissance du prophète Mahomet, a été célébré, lundi 5 janvier 2015, par l’importante communauté musulmane de cet archipel (environ six mille personnes) dans un esprit de partage et de promotion du vivre ensemble avec les autres confessions du pays (les principales autres étant le christianisme et l’hindouisme).
Cette fête religieuse reconnue par le gouvernement a donné lieu à de nombreuses manifestations et cérémonies à travers le pays, en présence notamment de responsables gouvernementaux.
Le Président fidjien, Ratu Epeli Nailatikau, a pour sa part tenu à saluer la contribution de la communauté musulmane de Fidji (essentiellement d’origine indienne) au développement national et aux valeurs de « tolérance » et de « compréhension » vis-à-vis des autres communautés de l’archipel.
Haji Hafizud Dean Khan, Président de la Ligue Musulmane de Fidji, a pour sa part saisi cette occasion pour encourager les Musulmans de l’archipel à ne pas avoir honte de leur confession.
« Ne vous excusez pas d’être Musulmans, il n’y en a nul besoin car nous sommes tous membres d’une religion qui croit en la paix (…) Nous apprécions aussi le fait que nous puissions célébrer cette fête dans ce pays, où nous avons un statut particulier parce que nous coexistons si pacifiquement et avons de voisins de toutes races et religions », a-t-il déclaré.

pad

Vivre ensemble en paix : Les Musulmans de Fidji ont célébré le prophète Mahomet lundi 5 janvier 2015.

Rédigé par PAD le Lundi 12 Janvier 2015 à 06:09 | Lu 405 fois