PAPEETE, le 14 janvier 2015. Mercredi matin, une minute de silence a été observée dans les établissements scolaires du fenua en mémoire des victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo. Depuis la rentrée, les professeurs ont évoqué avec leurs élèves cet événement. Avec leurs mots, les collégiens de Taaone expliquent comment ils ont perçu cette actualité dramatique.
« Nous avons fait une minute de silence pour rendre hommage à Charlie Hebdo. Douze personnes sont mortes », explique un groupe de collégiens en classe de 4e de Taaone. Mercredi matin, les écoles et les établissements scolaires de Polynésie française étaient invités à observer « une minute de silence en mémoire des victimes des attentats des derniers jours à Paris » indique la présidence. «Cet événement ce n'est pas seulement une dizaine de personnes tuées à Paris. Cet événement a fait la une de tous les journaux dans le monde entier », a expliqué Guillaume Froeschel, principal du collège de Taaone, quelques secondes avant la minute de silence. « Aujourd'hui nous allons montrer que la liberté de s'exprimer est un droit absolu pour tout un chacun y compris vous les élèves. »
A 8 h 45, les 820 élèves du collège de Taaone se sont tus pendant une minute avant de chanter La Marseillaise, hymne national français.
Les élèves du fenua ont donc fait la minute de silence une semaine, jour pour jour, après l'attentat contre Charlie Hebdo. Mercredi dernier, vers 11h30 (heure de Paris), deux hommes ouvraient le feu au siège de Charlie Hebdo à Paris en pleine conférence de rédaction, criant "Allah akbar" et tuaient 12 personnes, dont huit collaborateurs de l'hebdomadaire satirique -parmi lesquels cinq dessinateurs- et deux policiers. Les tueurs depuis ont été identifiés: les frères Chérif et Saïd Kouachi, 32 et 34 ans, le premier étant un jihadiste condamné en 2008.
Des discussions en classe
Une semaine après, les collégiens se posent encore beaucoup de questions. « Dès que j'ai eu la circulaire de Madame la ministre, j'ai donné des instructions aux enseignants d'histoire-géographie pour que systématiquement, chacun y consacre un peu de son temps dans sa classe pour expliquer les événements et l'importance de la liberté d'expression », explique Guillaume Froeschel, principal du collège de Taaone.
Tous les collégiens de Taaone ont respecté la minute de silence et ont compris que c'était un « hommage » aux victimes. Mais qui est Charlie Hebdo ? « Un journaliste ? », hésite une élève de 4e. « Non, c'est un journal », complète sa camarade. « Des gens ont été tués parce qu'ils avaient fait des dessins du dieu des musulmans », ajoute une élève de 6e.
« Le caricaturiste te fait ta tête en plus gros »
Symbole d'une presse libre, fondeuse et anticléricale, l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, victime de l'attentat meurtrier, avait déjà été la cible ces dernières années de menaces et d'un incendie criminel après la publication de caricatures de Mahomet. « Une caricature, c'est quand quelqu'un te dessine, mais déformé », expliquent en groupe Marlealani, Gaspard, Mihiarii, Tauatea, Manua, Tautiare et Thomas, élèves de 4e. « Le caricaturiste te fait ta tête en plus gros. Il se moque. Pour eux, ces dessins étaient une insulte à leur Dieu. »
Parmi les élèves hier, certains portaient un panneau sur lequel était écrit « Je suis Charlie » ou « O Vau teie o Charlie ». Tous n'ont pas compris cette phrase, lancée par le directeur artistique et journaliste musical au magazine Stylist, devenue un étendard de la liberté. "Ce que je voulais dire, c'est que c'est comme si on m'avait touché moi, je me sens personnellement visé, ça me tue, quoi", avait-il confié à RTL la semaine dernière. « Cela veut dire que toute la France a été touchée ?», demande une des adolescentes. « Oui », lui répond un camarade. « Même l'Amérique nous a représentés, l'Allemagne aussi ! »
« Nous avons fait une minute de silence pour rendre hommage à Charlie Hebdo. Douze personnes sont mortes », explique un groupe de collégiens en classe de 4e de Taaone. Mercredi matin, les écoles et les établissements scolaires de Polynésie française étaient invités à observer « une minute de silence en mémoire des victimes des attentats des derniers jours à Paris » indique la présidence. «Cet événement ce n'est pas seulement une dizaine de personnes tuées à Paris. Cet événement a fait la une de tous les journaux dans le monde entier », a expliqué Guillaume Froeschel, principal du collège de Taaone, quelques secondes avant la minute de silence. « Aujourd'hui nous allons montrer que la liberté de s'exprimer est un droit absolu pour tout un chacun y compris vous les élèves. »
A 8 h 45, les 820 élèves du collège de Taaone se sont tus pendant une minute avant de chanter La Marseillaise, hymne national français.
Les élèves du fenua ont donc fait la minute de silence une semaine, jour pour jour, après l'attentat contre Charlie Hebdo. Mercredi dernier, vers 11h30 (heure de Paris), deux hommes ouvraient le feu au siège de Charlie Hebdo à Paris en pleine conférence de rédaction, criant "Allah akbar" et tuaient 12 personnes, dont huit collaborateurs de l'hebdomadaire satirique -parmi lesquels cinq dessinateurs- et deux policiers. Les tueurs depuis ont été identifiés: les frères Chérif et Saïd Kouachi, 32 et 34 ans, le premier étant un jihadiste condamné en 2008.
Des discussions en classe
Une semaine après, les collégiens se posent encore beaucoup de questions. « Dès que j'ai eu la circulaire de Madame la ministre, j'ai donné des instructions aux enseignants d'histoire-géographie pour que systématiquement, chacun y consacre un peu de son temps dans sa classe pour expliquer les événements et l'importance de la liberté d'expression », explique Guillaume Froeschel, principal du collège de Taaone.
Tous les collégiens de Taaone ont respecté la minute de silence et ont compris que c'était un « hommage » aux victimes. Mais qui est Charlie Hebdo ? « Un journaliste ? », hésite une élève de 4e. « Non, c'est un journal », complète sa camarade. « Des gens ont été tués parce qu'ils avaient fait des dessins du dieu des musulmans », ajoute une élève de 6e.
« Le caricaturiste te fait ta tête en plus gros »
Symbole d'une presse libre, fondeuse et anticléricale, l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, victime de l'attentat meurtrier, avait déjà été la cible ces dernières années de menaces et d'un incendie criminel après la publication de caricatures de Mahomet. « Une caricature, c'est quand quelqu'un te dessine, mais déformé », expliquent en groupe Marlealani, Gaspard, Mihiarii, Tauatea, Manua, Tautiare et Thomas, élèves de 4e. « Le caricaturiste te fait ta tête en plus gros. Il se moque. Pour eux, ces dessins étaient une insulte à leur Dieu. »
Parmi les élèves hier, certains portaient un panneau sur lequel était écrit « Je suis Charlie » ou « O Vau teie o Charlie ». Tous n'ont pas compris cette phrase, lancée par le directeur artistique et journaliste musical au magazine Stylist, devenue un étendard de la liberté. "Ce que je voulais dire, c'est que c'est comme si on m'avait touché moi, je me sens personnellement visé, ça me tue, quoi", avait-il confié à RTL la semaine dernière. « Cela veut dire que toute la France a été touchée ?», demande une des adolescentes. « Oui », lui répond un camarade. « Même l'Amérique nous a représentés, l'Allemagne aussi ! »
Pour cette minute de silence, la ministre de l'Education Nicole Sanquer et la députée Maina Sage étaient présentes.
Guillaume Froeschel, principal du collège de Taaone
« Des instructions ont été données aux enseignants d'histoire-géographie »
Avez-vous donné des consignes depuis la rentrée aux professeurs ?
Dès que j'ai eu la circulaire de Madame la ministre, j'ai donné des instructions aux enseignants d'histoire-géographie pour que systématiquement, chacun y consacre un peu de son temps dans sa classe pour expliquer les événements et l'importance de la liberté d'expression.
N'est-ce pas compliqué d'expliquer aux collégiens un événement qui s'est passé à plus de 17 000 kilomètres ?
C'est extrêmement compliqué. Le sentiment d'appartenance à la communauté française est parfois un petit peu ténu. On a eu des réactions d'élèves qui nous disaient : « Mais on est Tahitiens. On ne comprend pas trop ». On a donc aussi parlé des notions de respect, de non-violence et le droit de la liberté d'expression, qui sont des droits universels. On a aussi insisté sur la solidarité.
Quels mots utiliser pour parler de cet événement à des collégiens ?
Les mots les plus simples possibles et il faut peut-être aussi partir d'événements quotidiens comme dans les établissements scolaires aussi. L'établissement peut-être un lieu avec des violences.
Avez-vous donné des consignes depuis la rentrée aux professeurs ?
Dès que j'ai eu la circulaire de Madame la ministre, j'ai donné des instructions aux enseignants d'histoire-géographie pour que systématiquement, chacun y consacre un peu de son temps dans sa classe pour expliquer les événements et l'importance de la liberté d'expression.
N'est-ce pas compliqué d'expliquer aux collégiens un événement qui s'est passé à plus de 17 000 kilomètres ?
C'est extrêmement compliqué. Le sentiment d'appartenance à la communauté française est parfois un petit peu ténu. On a eu des réactions d'élèves qui nous disaient : « Mais on est Tahitiens. On ne comprend pas trop ». On a donc aussi parlé des notions de respect, de non-violence et le droit de la liberté d'expression, qui sont des droits universels. On a aussi insisté sur la solidarité.
Quels mots utiliser pour parler de cet événement à des collégiens ?
Les mots les plus simples possibles et il faut peut-être aussi partir d'événements quotidiens comme dans les établissements scolaires aussi. L'établissement peut-être un lieu avec des violences.