Crédit Stefanie Loos / AFP
Berlin, Allemagne | AFP | lundi 05/02/2024 - Le Premier ministre français Gabriel Attal a placé lundi son déplacement à Berlin sous le signe du "sursaut franco-allemand", convaincu que les deux pays doivent surmonter leurs "moments difficiles" pour faire barrage aux "populistes".
"On mesure la force de l'Europe à la solidité de l'amitié franco-allemande, que nos deux nations avancent ensemble et l'Europe accélère, se développe et retrouve ses habits de puissance; que nos deux nations se divisent et l'Europe tout entière hésite", a affirmé le chef du gouvernement français qui effectue à Berlin son premier déplacement à l'étranger depuis sa nomination.
S'exprimant devant la communauté française à l'ambassade de France, avant une rencontre avec le chancelier Olaf Scholz, il a mis en garde contre la "brèche de la division" entre les deux pays.
"C'est celle qu'attendent les populistes, celle dont se repaissent les extrêmes, guettant la moindre de nos différences pour flatter les plus bas instincts et tenter de saborder l'Europe", a-t-il souligné, alors que l'extrême droite est donnée favorite en France et dans d'autres pays aux élections européennes de juin.
Ne pas renoncer
Entre Paris et Berlin, les points de frictions sont nombreux, même si les responsables des deux pays affichent leur détermination à remettre la relation sur les rails, sur la question du marché de l'électricité, dont dépend la facture énergétique des ménages et entreprises en Europe, sur celle de la défense, de la place du nucléaire ou du pacte européen de stabilité budgétaire.
"Il y a toujours des moments difficiles dans la relation entre la France et l'Allemagne. Mais ces moments ne doivent jamais nous faire reculer" et "jamais nous faire renoncer", a ajouté Gabriel Attal, faisant écho au message envoyé par Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron qui s'étaient déjà efforcés de raffermir cette entente de raison lors d'un séminaire entre les deux gouvernements en octobre à Hambourg (nord de l'Allemagne).
Gabriel Attal s'est dit convaincu que le "sursaut européen sera un sursaut franco-allemand".
Nommé le 9 janvier, le chef du gouvernement âgé de 34 ans est attendu à la chancellerie pour un entretien en tête-à-tête avec Olaf Scholz, âgé de 65 ans. Les deux responsables tiendront ensuite une conférence de presse commune, puis dîneront avec leurs délégations à la chancellerie.
Ukraine et agriculteurs
"Ma génération n'a pas connu la guerre en Europe et sans doute a-t-elle trop souvent pris la paix pour un acquis", a souligné M. Attal devant la communauté française.
La guerre en Ukraine a mis à nu plusieurs divergences de fond sur l'alliance historique des deux pays, motrice de la construction européenne, de l'énergie aux programmes de coopération industrielle sur l'avion de combat et le char du futur.
Sur l'aide militaire à l'Ukraine, Olaf Scholz plaide pour son accroissement, visant sans la citer la France, première puissance militaire de l'UE.
Les nouvelles promesses d'aide occidentale à Kiev ont fortement ralenti, sur fond de dissensions politiques. Elles sont même tombées à leur plus bas niveau depuis le début de l'invasion russe, a calculé début décembre l'institut de recherche allemand Kiel Institute.
La France a été accusée de ne pas en faire assez, notamment en ne livrant pas d'avions de combat.
Le montant du soutien militaire français à l'Ukraine s'élève à 3,2 milliards d'euros, selon un rapport parlementaire publié en novembre.
Le Kiel Institute a lui établi un classement, contesté par Paris, qui comptabilise l'aide française à 540 millions d'euros jusqu'ici, loin derrière l'Allemagne (17,1 milliards), le Royaume-uni (6,6 milliards) et la Pologne (3 milliards).
MM. Attal et Scholz évoqueront également la crise agricole, qui touche leurs deux pays, même si en France les syndicats ont appelé à la levée des barrages après une série de concessions gouvernementales.
Malgré la fronde des agriculteurs, l'Allemagne reste favorable au projet d'accord commercial controversé entre l'UE et les pays latino-américains du Mercosur, auquel s'oppose la France.
Avant ce déplacement, Gabriel Attal a échappé sans surprise, dans la matinée, à une motion de censure déposée par la gauche à l'Assemblée nationale.
"On mesure la force de l'Europe à la solidité de l'amitié franco-allemande, que nos deux nations avancent ensemble et l'Europe accélère, se développe et retrouve ses habits de puissance; que nos deux nations se divisent et l'Europe tout entière hésite", a affirmé le chef du gouvernement français qui effectue à Berlin son premier déplacement à l'étranger depuis sa nomination.
S'exprimant devant la communauté française à l'ambassade de France, avant une rencontre avec le chancelier Olaf Scholz, il a mis en garde contre la "brèche de la division" entre les deux pays.
"C'est celle qu'attendent les populistes, celle dont se repaissent les extrêmes, guettant la moindre de nos différences pour flatter les plus bas instincts et tenter de saborder l'Europe", a-t-il souligné, alors que l'extrême droite est donnée favorite en France et dans d'autres pays aux élections européennes de juin.
Ne pas renoncer
Entre Paris et Berlin, les points de frictions sont nombreux, même si les responsables des deux pays affichent leur détermination à remettre la relation sur les rails, sur la question du marché de l'électricité, dont dépend la facture énergétique des ménages et entreprises en Europe, sur celle de la défense, de la place du nucléaire ou du pacte européen de stabilité budgétaire.
"Il y a toujours des moments difficiles dans la relation entre la France et l'Allemagne. Mais ces moments ne doivent jamais nous faire reculer" et "jamais nous faire renoncer", a ajouté Gabriel Attal, faisant écho au message envoyé par Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron qui s'étaient déjà efforcés de raffermir cette entente de raison lors d'un séminaire entre les deux gouvernements en octobre à Hambourg (nord de l'Allemagne).
Gabriel Attal s'est dit convaincu que le "sursaut européen sera un sursaut franco-allemand".
Nommé le 9 janvier, le chef du gouvernement âgé de 34 ans est attendu à la chancellerie pour un entretien en tête-à-tête avec Olaf Scholz, âgé de 65 ans. Les deux responsables tiendront ensuite une conférence de presse commune, puis dîneront avec leurs délégations à la chancellerie.
Ukraine et agriculteurs
"Ma génération n'a pas connu la guerre en Europe et sans doute a-t-elle trop souvent pris la paix pour un acquis", a souligné M. Attal devant la communauté française.
La guerre en Ukraine a mis à nu plusieurs divergences de fond sur l'alliance historique des deux pays, motrice de la construction européenne, de l'énergie aux programmes de coopération industrielle sur l'avion de combat et le char du futur.
Sur l'aide militaire à l'Ukraine, Olaf Scholz plaide pour son accroissement, visant sans la citer la France, première puissance militaire de l'UE.
Les nouvelles promesses d'aide occidentale à Kiev ont fortement ralenti, sur fond de dissensions politiques. Elles sont même tombées à leur plus bas niveau depuis le début de l'invasion russe, a calculé début décembre l'institut de recherche allemand Kiel Institute.
La France a été accusée de ne pas en faire assez, notamment en ne livrant pas d'avions de combat.
Le montant du soutien militaire français à l'Ukraine s'élève à 3,2 milliards d'euros, selon un rapport parlementaire publié en novembre.
Le Kiel Institute a lui établi un classement, contesté par Paris, qui comptabilise l'aide française à 540 millions d'euros jusqu'ici, loin derrière l'Allemagne (17,1 milliards), le Royaume-uni (6,6 milliards) et la Pologne (3 milliards).
MM. Attal et Scholz évoqueront également la crise agricole, qui touche leurs deux pays, même si en France les syndicats ont appelé à la levée des barrages après une série de concessions gouvernementales.
Malgré la fronde des agriculteurs, l'Allemagne reste favorable au projet d'accord commercial controversé entre l'UE et les pays latino-américains du Mercosur, auquel s'oppose la France.
Avant ce déplacement, Gabriel Attal a échappé sans surprise, dans la matinée, à une motion de censure déposée par la gauche à l'Assemblée nationale.