Assises : Macron vante « l’archipel de France »


PARIS, le 28 juin 2018. Lors de la restitution des Assises des Outre-mer, le président de la République a appelé à placer les Outre-mer « au cœur de la République ». Il a confirmé sa visite en Polynésie l’an prochain pour le sommet France-Océanie.

Avec Emmanuel Macron, la France redécouvre que le territoire national ne se limite pas aux frontières de l’Hexagone. Ce jeudi matin, le palais présidentiel à Paris accueillait la restitution des Assises des Outre-mer sous la forme du Livre bleu, qui devra guider la politique du gouvernement pour les Outre-mer durant le quinquennat. Un an après avoir été élu président de la République, Emmanuel Macron a saisi l’occasion pour exposer sa vision des outre-mer, qu’il a pris soin de placer au « cœur de la République et de la Nation ». Il évoque le Guyanais Gaston Monnerville, ancien président du Sénat, Michel Debré, premier ministre élu de La Réunion, et le bataillon du Pacifique qui a participé à la libération du Nord de la France, d’où est originaire le président. « Il y a un archipel de France », déclare Emmanuel Macron, en soulignant que la France est le pays qui possède le plus d’îles : « La France a une présence au monde qui est archipélagique. » Plutôt qu’une France jacobine et centralisée, il décrit « des territoires éclatés mais dont le centre n’est pas forcément Paris ».

Bien sûr, pour la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie, les enjeux des Assises sont particuliers, « en fonction de l’autonomie ». Pour la Polynésie, Emmanuel Macron a repris deux grands thèmes : le changement climatique et la nécessité d’assurer la continuité territoriale en matière de santé, d’éducation ou de numérique, « dans cet archipel des archipels ».

Parmi les annonces contenues dans le Livre bleu, notons la prolongation de la défiscalisation jusqu’en 2025, la création d’un fonds pour la préservation de la biodiversité ultramarine et la promesse d’un « un projet de loi pour les risques naturels outre-mer » l’année prochaine.
Emmanuel Macron a également évoqué en quelques mots la question épineuse de la sur-rémunération des fonctionnaires. Il a posé un constat clair : « La sur-rémunération des uns crée la pauvreté des autres. Soyons lucides. » Mais il a immédiatement rappelé que la réforme de la sur-rémunération n’était « pas dans son programme » et qu’il « ne le fera pas ». Et d’ajouter en direction des élus : « A vous de vous en saisir, à terme. »
A l’issue du discours présidentiel, la députée Tapura Maina Sage était ravie. Elle s’est totalement retrouvée dans les mots employés par Emmanuel Macron. « Je l’ai remercié et félicité », explique-t-elle. Elle estime que depuis un an, le président de la République a « affiné son regard » sur les Outre-mer et a démontré « une totale prise de conscience de la spécificité unique de la Polynésie ».
Emmanuel Macron a confirmé sa présence l’an prochain en Polynésie pour le sommet France-Océanie.

Rédigé par Serge Massau, à Paris le Jeudi 28 Juin 2018 à 10:35 | Lu 4530 fois