Assemblée : les élus convoqués en session extraordinaire dès jeudi


PAPEETE, 11 février 2018 - Une session extraordinaire de l’assemblée de la Polynésie française est convoquée ce jeudi 15 pour une durée d’un mois maximum. Pour l’instant, 26 projets de texte sont à l’ordre du jour.

Projet de loi réglementant la profession d’expert-comptable ; projet de loi modifiant la réglementation du commerce des boissons ; projet de loi modifiant le statut des commissaires-priseurs ; réforme du code de la concurrence visant à réduire le champ d’activité de l’Autorité polynésienne de la concurrence ; adoption de la politique sectorielle de la pêche : la convocation transmise à l’Assemblée le 6 février dernier par le président Edouard Fritch établit un ordre du jour de 26 projets de textes pour une session extraordinaire qui ne pourra excéder une durée de 30 jours. La première séance aura lieu jeudi 15 février.
Il s’agit pour le gouvernement de programmer l’adoption d’une dernière salve de mesures réglementaires avant les Territoriales du 22 avril 2018. La prochaine session ordinaire débutera mi-mai en présence d’une assemblée de représentants polynésiens entièrement renouvelée à la suite de ce scrutin. Le gouvernement profite avant cela de la majorité de 33 élus sur 57 qui est aujourd’hui acquise à sa cause.
Un projet de loi manque cependant aujourd’hui à la liste des 26 projets transmis à la chambre parlementaire locale : celui établissant la réforme du système de retraites par répartition. Le texte ne pourra pas être transmis à l’assemblée avant la semaine prochaine. Il n’est toujours pas validé en Conseil des ministres et ne pourra l’être au plus tôt que mercredi 14 février.
La raison invoquée pour justifier sa non-présentation lors du dernier CM est l’absence du ministre de la santé, actuellement en mission à Paris.

Les retraites en ligne de mire

Le texte sera inscrit ajouté à l’ordre du jour de la session extraordinaire, nous assure-t-on au gouvernement. "On ne peut pas continuer à mettre de côté un dossier que les gouvernements précédents ont feint de traiter. Cela abouti aujourd’hui sur des déficits en milliards de francs", a martelé le porte-parole du gouvernement, mercredi en assurant que dans l’exécutif "on espère bien" que le texte sera voté avant la mi-mars, date de la fin de la session extraordinaire.

Un préavis de grève a été déposé vendredi matin, avec échéance au 15 février, par une intersyndicale ouvrière ultra-représentative constituée des centrales CSTP/FO, O Oe To Oe Rima, CSIP, Otahi rejoints par la Confédération des agents communaux de Polynésie français (Cosac) en fin de semaine.
Les syndicats de travailleurs demandent l’abandon pur et simple du projet de loi de réforme des retraites. Ils se disent prêts à engager une discussion avec le gouvernement pour une réforme globale du système de protection sociale généralisée (PSG), où selon eux près de 4,5 milliards de francs d'économies à réaliser dans le secteur de la santé permettraient de combler le déficit des retraites sans bouger les curseurs du système d’assurance vieillesse.

Vendredi matin, les deux syndicats patronaux se sont officiellement désolidarisés de la plateforme créée fin novembre avec les syndicats ouvriers. Ils se disent "animés par un vœu d’arbitrage juste et responsable pour trouver des solutions permettant de garantir l’équilibre et la pérennité du régime de retraite en mesurant au mieux l’impact financier sur les entreprises et les salariés" et dénoncent une "action menée par une intersyndicale en déficit de propositions dont les arguments se résument à l’opposition et l’obstruction".

Une défection qui prive le mouvement contestataire, aujourd'hui porté par les seuls syndicats ouvrier, d'une part importante de sa force de dissuasion. Reste maintenant à voir quelle mobilisation les syndicats grévistes parviendront à mettre en avant ce jeudi dès 7 heures, place Tarahoi. Ils espèrent 10 000 personnes...

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Dimanche 11 Février 2018 à 11:00 | Lu 1898 fois