Assemblée de Polynésie : jeux de mots autour de l'autonomie


PAPEETE, jeudi 3 octobre 2013. Les élus territoriaux polynésiens se sont retrouvés ce jeudi en séance plénière à l'assemblée de Polynésie française pour une nouvelle séance de la session budgétaire. Une séance consacrée essentiellement à l'approbation des comptes 2012 de divers établissements publics ou institutions du Pays. En ouverture toutefois, les élus territoriaux ont pu soumettre des questions orales au gouvernement présent sur sa tribune.

Dans sa question orale au gouvernement, le groupe d’opposition UPLD faisait le parallèle entre l’inscription de la Nouvelle Calédonie sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU depuis 1986 et l’effacement au mois d’août dernier, par l’Etat, de sa dette de 34 milliards de Fcfp, et montrait donc ce territoire en exemple à suivre pour la Polynésie française. Antony Géros concluait sa question orale par ses mots «après 36 ans de tractation la réinscription de Maohi Nui sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU est le seul vrai outil qui va permettre au Pays de sortir de la crise et de présenter une stratégie de développement».

Mais le président du groupe UPLD de l’assemblée de Polynésie a reçu en retour une réponse cinglante du président du Pays, Gaston Flosse. En effet, la question «orale» étant dans les faits «écrite» et soumise avant la session plénière au gouvernement, l’élu UPLD a eu droit de la part de son adversaire à un exercice de style, car le texte écrit par l’UPLD faisait mention, par lapsus, de la «réinscription de Maohi Nui sur la liste des territoires autonomes». Un point de vue dû à une faute de frappe, qui a fait se réjouir le président du Pays. «Cette autonomie M. Géros, elle a été conquise par les Polynésiens, puis une fois acquise, elle a encore été développée (…) Et c’est parce que notre Pays est autonome qu’il est inutile d’aller solliciter auprès d’instances internationales sa réinscription sur la liste des territoires non autonomes (…) En vérité, vous n’avez pas réussi à vous «décoloniser» vous-même en ne sachant même pas utiliser les instruments que l’autonomie vous donnait. Le seul instrument que vous aviez vraiment utilisé, c’est le taparu politique auprès de la France au nom d’une solidarité nationale que vous rejetez pourtant».

PR à UPLD-QO territoire autonome-version définitive.doc  (45 Ko)


Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 3 Octobre 2013 à 15:07 | Lu 1960 fois