Assemblée de Polynésie : Marcel Tuihani compare Gaston Flosse et Pouvana'a a Oopa


Marcel Tuihani, lundi 15 septembre 2014 après son élection à la présidence de l'Assemblée de Polynésie française
PAPEETE, le 18 septembre 2014. L'ouverture de la session budgétaire à l'Assemblée de Polynésie ce jeudi matin a permis à son nouveau président Marcel Tuihani, élu depuis trois jours à peine au perchoir territorial, de prononcer un discours solennel.
Un discours au cours duquel cet ancien ministre porte-parole du gouvernement de Gaston Flosse s'affirme en lignée directe avec celui qui vient d'être déchu de tous ses mandats locaux et également de son siège de sénateur.

La tonalité est d'abord à l'hommage : comme il ne peut pas citer le nom de Gaston Flosse tout seul, Marcel Tuihani a l'habileté de lancer un message de reconnaissance envers tous les anciens Présidents de Polynésie française en commençant par celui qui lui est le plus cher. Et c’est donc à Gaston Flosse que va l’essentiel de son discours. «Quand on a consacré sa vie entière à la politique ; quand on a consacré sa vie entière à bâtir la Polynésie moderne et ouverte au monde avec ses propres convictions politiques ; quand on a consacré sa vie à défendre la France et la République, ici et sur la scène internationale ; quand on a été au moins un maire, un député, un député européen, un sénateur, un ministre de la République, et un Président de la Polynésie française, notre devoir à tous est de respecter le travail accompli».

Marcel Tuihani va encore plus loin et fait le lien entre Gaston Flosse et Pouvana’a a Oopa et leur destin d’hommes politiques interrompus en plein essor. «Je retiens que la Ve République, par deux fois seulement dans son histoire, a déchu un sénateur de ses mandats en Outre Mer. Tous les deux sont Polynésiens : Pouvana'a a Oopa fut le premier, et Gaston Flosse est le second».
Ce faisant, Marcel Tuihani commet une erreur historique. Lorsqu’il est déchu de son mandat national en mai 1960, Pouvana’a a Oopa n’est pas sénateur de la Polynésie, mais député. Il ne sera élu sénateur qu’à son retour d’exil en 1971, poste qu’il occupa jusqu’à sa mort en 1977. Par ce discours, Marcel Tuihani s’affirme complètement dans la droite lignée de Gaston Flosse.

Pour revenir au présent et à son nouveau rôle de président de l’Assemblée de Polynésie, on perçoit également une tonalité nouvelle. Marcel Tuihani rappelle que l’Assemblée territoriale est le siège réel de la démocratie locale. S’adressant à ses collègues du gouvernement il insiste : «Je leur rappelle que leur légitimé est ici, dans la force souveraine des élus que nous sommes».

On sent poindre également une volonté nouvelle que le pouvoir législatif polynésien s’exprime par lui-même, en dehors de l’approbation ou de l’amendement des seuls textes en provenance du gouvernement. «Notre institution est dotée de prérogatives renforcées qui font d’elle un véritable pouvoir législatif aux côtés de l’exécutif. Elle n’est plus une chambre d’enregistrement, ce qu’on lui a trop souvent reproché dans le passé ; elle est désormais une force de proposition, et elle peut amender les textes proposés par le gouvernement, dans le souci de les améliorer».

Pour lire le discours en entier de Marcel Tuihani, CLIQUER ICI

Après les discours officiels prononcés pour l'ouverture de la session budgétaire, les différentes commissions et le bureau de l'Assemblée de Polynésie française ont été constitués.

Pour connaitre la composition du bureau, CLIQUER ICI

Pour connaitre la composition de la commission permanente, CLIQUER ICI

Pour connaitre la composition des commissions législatives, CLIQUER ICI

Pour connaitre la composition de la commission de contrôle budgétaire et financier, CLIQUER ICI

Pour connaitre la composition de la commission de préparation du budget de l'assemblée, CLIQUER ICI

Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 18 Septembre 2014 à 10:52 | Lu 3457 fois