Tahiti, le 9 avril 2025 - Du 24 au 26 avril prochains, dans les jardins du Musée de Tahiti et des îles, Te Pū 'ohipa rima'ī organise le premier marché des matières premières de l'artisanat traditionnel. Un événement qui traduit la volonté du ministère de tutelle de renforcer les réseaux de vente et d'achat de ces produits locaux, de revaloriser ces derniers, ainsi que les métiers et savoir-faire du secteur. L'occasion également de sensibiliser le grand public aux différentes problématiques du milieu au travers d'activités et d'animation diverses.
Si les défis sont nombreux pour l'artisanat local, ils sont surtout méconnus des consommateurs, souvent dans l'incompréhension face aux prix exorbitants de certains produits. Un constat préoccupant, qui traduit la conjoncture d'un secteur en crise, et dont le service de l'artisanat traditionnel s'est saisi : “Nous avons mis en place ce marché des matières premières afin de reprendre un peu la création artisanale à sa base, c'est-à-dire la matière”, explique Vaiana Giraud, cheffe de service au Te Pū 'ohipa rima'ī. “C'est un sujet important et transversal puisqu’à tous les niveaux dans le secteur on rencontre des problématiques, que ce soit sur le pae'ore, le bois, la nacre ou encore bien d'autres produits. Il s'agit donc pour nous de sensibiliser d'une part, mais aussi de créer des réseaux économiques. Bien souvent, des costumiers, des chefs de groupe, ont des difficultés pour trouver certaines matières car elles se font plus rares et on ne sait plus où les commander. Nous sommes vraiment dans l'idée de mettre en relation les acheteurs et les artisans qui produisent de la matière, de faciliter cette relation, tout en sensibilisant les scolaires et le grand public sur ces enjeux. Il faut expliquer pourquoi tel ou tel produit coûte cher, etc.”
Une initiative saluée par les artisans, souvent seuls face à leurs déboires et incompris du grand public. À l'exemple de Kihi Tuiho, à la tête de Āu'a Tahiti, spécialisée dans la confection de bols en noix de coco : “Cette année nous allons fêter nos cinq ans”, témoigne l'entrepreneuse. “Et trouver des noix de coco favorables à la création de nos bols a été notre plus grosse problématique. Cela paraît tout bête, on en a à profusion, mais il fallait finalement sélectionner des types de coco pour que le socle soit plus ou moins plat, afin que les bols restent stables. Nous avons mis un an et demi pour trouver un fournisseur constant qui puisse nous fournir toutes les semaines. Nous avons essayé de travailler avec les coopératives qui font du lait de coco ou ce genre de choses, mais les déchets qui sortent de là ne sont pas du tout adaptés à ce que l'on souhaite faire. Ce n'est pas coupé assez droit, il y a des fissures… il y avait donc encore plus de travail à faire. Nous avons dû nous-mêmes créer toute la filière.”
Un marché pour les professionnels mais une découverte pour tous
Outre la volonté de faciliter et favoriser les relations entre l'offre et la demande du secteur, le premier marché des matières premières de l'artisanat se veut aussi et surtout une occasion unique de faire connaître ces produits, savoir-faire, et métiers. Imaginé comme un village, ce marché sera organisé en différents espaces thématiques afin de permettre au grand public et aux scolaires d'échanger, “réseauter”, apprendre, s'amuser et s'informer.
Concrètement, 16 artisans traditionnels spécialisés seront présents à l'espace Matières premières et proposeront à la vente des coquillages, fibres, pae'ore, nī'au, nacres, graines, tapa, etc. Un espace Découverte sera mis en place afin de présenter les matières plus rares et celles qui n'ont pas pu être représentées. À l'exemple du roseau des montagnes, la fibre de bambou, certains bois, etc. Un espace Sensibilisation permettra aux professionnels et associations de mettre la lumière sur l'importance du développement durable de cette filière et de la pérennisation des ressources. Et enfin, un espace Démonstration sera centré sur la découverte et la préparation des matières premières, et amènera le public à découvrir – ou redécouvrir – des matières rares ou requérant une grande précision technique telles que le mautini ou le nī'au blanc. Des ateliers Découverte, payants, seront également organisés afin que les visiteurs puissent prendre connaissance de toute la chaîne de production d'un objet artisanal. De la cueillette des graines à l'assemblage d'un bracelet, ou encore de la mise en terre d'un plant de pandanus au tressage d'un panier marché. Les artisans expliqueront au public tout le travail réalisé derrière la confection de chaque objet réalisé. Pour mieux comprendre un produit, encore faut-il avoir conscience du travail qu'il représente !
Si les défis sont nombreux pour l'artisanat local, ils sont surtout méconnus des consommateurs, souvent dans l'incompréhension face aux prix exorbitants de certains produits. Un constat préoccupant, qui traduit la conjoncture d'un secteur en crise, et dont le service de l'artisanat traditionnel s'est saisi : “Nous avons mis en place ce marché des matières premières afin de reprendre un peu la création artisanale à sa base, c'est-à-dire la matière”, explique Vaiana Giraud, cheffe de service au Te Pū 'ohipa rima'ī. “C'est un sujet important et transversal puisqu’à tous les niveaux dans le secteur on rencontre des problématiques, que ce soit sur le pae'ore, le bois, la nacre ou encore bien d'autres produits. Il s'agit donc pour nous de sensibiliser d'une part, mais aussi de créer des réseaux économiques. Bien souvent, des costumiers, des chefs de groupe, ont des difficultés pour trouver certaines matières car elles se font plus rares et on ne sait plus où les commander. Nous sommes vraiment dans l'idée de mettre en relation les acheteurs et les artisans qui produisent de la matière, de faciliter cette relation, tout en sensibilisant les scolaires et le grand public sur ces enjeux. Il faut expliquer pourquoi tel ou tel produit coûte cher, etc.”
Une initiative saluée par les artisans, souvent seuls face à leurs déboires et incompris du grand public. À l'exemple de Kihi Tuiho, à la tête de Āu'a Tahiti, spécialisée dans la confection de bols en noix de coco : “Cette année nous allons fêter nos cinq ans”, témoigne l'entrepreneuse. “Et trouver des noix de coco favorables à la création de nos bols a été notre plus grosse problématique. Cela paraît tout bête, on en a à profusion, mais il fallait finalement sélectionner des types de coco pour que le socle soit plus ou moins plat, afin que les bols restent stables. Nous avons mis un an et demi pour trouver un fournisseur constant qui puisse nous fournir toutes les semaines. Nous avons essayé de travailler avec les coopératives qui font du lait de coco ou ce genre de choses, mais les déchets qui sortent de là ne sont pas du tout adaptés à ce que l'on souhaite faire. Ce n'est pas coupé assez droit, il y a des fissures… il y avait donc encore plus de travail à faire. Nous avons dû nous-mêmes créer toute la filière.”
Un marché pour les professionnels mais une découverte pour tous
Outre la volonté de faciliter et favoriser les relations entre l'offre et la demande du secteur, le premier marché des matières premières de l'artisanat se veut aussi et surtout une occasion unique de faire connaître ces produits, savoir-faire, et métiers. Imaginé comme un village, ce marché sera organisé en différents espaces thématiques afin de permettre au grand public et aux scolaires d'échanger, “réseauter”, apprendre, s'amuser et s'informer.
Concrètement, 16 artisans traditionnels spécialisés seront présents à l'espace Matières premières et proposeront à la vente des coquillages, fibres, pae'ore, nī'au, nacres, graines, tapa, etc. Un espace Découverte sera mis en place afin de présenter les matières plus rares et celles qui n'ont pas pu être représentées. À l'exemple du roseau des montagnes, la fibre de bambou, certains bois, etc. Un espace Sensibilisation permettra aux professionnels et associations de mettre la lumière sur l'importance du développement durable de cette filière et de la pérennisation des ressources. Et enfin, un espace Démonstration sera centré sur la découverte et la préparation des matières premières, et amènera le public à découvrir – ou redécouvrir – des matières rares ou requérant une grande précision technique telles que le mautini ou le nī'au blanc. Des ateliers Découverte, payants, seront également organisés afin que les visiteurs puissent prendre connaissance de toute la chaîne de production d'un objet artisanal. De la cueillette des graines à l'assemblage d'un bracelet, ou encore de la mise en terre d'un plant de pandanus au tressage d'un panier marché. Les artisans expliqueront au public tout le travail réalisé derrière la confection de chaque objet réalisé. Pour mieux comprendre un produit, encore faut-il avoir conscience du travail qu'il représente !
Présentation de la mallette pédagogique de l'artisanat traditionnel
Ce mercredi, le ministère en charge de l'artisanat et le service de l'artisanat traditionnel ont présenté à l'occasion d'une conférence de presse “La mallette pédagogique de l'artisanat traditionnel”, composée d'une matériauthèque de l'artisanat et d'un jeu de société. La première composante ayant pour but de présenter les différents matériaux de l'artisanat afin de sensibiliser les enfants à leur fragilité et aux enjeux qui y sont liés. Les utilisateurs pourront notamment découvrir la zone géographique et des données scientifiques concernant plusieurs matériaux de l’artisanat, ainsi que leur préparation et les objets qu'il est possible de réaliser avec. Quant au jeu de société, intitulé Tere o te rima'ī, il apporte une dimension ludique à la découverte des savoir-faire traditionnels. Les deux projets seront présentés à l'occasion du premier marché des matières premières de l'artisanat, du 24 au 26 avril 2025 au Musée de Tahiti et des Îles à Puanaauia.
Ce mercredi, le ministère en charge de l'artisanat et le service de l'artisanat traditionnel ont présenté à l'occasion d'une conférence de presse “La mallette pédagogique de l'artisanat traditionnel”, composée d'une matériauthèque de l'artisanat et d'un jeu de société. La première composante ayant pour but de présenter les différents matériaux de l'artisanat afin de sensibiliser les enfants à leur fragilité et aux enjeux qui y sont liés. Les utilisateurs pourront notamment découvrir la zone géographique et des données scientifiques concernant plusieurs matériaux de l’artisanat, ainsi que leur préparation et les objets qu'il est possible de réaliser avec. Quant au jeu de société, intitulé Tere o te rima'ī, il apporte une dimension ludique à la découverte des savoir-faire traditionnels. Les deux projets seront présentés à l'occasion du premier marché des matières premières de l'artisanat, du 24 au 26 avril 2025 au Musée de Tahiti et des Îles à Puanaauia.