PAPEETE, le 17 juin 23014 - La Sculpture sur os est un art à part entière. Les Îles Marquises comptent une vingtaine d’artisans spécialisés dans cette matière et Rito Teiefitu de l’île de Tahuata en fait partie. Pour l’évènement Eo Himene, il avait été invité à exposer ses superbes flûtes en os de cheval et de bœufs.
Rito Teiefitu descend d’une longue lignée d’artistes et de « gens » de la terre, des cultivateurs. Dans sa jeunesse, il a tout fait. Cet enfant du pays de « l’aurore » (qui est la signification du nom de l’île, Tahuata) a grandi dans la nature parmi les chevaux et les chèvres. Les vallées des villages de Vaitahu (village principal), Hapatoni, Hanatetena et Motopu n’ont plus de secret pour lui, comme d’ailleurs pour tous les habitants de cette petite île découverte en 1595 par le navigateur portugais Alvaro Di Mendǎna.
Os de bœufs et de porcs
Il y a trois ans, il décide de se lancer dans la sculpture sur os, comme ses aînés tels que Teiki Barsinas. Il commence tout d’abord par se familiariser avec les différents styles d’os qu’il trouve ici et là, au gré de ses déplacements dans les vallées profondes et étroites de Vaitahu. « Je trouve de tout là où j’habite. » nous a-t-il confié. Sa maison se situe à une centaine de mètre d’une belle forêt de manguiers et d’acacias, le lieu privilégié des chèvres et des cochons sauvages. Ayant été chasseur lui-même, Rito connait exactement les endroits où il est sûr de trouver des squelettes d’animaux. Mais parfois, c’est lors de fêtes où des bêtes sont abattues, qu’il trouve des os « de toute beauté. » Les os de pattes semblent être les meilleures parties de l’animal du fait de leur épaisseur.
« Travailler l’os n’est pas si simple que cela. Il faut savoir manier la machine qui sert à sculpter et surtout savoir choisir les fraises. (les mèches : ndlr)» expliquet-t’il avec sérieux. Effectivement, le processus de sculpture d’un os de porc sauvage va différer de celui réservé à un os de chèvre par exemple. L’un est plus solide et peut donc supporter plusieurs couches de traitement tandisque pour le second, l’artisan ne pourra creuser qu’un seule, voire deux fois au grand maximum pour éviter de briser l’os. Du nombre de « creusement » dépendra également la qualité du produit fini. Rito travaille par étape et n’insiste jamais trop lorsqu’il fabrique ses objets artisanaux, comme les superbes flûtes nasales de 18 cm de long. « Je prends mon temps ! ». L’artiste est à l’image de la réputation de l’archipel, à savoir qu’ici il faut savoir prendre son temps. Ce qui est souvent considéré comme de la nonchalance s’apparente plutôt à une volonté de parfaire les choses. Pour s’en convaincre, il suffit juste d’observer les « kīpo » (fruitiers), les tiki, les pics cheveux et autres colliers ornés de motifs tribaux d’une époque révolue mais toujours présente dans tous les esprits.
Rito Teiefitu descend d’une longue lignée d’artistes et de « gens » de la terre, des cultivateurs. Dans sa jeunesse, il a tout fait. Cet enfant du pays de « l’aurore » (qui est la signification du nom de l’île, Tahuata) a grandi dans la nature parmi les chevaux et les chèvres. Les vallées des villages de Vaitahu (village principal), Hapatoni, Hanatetena et Motopu n’ont plus de secret pour lui, comme d’ailleurs pour tous les habitants de cette petite île découverte en 1595 par le navigateur portugais Alvaro Di Mendǎna.
Os de bœufs et de porcs
Il y a trois ans, il décide de se lancer dans la sculpture sur os, comme ses aînés tels que Teiki Barsinas. Il commence tout d’abord par se familiariser avec les différents styles d’os qu’il trouve ici et là, au gré de ses déplacements dans les vallées profondes et étroites de Vaitahu. « Je trouve de tout là où j’habite. » nous a-t-il confié. Sa maison se situe à une centaine de mètre d’une belle forêt de manguiers et d’acacias, le lieu privilégié des chèvres et des cochons sauvages. Ayant été chasseur lui-même, Rito connait exactement les endroits où il est sûr de trouver des squelettes d’animaux. Mais parfois, c’est lors de fêtes où des bêtes sont abattues, qu’il trouve des os « de toute beauté. » Les os de pattes semblent être les meilleures parties de l’animal du fait de leur épaisseur.
« Travailler l’os n’est pas si simple que cela. Il faut savoir manier la machine qui sert à sculpter et surtout savoir choisir les fraises. (les mèches : ndlr)» expliquet-t’il avec sérieux. Effectivement, le processus de sculpture d’un os de porc sauvage va différer de celui réservé à un os de chèvre par exemple. L’un est plus solide et peut donc supporter plusieurs couches de traitement tandisque pour le second, l’artisan ne pourra creuser qu’un seule, voire deux fois au grand maximum pour éviter de briser l’os. Du nombre de « creusement » dépendra également la qualité du produit fini. Rito travaille par étape et n’insiste jamais trop lorsqu’il fabrique ses objets artisanaux, comme les superbes flûtes nasales de 18 cm de long. « Je prends mon temps ! ». L’artiste est à l’image de la réputation de l’archipel, à savoir qu’ici il faut savoir prendre son temps. Ce qui est souvent considéré comme de la nonchalance s’apparente plutôt à une volonté de parfaire les choses. Pour s’en convaincre, il suffit juste d’observer les « kīpo » (fruitiers), les tiki, les pics cheveux et autres colliers ornés de motifs tribaux d’une époque révolue mais toujours présente dans tous les esprits.
Des flûtes nasales comme il en existait encore au milieu du 18ème siècle.
De Tahuata à Nuku Hiva
Rito a donc fait partie des artisans de la zone sud de l’archipel marquisien, à avoir été invité par le comité organisateur du Festival Eo Himene, pour exposer ses merveilles. Une fois sur place, c’est-à-dire sur la place Temehea du village de Taiohaè, il n’a pas pu s’empêcher d’être submergé par une intense émotion, celle d’être sur l’une des plus belles plateformes sacrées de l’île de Nuku Hiva. Un lieu mythique pour les marquisiens. Et lorsqu’un touriste vient lui rendre visite dans son stand, il leur joue un air ancien avec ses flûtes, charmant ses auditeurs.
Au vu du travail minutieux de l’artisan, le prix de l’objet (variant entre 15 et 35 000 fcp) semblait tout à fait raisonnable. « La moindre courbe semble avoir toujours existé sur cet os. Les yeux des tiki vous regardent presque. C’est effarant. Ça vaut le prix ! » a concédé un touriste français présent lors du Festival Eo Himene. Même après son retour sur son île natale, Rito continue de jouer des airs ancestraux qui rappellent ô combien la culture ancienne est encore bien présente chez lui, en 2014. Lorsque l’Aranui jette l’ancre dans la baie de Vaitahu (village principal de l’île de Tahuata), il est également de la partie pour présenter de nouveaux objets différents et uniques. « Pour moi, je veux que chaque acheteur reparte avec une œuvre qui lui appartient et qui n’existera plus, même ici chez moi. » conclue-t’il avec une certaine nostalgie. Pour le trouver, il suffit d’appeler à la mairie de l’île Tahuata au 929 219.
TP
Rito a donc fait partie des artisans de la zone sud de l’archipel marquisien, à avoir été invité par le comité organisateur du Festival Eo Himene, pour exposer ses merveilles. Une fois sur place, c’est-à-dire sur la place Temehea du village de Taiohaè, il n’a pas pu s’empêcher d’être submergé par une intense émotion, celle d’être sur l’une des plus belles plateformes sacrées de l’île de Nuku Hiva. Un lieu mythique pour les marquisiens. Et lorsqu’un touriste vient lui rendre visite dans son stand, il leur joue un air ancien avec ses flûtes, charmant ses auditeurs.
Au vu du travail minutieux de l’artisan, le prix de l’objet (variant entre 15 et 35 000 fcp) semblait tout à fait raisonnable. « La moindre courbe semble avoir toujours existé sur cet os. Les yeux des tiki vous regardent presque. C’est effarant. Ça vaut le prix ! » a concédé un touriste français présent lors du Festival Eo Himene. Même après son retour sur son île natale, Rito continue de jouer des airs ancestraux qui rappellent ô combien la culture ancienne est encore bien présente chez lui, en 2014. Lorsque l’Aranui jette l’ancre dans la baie de Vaitahu (village principal de l’île de Tahuata), il est également de la partie pour présenter de nouveaux objets différents et uniques. « Pour moi, je veux que chaque acheteur reparte avec une œuvre qui lui appartient et qui n’existera plus, même ici chez moi. » conclue-t’il avec une certaine nostalgie. Pour le trouver, il suffit d’appeler à la mairie de l’île Tahuata au 929 219.
TP