PAPEETE, le 16 mai 2017- Si le showroom de la maison d’édition Au vent des îles, situé à Fare Ute – Papeava, est longtemps passé inaperçu, on ne pourra désormais plus le rater ! Cet espace d’exposition, de consultation et de vente vient de changer de peau en l’espace de deux jours. Une « pièce unique et culturelle » pare désormais la façade extérieure du local, réalisée par trois artistes polynésiens d’art urbain : Cher1, Enos et Spid. Trois graffeurs à la réputation déjà largement établie à Tahiti, qui ont relevé le défi lancé par l’éditeur à l’occasion du lancement de l’ouvrage d’Isabelle Esquevin, Tahitian Street Art, premier livre local abordant le sujet.
« L’art urbain en Polynésie suscite un véritable engouement auprès de la population, les jeunes en particulier. Et les artistes polynésiens méritent d’être mis en avant, ils ont de l’or entre les mains ! Forcément, on a essayé de faire le lien avec l’art urbain et la création en constatant que l’espace extérieur se prêtait à une telle performance. Le lien avec le sujet de la culture, véhiculé à la fois par l’art de rue et par le Livre sous toutes ses formes, est tout à fait complémentaire. En revanche, nous avons laissé carte blanche aux artistes… », précise l’auteure.
« L’art urbain en Polynésie suscite un véritable engouement auprès de la population, les jeunes en particulier. Et les artistes polynésiens méritent d’être mis en avant, ils ont de l’or entre les mains ! Forcément, on a essayé de faire le lien avec l’art urbain et la création en constatant que l’espace extérieur se prêtait à une telle performance. Le lien avec le sujet de la culture, véhiculé à la fois par l’art de rue et par le Livre sous toutes ses formes, est tout à fait complémentaire. En revanche, nous avons laissé carte blanche aux artistes… », précise l’auteure.
Rencontre avec les graffeurs pionniers de cet art de rue, membres du Crew TMK (pour The Ma’ohi King), composé de Tehapanui Vauche, alias Enos, Cher1 et Spid.
Comment avez-vous accueilli le projet d’Isabelle Esquevin, qui vous suit depuis plus de dix ans pour immortaliser vos œuvres ?
Cher1, pour l’ensemble du Crew : À vrai dire, c’est un projet qui lui appartient à part entière, nous ne sommes que la « matière » de son livre, à travers nos réalisations, au fil du temps. En plus de recenser nos créations, il y a un côté « histoire du graffiti », dans le monde et en Polynésie, qui va au-delà de notre approche individuelle. D’ailleurs, il est impossible de recenser toutes les pièces de tous les artistes, même s’il y en a de très représentatives dans le livre. Même s’il n’est pas exhaustif et que les pièces proposées ne sont pas forcément les plus notoires pour chaque artiste, ce livre a le mérite de ne pas prendre de parti envers tel ou tel graffeur et la qualité des photographies est impressionnante.
Comment vous êtes-vous approprié le projet d’habillage de la façade d’Au vent des îles ?
Vu les circonstances, c’est-à-dire dans le cadre du lancement du livre et le lien avec l’éditeur, on a voulu proposer une pièce qui soit représentative de la mouvance actuelle de l’art du graffiti et du Street Art, en lien avec la culture en Polynésie. Plus concrètement, on a pensé aux motifs traditionnels de la culture locale, que l’on a voulu associer à une personnalité issue du renouveau culturel moderne. En même temps, notre art est une composition évolutive, on se lance sans forcément maîtriser totalement la finalité de l’œuvre. « C’est le support qui parle pour moi », conclue Spid.
Et dans une telle performance, où vous êtes trois graffeurs à collaborer ensemble, qui fait quoi ?
Comme dans l’univers du graffiti et du Street Art, l’esprit de fraternité et de solidarité règne, le partage et les échanges priment. Ou plutôt, un long débat pour décider du sujet ! « Comme souvent, on a beaucoup réfléchi à ce qu’on allait proposer, on a préparé plein d’idées, changé mille fois de direction, pour finalement décider le matin même ! », confie Enos. Côté technique, Enos se charge de réaliser les portraits et les personnages, tandis que Cher1 et Spid s’occupent de l’habillage, des motifs et du décor de fond. Pour le portrait que l’on va réaliser, Enos commence par le tracé des contours du visage, puis passe au remplissage et on termine ensemble le reste, la couronne de tête, etc.
Cher1, pour l’ensemble du Crew : À vrai dire, c’est un projet qui lui appartient à part entière, nous ne sommes que la « matière » de son livre, à travers nos réalisations, au fil du temps. En plus de recenser nos créations, il y a un côté « histoire du graffiti », dans le monde et en Polynésie, qui va au-delà de notre approche individuelle. D’ailleurs, il est impossible de recenser toutes les pièces de tous les artistes, même s’il y en a de très représentatives dans le livre. Même s’il n’est pas exhaustif et que les pièces proposées ne sont pas forcément les plus notoires pour chaque artiste, ce livre a le mérite de ne pas prendre de parti envers tel ou tel graffeur et la qualité des photographies est impressionnante.
Comment vous êtes-vous approprié le projet d’habillage de la façade d’Au vent des îles ?
Vu les circonstances, c’est-à-dire dans le cadre du lancement du livre et le lien avec l’éditeur, on a voulu proposer une pièce qui soit représentative de la mouvance actuelle de l’art du graffiti et du Street Art, en lien avec la culture en Polynésie. Plus concrètement, on a pensé aux motifs traditionnels de la culture locale, que l’on a voulu associer à une personnalité issue du renouveau culturel moderne. En même temps, notre art est une composition évolutive, on se lance sans forcément maîtriser totalement la finalité de l’œuvre. « C’est le support qui parle pour moi », conclue Spid.
Et dans une telle performance, où vous êtes trois graffeurs à collaborer ensemble, qui fait quoi ?
Comme dans l’univers du graffiti et du Street Art, l’esprit de fraternité et de solidarité règne, le partage et les échanges priment. Ou plutôt, un long débat pour décider du sujet ! « Comme souvent, on a beaucoup réfléchi à ce qu’on allait proposer, on a préparé plein d’idées, changé mille fois de direction, pour finalement décider le matin même ! », confie Enos. Côté technique, Enos se charge de réaliser les portraits et les personnages, tandis que Cher1 et Spid s’occupent de l’habillage, des motifs et du décor de fond. Pour le portrait que l’on va réaliser, Enos commence par le tracé des contours du visage, puis passe au remplissage et on termine ensemble le reste, la couronne de tête, etc.
Pourquoi avoir choisi de représenter le portrait de Bobby Holcomb, sur fond de motifs traditionnels polynésiens ?
On voulait donner un angle culturel à notre pièce et on a pensé qu’il était important que cela soit incarné par une personnalité forte. Bobby s’est présenté spontanément, comme une évidence ! Il représente à la fois le renouveau culturel polynésien récent, un artiste polyvalent et charismatique. À l’image du Street Art, il porte en lui ce côté cosmopolite, moderne et ouvert à l’autre, il se pare de couleurs, respire la joie de vivre ! Et surtout, il est habité par l’esprit de la culture polynésienne, parfois plus que certains polynésiens. Et en même temps, il symbolise une forme de retour aux sources, c’est pour ça que l’on a choisi les motifs traditions pour habiller le fond de la pièce.
Pourquoi être parti sur une réalisation de type Street Art, plutôt que purement graffiti ?
À la base de la culture urbaine, représentée notamment par le hip-hop, le graffiti se limite au lettrage, à ne pas confondre avec le Street Art qui a un côté plus décoratif. On parle de « fresque » plutôt que de « pièce », on peut facilement introduire des personnages, des motifs, mais on sort du cadre du graffiti. Et pourtant, on ne peut pas envisager notre forme d’expression comme un art borné. Toutes les rencontres à l’occasion de performances, de voyages, d’échanges et de collaborations, nous amènent à envisager notre art comme une technique en perpétuelle évolution, telle un « art cosmopolite », non exclusif. De la même manière, la sensibilité des artistes évolue, on est peut-être moins dans la contestation, la clandestinité et l’illégalité qu’à nos débuts. Nos techniques se perfectionnent, s’enrichissent et sortent de leur cadre initial. Aujourd’hui, on en arrive même à se faire payer pour réaliser des œuvres !
On voulait donner un angle culturel à notre pièce et on a pensé qu’il était important que cela soit incarné par une personnalité forte. Bobby s’est présenté spontanément, comme une évidence ! Il représente à la fois le renouveau culturel polynésien récent, un artiste polyvalent et charismatique. À l’image du Street Art, il porte en lui ce côté cosmopolite, moderne et ouvert à l’autre, il se pare de couleurs, respire la joie de vivre ! Et surtout, il est habité par l’esprit de la culture polynésienne, parfois plus que certains polynésiens. Et en même temps, il symbolise une forme de retour aux sources, c’est pour ça que l’on a choisi les motifs traditions pour habiller le fond de la pièce.
Pourquoi être parti sur une réalisation de type Street Art, plutôt que purement graffiti ?
À la base de la culture urbaine, représentée notamment par le hip-hop, le graffiti se limite au lettrage, à ne pas confondre avec le Street Art qui a un côté plus décoratif. On parle de « fresque » plutôt que de « pièce », on peut facilement introduire des personnages, des motifs, mais on sort du cadre du graffiti. Et pourtant, on ne peut pas envisager notre forme d’expression comme un art borné. Toutes les rencontres à l’occasion de performances, de voyages, d’échanges et de collaborations, nous amènent à envisager notre art comme une technique en perpétuelle évolution, telle un « art cosmopolite », non exclusif. De la même manière, la sensibilité des artistes évolue, on est peut-être moins dans la contestation, la clandestinité et l’illégalité qu’à nos débuts. Nos techniques se perfectionnent, s’enrichissent et sortent de leur cadre initial. Aujourd’hui, on en arrive même à se faire payer pour réaliser des œuvres !
« Les idées fusent, fusionnent, à mesure des rencontres et des formes d’inspiration qui nous touchent », explique Enos.
L’œuvre est à contempler à Fare Ute – Papeava et sur la page Facebook de l’éditeur : https://www.facebook.com/au.vent.des.iles/
Découvrez les œuvres de TKM et suivez les graffeurs :
https://www.facebook.com/cher1graffititahiti/
https://www.instagram.com/explore/tags/cher1/
https://www.instagram.com/cher1_tahiti/
https://www.facebook.com/TehapanuiVauche/?fref=ts
Découvrez les œuvres de TKM et suivez les graffeurs :
https://www.facebook.com/cher1graffititahiti/
https://www.instagram.com/explore/tags/cher1/
https://www.instagram.com/cher1_tahiti/
https://www.facebook.com/TehapanuiVauche/?fref=ts
Tahitian Street Art
Introduction à l’histoire du graffiti dans le monde et rétrospective de l’évolution de cet art urbain en Polynésie depuis ses prémisses il y a plus de quinze ans, Tahitian Street Art livre 14 portraits des « magiciens de rue » à Tahiti. Disponible en librairies, au showroom de l’éditeur et dans vos points de vente habituels.
Ouvrage disponible en métropole et auprès des revendeurs en ligne (Fnac.com, Amazon, etc.), 224 pages, 4 700 Fcfp (39 euros).
Rendez-vous
Dédicace de l’ouvrage par Isabelle Esquevin et des graffeurs le samedi 20 mai de 9h à midi à la librairie Odyssey.
Plus d’informations sur l’ouvrage : http://www.auventdesiles.pf/catalogue/collections/culture-pacifique/tahitian-street-art/
Découvrez la performance en direct : https://www.facebook.com/au.vent.des.iles/
Ouvrage disponible en métropole et auprès des revendeurs en ligne (Fnac.com, Amazon, etc.), 224 pages, 4 700 Fcfp (39 euros).
Rendez-vous
Dédicace de l’ouvrage par Isabelle Esquevin et des graffeurs le samedi 20 mai de 9h à midi à la librairie Odyssey.
Plus d’informations sur l’ouvrage : http://www.auventdesiles.pf/catalogue/collections/culture-pacifique/tahitian-street-art/
Découvrez la performance en direct : https://www.facebook.com/au.vent.des.iles/