Arnaque, faux trafic d'ice et séquestration à la barre


Tahiti, le 15 mars 2023 - Six hommes et deux femmes ont été jugés par le tribunal correctionnel mardi dans le cadre d'une transaction d'ice qui avait mal tourné, la drogue ayant été remplacée par de l'acide citrique. Ils ont été condamnés à des peines comprises en dix mois de sursis et un an de prison ferme. 
 
Le tribunal correctionnel a jugé mardi huit prévenus dont six étaient poursuivis pour avoir séquestré une jeune femme, les deux autres individus étaient quant à eux uniquement poursuivis pour trafic d'ice. Cette affaire rocambolesque avait démarré le 30 janvier 2022 lorsqu'un jeune homme avait appelé les agents de la Direction territoriale de la police nationale (DTPN) pour leur expliquer que sa compagne avait été enlevée par plusieurs individus auxquels il avait vendu de l'ice. Il s'agissait en réalité d'acide citrique. Si les ravisseurs –quatre hommes et deux femmes– avaient été rapidement interpellés, l'enquête avait laissé apparaître que c'est le compagnon de la jeune femme qui était à l'origine de cette arnaque au “faux trafic”. 
 
L'individu, déjà connu de la justice, avait en effet décidé de conditionner de l'acide citrique dans quatre sachets qu'il avait ensuite revendus pour 500 000 Fcfp à deux hommes. S'apercevant qu'ils s'étaient fait arnaquer, ces derniers, ainsi que deux autres individus, s'étaient rendus au domicile de sa compagne et l'avaient attendue. Arrivée sur place, elle avait suivi les trafiquants qui l'avaient emmenée dans une voiture conduite par une femme. 
Elle avait finalement été retrouvée lorsque son concubin avait prévenu la DTPN. 
 
Mandats de dépôt requis
 
A la barre du tribunal correctionnel mardi, le compagnon de la victime a indiqué qu'il était consommateur d'ice depuis longtemps et que le jour des faits, il avait arnaqué ses co-prévenus pour pouvoir acheter de la méthamphétamine. L'homme a par ailleurs affirmé qu'il avait pris conscience que ce n'était pas “une bonne chose à faire”. Entendu à son tour, l'un des hommes qui avaient emmené la victime a exprimé des regrets et a évoqué une “grosse bêtise”. 
 
La jeune femme qui avait été “enlevée” par les trafiquants a quant à elle été relativement malmenée par les avocats de certains prévenus qui lui ont rappelé qu'elle n'avait subi aucune violence ni menace et qu'elle aurait eu l'occasion de partir puisque le petit groupe s'était arrêté à plusieurs reprises dont une fois dans un magasin. A la barre, elle a expliqué qu'elle comprenait à moitié les mis en cause puisque son compagnon les avait “arnaqués”. Au terme d'une journée d'audience, le procureur de la République a requis six mois de sursis à trois ans de prison ferme contre les huit mis en cause. Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné les prévenus à des peines comprises entre dix mois de sursis et un an de prison ferme. 

Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 15 Mars 2023 à 08:28 | Lu 1838 fois