Clarenntz Vernaudon et Thierry Pageau, les deux têtes d'affiche de l'affaire Pageau.
PAPEETE, le 5 août 2016 - Le procureur de la République a rendu son réquisitoire définitif dans cette tentaculaire affaire de fraude présumée à la défiscalisation, la plus importante en termes de préjudice après l'affaire Sofipac, jugée en fin d'année dernière. Quatorze prévenus pourraient se retrouver à la barre pour "escroquerie en bande organisée" si le juge d'instruction venait à se ranger à l'avis du parquet.
Après l'affaire Sofipac, jugée en fin d'année dernière, l'affaire Pageau est la plus vaste escroquerie présumée à la défiscalisation mise au jour par la justice en Polynésie française. Le préjudice estimé au cours de l'enquête, menée sur la période 2005-2010, porterait sur près de 2 milliards de francs pacifiques. Comme l'ont appris cette semaine nos confrères de la Dépêche de Tahiti, le dossier, bouclé, poursuit son chemin en vue du jugement de quatorze de ses protagonistes devant le tribunal correctionnel.
Le parquet de Papeete vient en effet de rendre son réquisitoire définitif, favorable à leur renvoi devant la juridiction pour des faits d'"escroquerie en bande organisée". Au juge d'instruction désormais de suivre, ou non, l'avis du procureur dans l'ordonnance qu'il s'apprête à rédiger et qui scellera le sort des mis en examen.
Fausses factures et dossiers bidons
L'affaire avait tiré son nom du principal mis en cause dans le dossier, Thierry Pageau, qui gérait localement et dans la région, à l'époque, différents cabinets de défiscalisation. Acquisition artificielle de biens inexistants (bateaux, véhicules, engins de chantier, matériaux de construction), fausses factures, prête-noms, des centaines de dossiers frauduleux avaient ainsi été montés pendant toutes ces années, avec la complicité présumée d'entrepreneurs et d'apporteurs d'affaires, pour abuser l'Etat et les financeurs métropolitains souhaitant bénéficier de la loi Girardin, ce dispositif de promotion des investissements outre-mer en échange de réductions d'impôts.
Mis en examen en mai 2011, Thierry Pageau avait passé 9 mois en détention provisoire à Nuutania dans le cadre de l'instruction de l'affaire. Autre personnalité emblématique de ce dossier : Clarenntz Vernaudon. Le maire de Taiarapu-Ouest, lui aussi mis en examen, avait passé 5 mois derrière les barreaux dans les premiers temps de l'enquête. Le tavana, proche de Pageau, est quant à lui soupçonné d'avoir profité du système pour l'achat frauduleux de deux bateaux en défiscalisation pour le compte d'une société dont il assurait la gérance, Taiarapu Marine Center. L'accusation relève également 12 millions de francs de rétrocessions perçus dans le cadre de ces montages financiers et qui auraient en partie été utilisés pour financer la construction de la maison de l'ancien représentant UPLD.
Selon nos confrères de La Dépêche et à titre d'exemples, un chef d'entreprise figurant au nombre des quatorze prévenus dont le parquet sollicite le renvoi en correctionnelle dans cette affaire de fraude à la défisc' aurait ainsi perçu plus de 161 millions de francs, de quoi financer son train de vie et alimenter les trésoreries de ses sociétés. La compagne de l'époque de Thierry Pageau, qui avait elle aussi effectué plusieurs mois de détention provisoire, avait quant à elle indiqué avoir fait l'acquisition de deux appartements en Australie et de plusieurs terrains au fenua grâce à cette manne financière.
Rappelons que tous les protagonistes de cette affaire bénéficient de la présomption d'innocence.
Après l'affaire Sofipac, jugée en fin d'année dernière, l'affaire Pageau est la plus vaste escroquerie présumée à la défiscalisation mise au jour par la justice en Polynésie française. Le préjudice estimé au cours de l'enquête, menée sur la période 2005-2010, porterait sur près de 2 milliards de francs pacifiques. Comme l'ont appris cette semaine nos confrères de la Dépêche de Tahiti, le dossier, bouclé, poursuit son chemin en vue du jugement de quatorze de ses protagonistes devant le tribunal correctionnel.
Le parquet de Papeete vient en effet de rendre son réquisitoire définitif, favorable à leur renvoi devant la juridiction pour des faits d'"escroquerie en bande organisée". Au juge d'instruction désormais de suivre, ou non, l'avis du procureur dans l'ordonnance qu'il s'apprête à rédiger et qui scellera le sort des mis en examen.
Fausses factures et dossiers bidons
L'affaire avait tiré son nom du principal mis en cause dans le dossier, Thierry Pageau, qui gérait localement et dans la région, à l'époque, différents cabinets de défiscalisation. Acquisition artificielle de biens inexistants (bateaux, véhicules, engins de chantier, matériaux de construction), fausses factures, prête-noms, des centaines de dossiers frauduleux avaient ainsi été montés pendant toutes ces années, avec la complicité présumée d'entrepreneurs et d'apporteurs d'affaires, pour abuser l'Etat et les financeurs métropolitains souhaitant bénéficier de la loi Girardin, ce dispositif de promotion des investissements outre-mer en échange de réductions d'impôts.
Mis en examen en mai 2011, Thierry Pageau avait passé 9 mois en détention provisoire à Nuutania dans le cadre de l'instruction de l'affaire. Autre personnalité emblématique de ce dossier : Clarenntz Vernaudon. Le maire de Taiarapu-Ouest, lui aussi mis en examen, avait passé 5 mois derrière les barreaux dans les premiers temps de l'enquête. Le tavana, proche de Pageau, est quant à lui soupçonné d'avoir profité du système pour l'achat frauduleux de deux bateaux en défiscalisation pour le compte d'une société dont il assurait la gérance, Taiarapu Marine Center. L'accusation relève également 12 millions de francs de rétrocessions perçus dans le cadre de ces montages financiers et qui auraient en partie été utilisés pour financer la construction de la maison de l'ancien représentant UPLD.
Selon nos confrères de La Dépêche et à titre d'exemples, un chef d'entreprise figurant au nombre des quatorze prévenus dont le parquet sollicite le renvoi en correctionnelle dans cette affaire de fraude à la défisc' aurait ainsi perçu plus de 161 millions de francs, de quoi financer son train de vie et alimenter les trésoreries de ses sociétés. La compagne de l'époque de Thierry Pageau, qui avait elle aussi effectué plusieurs mois de détention provisoire, avait quant à elle indiqué avoir fait l'acquisition de deux appartements en Australie et de plusieurs terrains au fenua grâce à cette manne financière.
Rappelons que tous les protagonistes de cette affaire bénéficient de la présomption d'innocence.