Argentine: les mails érotiques pas une preuve d'adultère "si on ne passe pas à la 3D"


BUENOS AIRES, 12 octobre 2011 (AFP) - Un tribunal argentin a estimé que des échanges de courriers électroniques à caractère érotique ne pouvaient pas constituer une preuve d'adultère parce qu'ils ne prouvaient pas que les interlocuteurs soient passés "à la 3D" (sic), selon une source judiciaire.

Pour prouver l'adultère, "l'échange de mots ou de messages chargés d'érotisme et de fantasmes entre les deux correspondants ne suffit pas puisque l'infidélité virtuelle, tant qu'elle ne passe pas à la 3D, ne constitue pas la rencontre charnelle qui qualifierait l'adultère", a estimé dans son jugement une chambre civile d'un tribunal de Buenos Aires.

La plainte avait été déposée par un homme en instance de divorce, qui reprochait à sa femme d'échanger des mails avec un homme en Amérique centrale.

"Etant donné que le contact charnel doit être prouvé et qu'il est aisé de falsifier des mails ou des textos, en eux-mêmes, ils ne sont pas suffisants comme preuve d'adultère", a souligné la cour.

"D'après moi, les moyens électroniques ne prouvent pas l'adultère mais ils peuvent prouver l'insulte", a commenté Osvaldo Ortemberg, un avocat spécialiste de la famille.

Selon le jugement, le plaignant a présenté au tribunal des mails comportant "des expressions à connotation amoureuse et parfois érotique" ainsi qu'une liste d'appels et l'envoi d'une commande.

L'épouse a contre-attaqué en affirmant que son mari l'avait trompée deux fois avec sa soeur ainsi qu'avec la femme d'un collègue de travail.

Au final, tous deux ont été reconnus coupables, mais d'insultes.

Rédigé par AFP le Jeudi 13 Octobre 2011 à 05:49 | Lu 515 fois