Aquakita veut construire un toboggan géant à Mahina


(photo d'illustration)
PAPEETE, le 21 mai 2015 - Les investisseurs mexicains du groupe Aquakita ont peut-être enfin trouvé le terrain idéal pour y construire un parc de loisir aquatique. Il se situe à Mahina, derrière le collège. Si tout se passe bien, le projet pourrait être réalisé dans les trois ans.


Un parc aquatique de 5 hectares à Hitimahana, commune de Mahina, entre le collège et le spot de kitesurf, ça vous dit ? Et bien à en croire des investisseurs en visite en Polynésie cette semaine, ce sera bientôt une réalité. Et sur la côte Est en plus ! Parmi les nombreuses attractions envisagées, le toboggan à capsule le plus haut du monde, à 35 mètres d'altitude, et une vague artificielle pour apprendre le surf.

Nous vous en parlions dès novembre dernier : Aquakita, le groupe mexicain leader des parcs de loisir aquatiques, cherche à investir en Polynésie. Et pas des petits investissements non plus, puisque l'entreprise a annoncé des montants à plusieurs milliards de francs.

Mais leurs ambitions piétinent depuis maintenant trois ans, s'échouant sur un écueil bien connu des projets en Polynésie : le foncier. Les Mexicains auront tour à tour été tentés de rejoindre le projet Tahiti Mahana Beach à Punaauia, mais les retards à l'allumage les ont découragés. Ils espéraient ensuite racheter et rénover l'hôtel du Tahara'a et y construire un toboggan géant descendant jusqu'à la mer, mais de gros problèmes juridiques ont émergé… De quoi désespérer.

7 hectares en bord de mer

Mais à l'occasion d'une visite en Polynésie du P-dg du groupe, "el Señor Don Javier Perez", une solution alternative et bien plus rapide semble avoir été trouvée. Il s'agit de 7 hectares de terrain en bord de plage, à Mahina, appartenant à TDF. Cet énorme jardin est pour l'instant occupé par un petit bâtiment technique et les gigantesques antennes de diffusion de la télévision. Un actif à un milliard de francs, que TDF est prêt à vendre… À condition de garder quelques centaines de mètres carrés pour son antenne.

Javier Perez, lui, est sous le charme. "Il nous faut plusieurs choses pour un parc : que le terrain soit plat, qu'il ait de la végétation… Et quoi de mieux qu'avoir la plage dans notre dos". Un petit problème, justement, est que la plage magnifique est occupée par quelques familles dans des maisons de tôles, mais la mairie se fait fort de les reloger avec l'aide du gouvernement… Par contre pour le reste, tout y est, avec des arbres aussi vieux que la commune, et le terrain offre aussi des vues magnifiques sur la montagne et les motu…

Le P-dg, qui se dit millionnaire "en sourires sur les visages des enfants", nous présente son groupe : "Nous nous dédions à créer et gérer des parcs aquatiques dans le monde entier. Depuis 30 ans nous en avons créé plus de 1000, dans 30 pays." Et pourquoi en créer un à Tahiti ? "Imaginez cette île… C'est ce qui lui manque, pour le tourisme que vous avez. Un groupe d'investisseurs a beaucoup travaillé depuis trois ans sur ce projet." Concernant la persévérance que ce projet demande, Javier Perez assure qu'il en vaut la peine : "Nous avons toutes les études qui montrent que le projet est viable, nous avons parfaitement confiance en la stabilité du pays, et c'est pour ça que nous sommes ici. Nous allons travailler avec la population. La plage restera ouverte à tous, et les prix seront abordables pour tout le monde."


Javier Perez, Lorna Oputu (première adjointe au maire de Mahina) et Rody Sanchez
60 emplois à terme

Le groupe serait prêt à investir 15 millions d'euros (1,77 milliard Fcfp) dans la construction du parc. Les toboggans seront construits au Mexique et importés par bateau, mais tout le reste des travaux sera réalisé par des entreprises locales. À terme, le parc devrait employer une soixantaine de personnes, tous Polynésiens. Une fois tous les problèmes fonciers et réglementaires résolus, il faudra 15 mois de construction pour faire sortir le parc de terre. Après le parc, à moyen terme, un hôtel thématique pourrait suivre.

C'est d'abord aux habitants de Tahiti et des îles que le parc sera destiné, avec bien sûr une volonté touristique internationale en plus. "Les touristes qui viennent à Tahiti pour l'instant, ils sont déçus, il n'y a pas assez d'activité. Et après ils disent à leurs amis que Tahiti ça ne vaut pas la peine. Il faut changer ça !" analyse Rody Sanchez, responsable du projet.

Les investisseurs mexicains ont rencontré le gouvernement Fritch jeudi après-midi, pour recevoir le soutien du Pays à leurs projets d'investissements. Sans faire beaucoup de publicité, au milieu des Mahana Beach et des fermes aquacoles, c'est pourtant sans doute l'un des premiers gros investissements internationaux de la décennie qui se concrétisera au Fenua.

Le projet de parc en chiffres

Une capacité de 2000 visiteurs par jour60 employés permanents1,8 milliard Fcfp pour le construire (sans le terrain)Des prix autour de 3500 Fcfp par jour, des passes saisonniers et des tarifs spéciaux sur critères sociaux

Un record du monde pour créer de l'attention

Le vrai cœur de l'opération est le señor Don Rody Sanchez de Miguel, "responsable Desarollo Internacional" chez Aquakita. Il nous présente le projet : "nous souhaitons construire et développer un parc pour tous. Les bâtiments seront dans un style polynésien, construits par des entreprises locales. Nous voulons aussi conserver les arbres."

Et pour ce qui nous intéresse vraiment : "Concernant les attractions, la majorité sera des toboggans, il y aura une zone de plage, une grande zone pour les enfants, et deux choses importantes : une piscine de surf, ce qui est très important pour nous parce que Tahiti, c'est le surf. La vague artificielle permettra à des enfants dès 3 ou 4 ans de s'initier au surf. Et aussi, un record du monde, pour qu'on parle de notre parc dans le monde entier. Ce sera sans doute le toboggan capsule le plus haut du monde à 35 mètres."

Ce genre de toboggan à démarrage vertical est particulièrement impressionnant… Comme le montre cette vidéo d'un toboggan en Belgique, de "seulement" 18 mètres de haut :


Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Vendredi 22 Mai 2015 à 09:14 | Lu 6901 fois