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Apurad : la grève “va certainement se durcir”


Tahiti, le 20 mars 2025 – Dans le conflit d’Apair-Apurad, rien n’avance. Salariés et direction restent campés sur leurs positions, notamment sur la question de la revalorisation salariale. Le président de l’association a dit niet dès la première réunion. Le syndicat dénonce une “discrimination” puisque certains ont eu une augmentation et assure que l’association a “suffisamment d’argent pour au moins augmenter les salaires que nous avons demandés. Sinon on ne l’aurait pas demandé”.   
 
Depuis le début de la grève mardi, les négociations sont toujours au point mort entre la CSTP-FO et la direction de l’association Apair-Apurad. Contacté, le secrétaire général de la CSTP-FO Patrick Galenon assure qu’ils n’ont “toujours pas de réponse par rapport au point n°1 concernant l'augmentation de salaire et comme, c’est toujours bloqué à ce niveau, on n’avance pas. Je pense qu’ils (les directeurs, NDLR) attendent le retour du président de l'Apurad (taote Grégory Detrun, NDLR) pour essayer de débloquer ce point.”

“Il nous a dit qu'il n'augmenterait pas les salaires”

Patrick Galenon rappelle que la première négociation a eu lieu le 13 mars dernier en présence du président de l’association Apair-Apurad, taote Grégory Detrun, avant son départ. Il était d’ailleurs accompagné d’une délégation de treize salariés, précise un communiqué de l’association, pour ouvrir le dialogue, éclaircir des incompréhensions et rechercher des solutions communes et concertées”.

Le syndicaliste regrette d’ailleurs que “dès le début, de toute façon, il nous a dit qu'il n'augmenterait pas les salaires. Il a pris ses dispositions et c'est son choix”.
 
Le secrétaire général de la CSTP-FO ajoute que des propositions relatives aux autres points de revendication ont été faites à la direction, “mais si on est bloqué sur le point n°1, je ne sais pas comment on va pouvoir continuer les négociations dans ce cadre-là”.
 
Le secrétaire général de la CSTP-FO “espère” d’ailleurs qu’à son retour au Fenua, le président de l’association Apair-Apurad va “débloquer cette situation (…). C'est-ce qui nous importe le plus et ce n'est pas normal qu'on laisse nos salariés dans cette situation (…). Si j'avais une grève dans mon entreprise, je m'inquiéterais. Si cela ne l’inquiète pas, eh bien chacun son rôle, je ne suis pas sa place”.
 
Selon nos informations certains salariés de l’association ont été augmentés. “Tant mieux”, répond le syndicaliste qui s’interroge sur le fait que d’autres n’aient pas eu de revalorisation salariale. “Il ne faut pas faire de discrimination car tout le monde a subi une inflation, la cherté de la vie, et c’est pour cela que nous demandons que ces salariés puissent avoir une augmentation car ce sont eux qui souffrent le plus de l’inflation”. Il assure d’ailleurs que l’association Apair-Apurad a “suffisamment d’argent pour au moins augmenter les salaires que nous avons demandés. Sinon on ne l’aurait pas demandé”.

Le secrétaire général de la CSTP-FO Patrick Galenon confie attendre une invitation de la direction. “J’espère qu’elle est consciente de la difficulté dans laquelle nos malades vont se retrouver. À un moment donné, ils ne pourront plus les soigner et ils devront certainement les diriger vers les concurrents ou à l'hôpital, c’est malheureux”.
 
Le syndicaliste appelle même le gouvernement à “voir avec Apurad (…) sinon cela va certainement se durcir”, prévient-il.

“Notre priorité est de soigner nos patients”

De son côté, l’association, toujours au travers de son communiqué, précise que le 18 mars dernier, soit le premier jour de grève, la direction a proposé un protocole de fin de conflit et qu’à l’heure actuelle, “le syndicat CSTP-FO n’a pas encore fait de retour sur les propositions de la direction”.
 
Dans son communiqué de presse, la direction indique être “sensible aux revendications syndicales et aux préoccupations salariales”. Elle ajoute également que le président de l’association, taote Grégory Detrun, a apporté des réponses “en toute transparence, point par point”, le 13 mars dernier.

“Notre priorité est de soigner nos patients et fort heureusement, tous les soignants (infirmiers, médecins, diététiciens, pharmaciens…) ne font pas partie de la grève et sont présents à leur poste.”
 
L’occasion pour l’association de rassurer les patients des îles et des unités de dialyse”. Elle précise qu’une prise en charge par les professionnels sera assurée et ce “avec le même zèle et avec les mêmes conditions de qualité et de sécurité qu’habituellement”.
 
Pas question pour la direction et la gouvernance de l’association de relâcher “ne serait-ce qu’une once d’assistance auprès de tous les patients polynésiens”. Elle est confiante : pour elle, ce mouvement social sera résolu rapidement. 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Jeudi 20 Mars 2025 à 21:19 | Lu 2281 fois