Nice, France | AFP | vendredi 30/10/2020 - Au lendemain de l'attentat jihadiste contre une église de Nice, qui a fait trois morts, le président Emmanuel Macron réunit vendredi un Conseil de défense pour envisager des mesures sécuritaires renforcées face à la multiplication des attaques.
Devant la basilique Notre-Dame de l'Assomption, là où trois personnes --deux femmes et un homme-- ont perdu la vie jeudi, dans une attaque au couteau menée par un Tunisien de 21 ans, des bougies brillent et les gerbes de fleurs ne cessent d'arriver, vendredi matin. Dont cette immense couronne déposée au nom du maire de Nice et d'Alpes-Maritimes Fraternité, Solidarité, une association oecuménique rassemblant les représentants des différentes religions.
Si Philippe Asso, le chanoine de la basilique, a répété à l'occasion l'importance du "pardon", le maire LR Christian Estrosi a lui fait part de sa "colère", au micro d'Europe 1, renouvelant son appel à "modifier la Constitution" pour pouvoir "mener la guerre" contre une idéologie qu'il qualifie d'"islamo-fascisme".
"Si on nous impose aujourd'hui de respecter des points de la Constitution qui ne sont pas adaptés à pouvoir mener la guerre en respectant la Constitution, et bien il faut modifier la Constitution", a insisté l'élu tandis qu'Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes, a appelé sur Cnews à la création d'"un Guantanamo à la Française".
"Guerre"
Utilisant lui aussi le terme de "guerre", sur RTL, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a cependant tenu à préciser que "nous ne sommes pas en guerre contre une religion mais contre une idéologie, l'idéologie islamiste".
Un conseil de défense a commencé en fin de matinée à se réunir autour du chef de l'Etat, au lendemain de cette attaque qui a de nouveau mis la France sous le choc moins de deux semaines après la décapitation d'un professeur de collège des Yvelines, Samuel Paty, qui avait montré à ses élèves des caricatures du prophète Mahomet.
M. Macron avait alors promis que la France ne renoncerait pas à ces dessins, provoquant une crise avec le monde musulman, où ont eu lieu des manifestations et appels au boycott des produits français.
Après l'attentat de Nice, les messages de soutien à la France sont venus du monde entier, des Etats-Unis au Moyen-Orient, de l'Europe à l'ONU.
L'enquête autour du drame de jeudi a elle avancé.
Un homme de 47 ans, soupçonné d'avoir été en contact avec l'agresseur, a ainsi été interpellé et placé en garde à vue jeudi soir, a-t-on appris de source judiciaire, confirmant une information du quotidien Nice-matin.
Deux téléphones à faire parler
Quant à l'assaillant, un certain Brahim A., selon un document de la Croix-Rouge italienne retrouvé sur lui, il est toujours entre la vie et la mort à l'hôpital Pasteur de Nice, où des mesures de sécurité renforcées ont été prises après des appels à ne pas le soigner.
Si son parcours jusqu'à Nice reste à clarifier, on sait désormais qu'il est arrivé d'Italie, où il avait débarqué sur l'île de Lampedusa le 20 septembre, avant d'être enregistré à Bari début octobre.
Mais ses éventuels complices et son trajet exact jusqu'à son entrée jeudi matin dans la basilique Notre-Dame de l'Assomption, à 08h29 exactement, pourrait être éclairé par les données des deux téléphones portables retrouvés près de lui, avec un coran, après sa neutralisation par une équipe de la police municipale de Nice, à 08h57.
Le portrait de ses victimes lui aussi émerge peu à peu.
Vincent Loquès, le sacristain de la basilique, était un laïc d'une cinquantaine d'années, divorcé et père de deux filles.
Parmi les deux autres victimes, figure une femme de 44 ans, de nationalité brésilienne, mère de trois enfants et résidant en France, comme l'a annoncé le ministère brésilien des Affaires étrangères. C'est elle qui a peut-être permis de mettre fin au drame jeudi en réussissant à s'enfuir de la basilique, avant de mourir dans un café voisin où elle s'était réfugiée.
Peu d'informations en revanche sur la troisième victime, une femme de 60 ans décédée après "un égorgement très profond de l'ordre d'une décapitation", selon les termes de Jean-François Ricard, le procureur national antiterroriste. Habituée de la paroisse, touriste de passage? Rien n'a encore filtré sur elle.
A Nice, une ville qui compte une forte communauté originaire du Maghreb, les sentiments sont partagés. De la colère voire de la haine, chez ces quelque 200 identitaires qui ont manifesté dès jeudi soir, en partant de la basilique, aux cris de "l'islam dehors". De la peur, comme chez cette jeune lycéenne, Myriam d'Aléo --mère marocaine, père italien, musulmane mais non pratiquante-- selon qui "les musulmans vont se faire lyncher sur les réseaux sociaux".
Mais aussi des appels à la tolérance comme celui de Virginie, aide à domicile de 37 ans: "Ca rappelle 2016 et le 14 juillet, mais il faut rester intelligent".
Devant la basilique Notre-Dame de l'Assomption, là où trois personnes --deux femmes et un homme-- ont perdu la vie jeudi, dans une attaque au couteau menée par un Tunisien de 21 ans, des bougies brillent et les gerbes de fleurs ne cessent d'arriver, vendredi matin. Dont cette immense couronne déposée au nom du maire de Nice et d'Alpes-Maritimes Fraternité, Solidarité, une association oecuménique rassemblant les représentants des différentes religions.
Si Philippe Asso, le chanoine de la basilique, a répété à l'occasion l'importance du "pardon", le maire LR Christian Estrosi a lui fait part de sa "colère", au micro d'Europe 1, renouvelant son appel à "modifier la Constitution" pour pouvoir "mener la guerre" contre une idéologie qu'il qualifie d'"islamo-fascisme".
"Si on nous impose aujourd'hui de respecter des points de la Constitution qui ne sont pas adaptés à pouvoir mener la guerre en respectant la Constitution, et bien il faut modifier la Constitution", a insisté l'élu tandis qu'Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes, a appelé sur Cnews à la création d'"un Guantanamo à la Française".
"Guerre"
Utilisant lui aussi le terme de "guerre", sur RTL, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a cependant tenu à préciser que "nous ne sommes pas en guerre contre une religion mais contre une idéologie, l'idéologie islamiste".
Un conseil de défense a commencé en fin de matinée à se réunir autour du chef de l'Etat, au lendemain de cette attaque qui a de nouveau mis la France sous le choc moins de deux semaines après la décapitation d'un professeur de collège des Yvelines, Samuel Paty, qui avait montré à ses élèves des caricatures du prophète Mahomet.
M. Macron avait alors promis que la France ne renoncerait pas à ces dessins, provoquant une crise avec le monde musulman, où ont eu lieu des manifestations et appels au boycott des produits français.
Après l'attentat de Nice, les messages de soutien à la France sont venus du monde entier, des Etats-Unis au Moyen-Orient, de l'Europe à l'ONU.
L'enquête autour du drame de jeudi a elle avancé.
Un homme de 47 ans, soupçonné d'avoir été en contact avec l'agresseur, a ainsi été interpellé et placé en garde à vue jeudi soir, a-t-on appris de source judiciaire, confirmant une information du quotidien Nice-matin.
Deux téléphones à faire parler
Quant à l'assaillant, un certain Brahim A., selon un document de la Croix-Rouge italienne retrouvé sur lui, il est toujours entre la vie et la mort à l'hôpital Pasteur de Nice, où des mesures de sécurité renforcées ont été prises après des appels à ne pas le soigner.
Si son parcours jusqu'à Nice reste à clarifier, on sait désormais qu'il est arrivé d'Italie, où il avait débarqué sur l'île de Lampedusa le 20 septembre, avant d'être enregistré à Bari début octobre.
Mais ses éventuels complices et son trajet exact jusqu'à son entrée jeudi matin dans la basilique Notre-Dame de l'Assomption, à 08h29 exactement, pourrait être éclairé par les données des deux téléphones portables retrouvés près de lui, avec un coran, après sa neutralisation par une équipe de la police municipale de Nice, à 08h57.
Le portrait de ses victimes lui aussi émerge peu à peu.
Vincent Loquès, le sacristain de la basilique, était un laïc d'une cinquantaine d'années, divorcé et père de deux filles.
Parmi les deux autres victimes, figure une femme de 44 ans, de nationalité brésilienne, mère de trois enfants et résidant en France, comme l'a annoncé le ministère brésilien des Affaires étrangères. C'est elle qui a peut-être permis de mettre fin au drame jeudi en réussissant à s'enfuir de la basilique, avant de mourir dans un café voisin où elle s'était réfugiée.
Peu d'informations en revanche sur la troisième victime, une femme de 60 ans décédée après "un égorgement très profond de l'ordre d'une décapitation", selon les termes de Jean-François Ricard, le procureur national antiterroriste. Habituée de la paroisse, touriste de passage? Rien n'a encore filtré sur elle.
A Nice, une ville qui compte une forte communauté originaire du Maghreb, les sentiments sont partagés. De la colère voire de la haine, chez ces quelque 200 identitaires qui ont manifesté dès jeudi soir, en partant de la basilique, aux cris de "l'islam dehors". De la peur, comme chez cette jeune lycéenne, Myriam d'Aléo --mère marocaine, père italien, musulmane mais non pratiquante-- selon qui "les musulmans vont se faire lyncher sur les réseaux sociaux".
Mais aussi des appels à la tolérance comme celui de Virginie, aide à domicile de 37 ans: "Ca rappelle 2016 et le 14 juillet, mais il faut rester intelligent".