Après la rixe de Vaiare, le procès des deux mūto’i reporté


Tahiti, le 21 mars 2023 - Le procès de deux policiers municipaux ainsi que d'un chauffeur de poids lourds, poursuivis pour avoir frappé plusieurs personnes au quai de Vaiare le 26 juin 2021 à Moorea, a été reporté mardi en raison du malaise de l'un des assesseurs du tribunal correctionnel. Il reprendra le 27 juin prochain. 
 
“Le procès de la honte de la police municipale de Papeete”. Au procès de deux mutoi de la commune ainsi que d'un ancien militaire reconverti en chauffeur de poids lourds, l'avocat de plusieurs des dix victimes de ce dossier n'a pas mâché ses mots devant le tribunal correctionnel mardi. Les deux policiers ainsi que l'un de leurs amis, ancien militaire de profession, étaient poursuivis pour avoir, le 26 juin 2021, commis des violences volontaires à l'encontre de plusieurs personnes alors qu'ils étaient alcoolisés. Ce jour-là, l'un des mutoi s'en était gratuitement pris à un homme qui se trouvait sur le parking de l'embarcadère de Vairae avec sa fille de 14 ans. Alors que le père de famille, fraîchement sorti de prison, avait tenté de se réfugier au sein d'une maison se trouvant aux alentours, le mutoi et ses deux acolytes s'étaient introduits au sein du domicile où ils avaient frappé plusieurs personnes. 
 
Après plusieurs renvois, le procès de ces trois hommes s'est ouvert mardi devant le tribunal correctionnel. A la barre, ils ont mollement contesté les faits qui leur sont reprochés. L'un des deux policiers municipaux a d'ailleurs assuré lors de son audition qu'il faisait un métier “chaud” et qu'au-delà de sa profession, il était avant tout un “humain”. “Nous, ce que l'on subit, on ne peut pas le mettre sur Facebook” a-t-il ainsi affirmé avant d'indiquer que le jour des faits, une journée de cohésion organisée par la police, il avait eu envie de se “détendre”. 
 
Pour les dix victimes, et tel que l'a expliqué l'avocat de deux d'entre elles, Me Brice Dumas, cette affaire est une “honte” pour la police municipale de Papeete alors que les prévenus ont eu du mal à “admettre leurs torts” à la barre. Alors que le procureur de la République venait de requérir six mois de sursis à un an de prison ferme, l'un des assesseurs du tribunal correctionnel a fait un malaise. L'affaire a donc été reportée en l'état au 27 juin prochain. 
 

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 21 Mars 2023 à 16:53 | Lu 1691 fois