Paris, France | AFP | mercredi 22/03/2017 - François Hollande est intervenu dans la campagne présidentielle mercredi en affirmant qu'il ne pouvait y avoir de "suspicion à l'égard des personnes" qui "briguent les plus hautes responsabilités", et Vladimir Poutine s'y est immiscé en niant tout rôle "d'intermédiaire" de François Fillon.
Le chef de l’État, qui évite depuis son renoncement début décembre de s'exprimer explicitement sur la campagne, a jugé dans le huis clos su Conseil des ministres à propos de la démission de Bruno Le Roux que dans une "République exemplaire", il ne pouvait y avoir de "suspicion" à l'égard de ceux "qui exercent les plus hautes fonctions ou qui briguent les plus hautes responsabilités".
Même tonalité chez Emmanuel Macron. Sans citer François Fillon, le leader d'En Marche! a estimé que la démission de M. Le Roux montrait, "si besoin était et à qui de droit", "d'abord l'impartialité de la justice", mais aussi le fait que "l'esprit de responsabilité existe en politique".
Le Parti socialiste a même appelé au retrait de François Fillon. "Un véritable hold-up démocratique", s'est insurgé le porte parole Luc Chatel pour qui "après des semaines de manœuvre, les socialistes signent enfin leur forfait".
L'affaire Le Roux n'a donc fourni aucun répit au candidat de la droite. Car au moment où le ministre de l'Intérieur annonçait son départ de la place Beauvau moins de 24 heures après la révélation de l'emploi de ses filles comme collaboratrices parlementaires, François Fillon subissait une nouvelle révélation du Canard enchaîné.
Selon l'hebdomadaire satirique, l'ancien Premier ministre a mis en relation en 2015 un des clients de sa société de conseil, 2F Conseil, avec Vladimir Poutine et le PDG de Total. Le député de Paris a signé une convention de lobbying avec ce client, le propriétaire libanais de "Future Pipe Industries" (FPI) Fouad Makhzoumi, pour un montant de 50.000 dollars.
"S'il vous plait, on ne va pas feuilletonner jusqu'au premier tour de l'élection présidentielle", s'est lamenté l'un des principaux soutiens de M. Fillon, le sénateur (LR) Bruno Retailleau.
"Comme par hasard, il y avait un problème avec M. Le Roux, le gouvernement, et on nous sort une nouvelle affaire", a accusé M. Retailleau, pour qui "rien n'est illégal" dans la société 2F Conseil de son candidat.
- "Pures rumeurs" -
Fait inhabituel, Vladimir Poutine s'est invité dans ce débat. Les rencontres avec le président russe "sont organisées par le Protocole présidentiel et il est là aussi exclu qu'un intermédiaire joue un rôle", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov.
Selon la même source, M. Poutine, avec qui M. Fillon entretient de bons rapports, a bien rencontré de manière informelle Fouad Makhzoumi en juin 2015 au forum économique international de Saint-Petersbourg.
Cette nouvelle affaire vient alourdir un peu plus l'ambiance autour du candidat Fillon, après celle de l'emploi présumé fictif de son épouse et de deux de ses enfants comme collaborateurs parlementaires et celle des costumes de luxe à 6.500 euros pièce réglés par l'avocat d'affaires Robert Bourgi. "Il n'y a plus de campagne électorale", a regretté le député (LR) Éric Ciotti.
Dans le "Penelope Gate", le Parquet national financier (PNF) a délivré le 16 mars aux juges d'instruction un réquisitoire supplétif visant des faits d'"escroquerie aggravée, faux et usage de faux", selon une source judiciaire. D'après Le Monde, la justice se demande si "les époux Fillon ont pu produire des faux pour justifier les salaires" versés à l'épouse de l'ancien Premier ministre.
La défense de Mme Fillon a répliqué mercredi en assurant que "tous les documents, sans la moindre exception, qui ont été transmis à la justice ou saisis par elle sont des documents strictement authentiques". "La prétendue facticité des documents n'a en aucun cas été attestée" et "il s'agit de pures rumeurs", selon l'avocat Pierre Cornut-Gentille.
Après un débat télévisé en demi-teinte lundi, M. Fillon a discouru, imperturbable, mercredi devant l'Association des maires de France. Il passe un nouveau grand oral jeudi soir lors de "L’Émission politique" sur France 2, avant un meeting à Biarritz vendredi soir.
Le chef de l’État, qui évite depuis son renoncement début décembre de s'exprimer explicitement sur la campagne, a jugé dans le huis clos su Conseil des ministres à propos de la démission de Bruno Le Roux que dans une "République exemplaire", il ne pouvait y avoir de "suspicion" à l'égard de ceux "qui exercent les plus hautes fonctions ou qui briguent les plus hautes responsabilités".
Même tonalité chez Emmanuel Macron. Sans citer François Fillon, le leader d'En Marche! a estimé que la démission de M. Le Roux montrait, "si besoin était et à qui de droit", "d'abord l'impartialité de la justice", mais aussi le fait que "l'esprit de responsabilité existe en politique".
Le Parti socialiste a même appelé au retrait de François Fillon. "Un véritable hold-up démocratique", s'est insurgé le porte parole Luc Chatel pour qui "après des semaines de manœuvre, les socialistes signent enfin leur forfait".
L'affaire Le Roux n'a donc fourni aucun répit au candidat de la droite. Car au moment où le ministre de l'Intérieur annonçait son départ de la place Beauvau moins de 24 heures après la révélation de l'emploi de ses filles comme collaboratrices parlementaires, François Fillon subissait une nouvelle révélation du Canard enchaîné.
Selon l'hebdomadaire satirique, l'ancien Premier ministre a mis en relation en 2015 un des clients de sa société de conseil, 2F Conseil, avec Vladimir Poutine et le PDG de Total. Le député de Paris a signé une convention de lobbying avec ce client, le propriétaire libanais de "Future Pipe Industries" (FPI) Fouad Makhzoumi, pour un montant de 50.000 dollars.
"S'il vous plait, on ne va pas feuilletonner jusqu'au premier tour de l'élection présidentielle", s'est lamenté l'un des principaux soutiens de M. Fillon, le sénateur (LR) Bruno Retailleau.
"Comme par hasard, il y avait un problème avec M. Le Roux, le gouvernement, et on nous sort une nouvelle affaire", a accusé M. Retailleau, pour qui "rien n'est illégal" dans la société 2F Conseil de son candidat.
- "Pures rumeurs" -
Fait inhabituel, Vladimir Poutine s'est invité dans ce débat. Les rencontres avec le président russe "sont organisées par le Protocole présidentiel et il est là aussi exclu qu'un intermédiaire joue un rôle", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov.
Selon la même source, M. Poutine, avec qui M. Fillon entretient de bons rapports, a bien rencontré de manière informelle Fouad Makhzoumi en juin 2015 au forum économique international de Saint-Petersbourg.
Cette nouvelle affaire vient alourdir un peu plus l'ambiance autour du candidat Fillon, après celle de l'emploi présumé fictif de son épouse et de deux de ses enfants comme collaborateurs parlementaires et celle des costumes de luxe à 6.500 euros pièce réglés par l'avocat d'affaires Robert Bourgi. "Il n'y a plus de campagne électorale", a regretté le député (LR) Éric Ciotti.
Dans le "Penelope Gate", le Parquet national financier (PNF) a délivré le 16 mars aux juges d'instruction un réquisitoire supplétif visant des faits d'"escroquerie aggravée, faux et usage de faux", selon une source judiciaire. D'après Le Monde, la justice se demande si "les époux Fillon ont pu produire des faux pour justifier les salaires" versés à l'épouse de l'ancien Premier ministre.
La défense de Mme Fillon a répliqué mercredi en assurant que "tous les documents, sans la moindre exception, qui ont été transmis à la justice ou saisis par elle sont des documents strictement authentiques". "La prétendue facticité des documents n'a en aucun cas été attestée" et "il s'agit de pures rumeurs", selon l'avocat Pierre Cornut-Gentille.
Après un débat télévisé en demi-teinte lundi, M. Fillon a discouru, imperturbable, mercredi devant l'Association des maires de France. Il passe un nouveau grand oral jeudi soir lors de "L’Émission politique" sur France 2, avant un meeting à Biarritz vendredi soir.