Après Instagram, la Turquie bloque l'accès au jeu Roblox


Crédit Lionel BONAVENTURE / AFP
Istanbul, Turquie | AFP | jeudi 08/08/2024 - Après Instagram, dont l'accès est bloqué depuis sept jours, la Turquie a également décidé d'interdire, mercredi soir, le très populaire jeu en ligne Roblox, principalement destiné aux enfants et aux adolescents.

Dans une déclaration postée sur X, le ministre de la Justice Yilmaz Tunç explique cette décision par la présence de "contenus" pouvant être préjudiciables aux "enfants", qui "ont fait l'objet d'une enquête menée par le parquet général d'Adana", une ville du sud de la Turquie.

Roblox est une plateforme de jeux vidéo en ligne, permettant aussi de créer de tels jeux.

Selon les applications Apple Store et Google Play, Roblox a cumulé plus de 41 millions de téléchargements en Turquie depuis son apparition en janvier 2015, pour un montant de 37,5 millions de dollars.

Ce blocage suscite jeudi de très nombreuses réactions d'internautes sur le réseaux X.

Parallèlement, l'accès à Instagram est bloqué depuis le 2 août sur des accusations peu claires de censure et de publication de contenus illicites.

En réponse aux accusations des autorités, la plateforme assure avoir retiré, à leur demande, près de 2.500 contenus au cours des six premiers mois de 2024.

Mais ce blocage d'Instagram est intervenu après des accusations de "censure" portées par la présidence turque, affirmant que la plateforme avait "empêché les gens de publier des messages de condoléances pour le martyre du (chef du Hamas Ismaïl) Haniyeh", tué à Téhéran.

Cette offensive contre les réseaux sociaux risque de ne pas s'arrêter là : le président de la commission parlementaire sur les plateformes numériques, Huseyin Yayman, a affirmé que "la nation" demandait la fermeture de Tiktok. 

"Les gens qui me voient dans la rue m'interpellent : +Vous irez au paradis si vous fermez Tiktok+, me disent-ils", a-t-il assuré dans une vidéo fournie à l'agence de presse locale DHA, évoquant des "citoyens" rencontrés à Hatay, Adana, Mersin, de grandes villes du sud, mais aussi à Ankara, la capitale, et même à Istanbul.

Le maire d'opposition d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, a jugé l'attitude des autorités "inconcevable".

"Ceux qui prennent ces décisions sont des esprits ignorants du nouveau monde, de l'économie et de la technologie", a-t-il réagi sur X.

le Jeudi 8 Aout 2024 à 03:29 | Lu 332 fois