Apprendre les gestes qui peuvent sauver des vies


Papeete, le 1er mars 2019 - Une dizaine de personnes a participé à une formation de " Premiers Secours en Equipe Niveau 1 ", dispensée par la Fédération polynésienne de protection civile à Papeete la semaine dernière. Pendant cinq jours, les stagiaires ont appris les conduites à adopter et les gestes à accomplir pour secourir une personne.

Noyade en mer d'une femme, accident d'un motard sur la route, chute d'un étage d'un homme ou encore agression au couteau d'un jeune… Non, ce n'est pas le scénario du nouveau film catastrophe sorti tout droit d'Universal studios, mais bien les différents pitchs auxquels ont été confrontés les stagiaires en formation à l'unité d'enseignement "Premiers Secours en Equipe Niveau 1 (PSE 1)".
Pendant les cinq jours qu'a duré la session de formation, les stagiaires, dont beaucoup de jeunes d'une vingtaine d'années environ, n'ont pas chômé entre théorie et pratique pour apprendre à porter secours en cas d'accident, de malaise, d'arrêt cardiaque…

ACQUERIR LES BONS REFLEXES

"Il respire, le pouls de la victime est de 75 pulsations. Ça va aller monsieur. Vous avez mal ? (…). Soulève sa tête tout doucement, je vais lui mettre un collier (…)", demande l'un des jeunes à son binôme lors d'une simulation d'un accident de moto.
Ne rien oublier, agir en appliquant les règles, prodiguer les bons gestes, ne pas commettre d'erreurs, la mission est loin d'être facile et mérite de nombreuses répétitions pour acquérir les bons réflexes adaptés à chaque situation.
Une fois la simulation terminée, l'heure est au bilan. "Vous avez fait une erreur les gars, vous n'auriez pas dû retourner la victime, car son pronostic vital n'était pas engagé, cela peut avoir de graves conséquences (…). Sinon, le reste était bien (…). Il faut multiplier les simulations pour que les bons gestes deviennent des automatismes ", précise Xavier Brisson, formateur au sein de la Fédération polynésienne de protection civile.

" JE ME SENS CAPABLE D'AIDER DES GENS MAINTENANT"

"C'est assez intensif comme formation. J'ai appris beaucoup de choses que je ne connaissais pas avant. A savoir comment secourir une personne qui a fait un malaise dans le cas où elle respire et celui où elle ne respire pas, à mettre sous oxygène, à remplir des fiches bilan… C'est accessible, même si cela demande pas mal d'attention. Je me sens capable d'aider des gens maintenant", reconnaît Marc-Aurèle, 16 ans, à l'issue des cinq jours de formation. Le jeune lycéen de Gauguin s'est inscrit au PSE 1 en vue de passer à terme le PSE 2, puis le BNSSA (Brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique) pour être surveillant de piscine pendant les vacances.
Manea, lui, suit la formation pour devenir ensuite sauveteur en milieu périlleux. "Je fais pas mal de sorties en montagne, c'est un environnement dangereux, c'est intéressant de connaître les gestes de secours et d'avoir un peu de matériel avec soi, ça peut sauver des vies. Et puis, ça peut peut-être m'aider à trouver un travail. En attendant, je vais essayer d'être secouriste bénévole", espère Manea.

OBLIGATOIRE DANS DE NOMBREUSES SITUATIONS

Tout comme Marc-Aurèle ou Manea, les autres stagiaires suivent tous cette session pour des motivations différentes. L'un à la demande de sa famille, un autre pour exercer sa profession de moniteur de plongée, de brancardier… Il faut savoir que le suivi et la validation de certaines de ces formations de secours, reconnues au niveau national, sont obligatoires dans le cadre de l'exercice de nombreuses activités, qu'elles soient associatives, sportives ou professionnelles.
La Fédération polynésienne de protection civile organise plusieurs fois par an des sessions pour les principales formations de secours. Allant de la plus simple le PSC 1, qui apprend les gestes de base, à d'autres plus complètes comme le PSE2 (lire encadré), ou plus spécialisées pour intervenir dans des milieux aquatiques ou périlleux.
"Les premières minutes de prise en charge d'une victime sont essentielles. Je conseille vraiment aux gens de composer d'abord le 15, le Samu, insiste Marinella Hauata, formatrice au sein de la Fédération polynésienne de protection civile. Mais il est important que les gens se forment aux premiers gestes. En France, les attentats ont fait prendre conscience de cela, mais pour l'instant seule 30% environ de la population française connaît ses gestes alors que ce pourcentage est de 80% en Allemagne".

Les formations les plus courantes :

PSC 1 : Prévention et secours civiques de niveau 1
L’unité d’enseignement " Prévention et secours civiques de niveau 1 " a pour objectif de faire acquérir à toute personne les compétences nécessaires à l’exécution d’une action citoyenne d’assistance à personne en réalisant les gestes de premiers secours (alerte ; alerte et protection des populations ; arrêt cardiaque ; brûlures ; hémorragies externes ; malaise ; obstruction des voies aériennes par un corps étranger ; perte de connaissance ; plaies ; protection ; traumatisme), conformément aux dispositions en vigueur.
Cette formation de 7 heures s'adresse à des personnes étant dans le domaine de la petite enfance, aux pécheurs, aux élèves de classe de 3ème pour le passage du DNB (diplôme national du brevet), à tous les publics et toutes les personnes susceptibles de poursuivre vers le BSA (Brevet de Surveillant Aquatique). Âge minimum 10 ans.

PSE1 : " Premiers Secours en Equipe Niveau 1 "
Pour être secouriste, il est nécessaire d’être titulaire de l’unité d’enseignement "Premiers Secours en Équipe de niveau 1".
Cette qualification constitue le premier échelon opérationnel participant au secours à personnes. Le secouriste est formé et entraîné à la prise en charge de victimes, d’un accident, d’un malaise ou d’une aggravation brutale d’une maladie. Cette formation de 35 heures minimum s'adresse aux personnes âgées d'au moins 16 ans, qui souhaitent postuler dans le domaine médical (brancardier), les transports sanitaire et toutes personne susceptible de poursuivre vers le BNSSA (Brevet National de Sécurité et de Sauvetage Aquatique).


PSE2 " Premiers Secours en Equipe Niveau 2 "
L'unité d’enseignement "Premiers secours en équipe de niveau 2" a pour objectif de former des équipiers secouristes.
L’équipier secouriste doit être capable de s’intégrer au sein d’une équipe de secours, pour prendre en charge, sur les plans technique et humain, une victime d’un accident ou d’une détresse vitale, afin de la mettre dans les meilleures conditions possibles pour une éventuelle prise en charge médicale ultérieure.
Cette formation de 28 heures minimum s'adresse aux personnes âgées d'au moins 16 ans, qui souhaitent postuler en tant que pompier volontaires ou titulaires et pour être bénévole au sein d’un organisme afin d’assister au Dispositif Prévisionnel de Secours (DPS).


Les numéros à connaître par cœur :
- le 15 : SAMU, urgences médicales ;
- le 17 : intervention de police ;
- le 18 : lutte contre l'incendie (pompiers) ;
- le 16 : le JRRC (Joint Rescue Coordination Centre) pour les sauvetages en mer.

Que faire si vous êtes témoin d'un accident, malaise… ?
-Appelez le 15 (Samu)
-Décrivez la situation
-Répondez aux questions qui vous sont posées
-Donner l'adresse précise où vous êtes
-Ne raccrochez pas avant que votre interlocuteur ne vous le dise.


Quels gestes doit-on accomplir ?
En attendant la venue des secours, vous pouvez procéder à quelques gestes qui peuvent se relever essentiels, voire même vitaux, s'ils sont appliqués correctement, d'où l'importance de les avoir appris et pratiquer avec des professionnels pendant une formation spécialisée.
Hémorragie, noyade, arrêt cardiaque…, les gestes ne seront pas les mêmes pour stopper de forts saignements que pour procéder à un massage cardiaque. Voici l'exemple des gestes à accomplir en cas d'un malaise cardiaque.


Crédit I.D.E. Collège français de réanimation cardio-pulmonaire/Collège national ds cardiologues des hôpitaux généraux / Croix rouge française/ Samu-Urgences de France/ Société française de cardiologie/.

Infos pratiques :Fédération polynésienne de protection civile
Tél : 40 410 986
www.secourisme.pf
Ouvert du lundi au jeudi de 7 à 12 h et 13 à 16 h
Vendredi de 7h30 à 12 h
Il existe également d'autres organismes de formations en Polynésie française.


Rédigé par Pauline Stasi le Jeudi 28 Février 2019 à 20:03 | Lu 2283 fois