Appel à la grève mardi chez Air France contre le projet de quitter Orly


BERTRAND GUAY / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 23/11/2023 - Plusieurs syndicats d'Air France appellent à la grève mardi 28 novembre pour protester contre la décision de la compagnie aérienne de largement quitter l'aéroport de Paris-Orly, sans que les conséquences du mouvement sur les vols soient connues jeudi.

FO, premier syndicat représentatif de la société, a défendu dans un tract "la nécessaire riposte à l'affaiblissement sans précédent de notre réseau" intérieur et jugé que "de lourdes conséquences sociales sont en jeu".

La compagnie a annoncé le 18 octobre prévoir de regrouper en 2026 la desserte des destinations intérieures à Paris-Charles-de-Gaulle (CDG), conduisant à la suppression de six lignes à Orly où seules subsisteront les liaisons vers la Corse. 

Elle a invoqué une "chute structurelle de la demande" pour le court-courrier due notamment au développement des visioconférences et à la réduction des déplacements professionnels.

Comme FO, la CFDT (deuxième organisation syndicale) a appelé à cesser le travail et à manifester mardi à 10H00 à Orly. "On va tout faire pour" que la mobilisation soit importante, a affirmé à l'AFP son secrétaire général, Christophe Dewatine.

"L'idée n'est pas d'empêcher les clients de prendre l'avion, mais de bien montrer notre opposition à ce projet, la disparition de la marque Air France de la plateforme" d'Orly, a-t-il ajouté.

A ce titre, la date du 28 novembre est symbolique puisqu'il s'agira du 71e anniversaire du transfert d'Air France à Orly depuis l'aéroport du Bourget (nord de Paris).

"La direction souhaite que 600 de ses salariés de sa base sud aillent travailler sur l'aéroport de Roissy. Ce sont non seulement nos collègues, mais aussi des familles entières, qui vont payer un lourd tribut à ce projet", a critiqué pour sa part l'UNSA Aérien (troisième syndicat), appelant elle aussi à la grève.

Même exhortation à la CGT (cinquième organisation), qui a décrié un projet "synonyme de casse sociale pour un gain économique risible".

Comme d'autres syndicats, elle souhaite que les salariés d'Air France puissent gérer les mouvements des avions de la "low-cost" du groupe, Transavia, qui va reprendre une partie des fréquences au départ d'Orly vers Marseille, Nice et Toulouse.

Air France a de son côté chiffré à 430 le nombre d'employés au sol et 170 de la maintenance concernés à Orly, ainsi qu'une centaine en région, et s'est engagée à éviter les départs contraints.

La CFE-CGC-UNAC, quatrième syndicat, a expliqué à l'AFP s'associer à la mobilisation "mais pas au mouvement de grève à ce stade", exigeant néanmoins des mesures d'accompagnement "à la hauteur de l'enjeu".

Jeudi, la direction d'Air France a estimé qu'il était "trop tôt pour connaître l'impact de ce mouvement sur les opérations" et promis qu'elle "mettra(it) tout en œuvre pour acheminer l'ensemble de ses clients".

Sur le fond, Air France a souligné qu'"un accord de méthode a(vait) été signé avec les organisations représentatives de l'Etablissement personnel au sol (CFDT, CFE-CGC et FO), le mardi 14 novembre, contractualisant l'ouverture de négociations et confirmant l'engagement de la compagnie à accompagner au mieux l'ensemble des salariés concernés par cette évolution". 

le Jeudi 23 Novembre 2023 à 07:04 | Lu 1356 fois